Programmes 2008 du primaire – B.O.E.N. du 19 juin 2008

Pour l’essentiel, les textes sont structurés en 3 périodes :

–    la maternelle : petite, moyenne et grande section
–    CP et CE1
–    CE2  CM1  CM2

Ces trois périodes se retrouvent dans l’exposé de 17 pages (12 à 28) et les tableaux synoptiques de 11 pages (29 à 39).

Les tableaux synoptiques sont les plus simples d’accès pour le lecteur : pour chaque période, ils présentent une colonne par année scolaire (donc 2 ou 3 colonnes selon les périodes), et les zones horizontales traitent des mêmes rubriques dans les diverses colonnes, ce qui concrétise les progressions adoptées.

Mais les synoptiques ne concernent que le français pour la maternelle, le français et les mathématiques (arithmétique et géométrie) pour le primaire proprement dit.

Les rubriques des synoptiques sont les suivantes : (cliquez pour lire)

Français - Tableaux synoptiques

Maternelle

S’approprier le langage

Echanger, s’exprimer
Comprendre
Progresser vers la maîtrise de la langue française

Découvrir l’écrit

Se familiariser avec l’écrit
Se préparer à apprendre à lire et à écrire

CP – CE1               CE2-CM1-CM2

x                           x                        Langage oral
x                           x                        Lecture
x                        Littérature
x                           x                        Ecriture
x                        Rédaction
x                           x                        Vocabulaire
x                           x                        Grammaire
x                           x                        Orthographe

Mathématiques- Tableaux synoptiques

CP – CE1               CE2-CM1-CM2

   x                           x                        Nombres et calculs
   x                           x                        Géométrie
   x                           x                        Grandeurs et mesures
   x                           x                        Organisation des données

 

Dans les colonnes des synoptiques, chaque rubrique se présente comme une énumération de connaissances, ce que l’élève devrait savoir ou savoir faire et, en fait, de ce que l’instituteur doit enseigner.

L'exposé principal

Le document principal est d’une approche plus complexe. Il faut distinguer les programmes faisant l’objet de synoptiques, et les autres.

Dans les matières couvertes par les synoptiques, le texte principal commente chaque rubrique (pour l’ensemble d’une période) d’où une difficulté d’analyse due au fait que des indications importantes peuvent se trouver soit dans les commentaires du texte principal, soit dans les synoptiques.

Dans les matières non couvertes par les synoptiques, cette source de confusion n’existe pas, et les rubriques principales sont les suivantes :

  • Maternelle
  • Devenir élève
  • Agir et s’exprimer avec son corps
  • Découvrir le monde
  • Percevoir, sentir, imaginer, créer

CP – CE1               CE2-CM1-CM2

   x                           x                        Education physique
   x                           x                        Langue vivante
                                x                        Sciences et technologies
   x                                                     Découverte du monde
                                x                        Culture humaniste
   x                           x                        Pratique et histoire des arts
                                x                        Information et communication
   x                           x                        Instruction civique et morale

Enfin, l’exposé général comporte pour chacune des 3 périodes et pour chaque discipline des listes de quelques points introduits par l’expression  » L’élève est capable de… » (à la fin de la maternelle, ou du CE1 ou du CM2). Ces points sont qualifiés de « compétences attendues » et, pour le CE1 et le CM2 sont présentés comme le premier et le second palier du socle commun créé par la Loi Fillon.

Notre avis

La structure du document est donc complexe, et elle ne facilite pas le travail du lecteur puisque, sur un même sujet, il faut analyser et comparer soit 2 ou 3 paragraphes situés à des emplacements différents, et dont les rédactions, largement redondantes,  ne sont pas parfaitement cohérentes.

Au terme de son discours du 20 février, Xavier DARCOS s’est félicité de présenter des programmes « bien plus courts que les précédents ». « écrits dans un langage clair et concis, ils ont été conçus pour pouvoir être lus par les parents d’élèves, y compris les moins rodés à la lecture de textes officiels ».

De ce point de vue, les nouveaux programmes marquent un net progrès mais ils pourraient être facilement améliorés.

Nous conseillons aux parents et aux profanes de commencer leur lecture par les tableaux synoptiques du français et des mathématiques (p.29 à 39) qui correspondent le mieux à ce qu’on entens communément par programmes. En effet, ils présentent des énumérations ordonnées de connaissances, en termes généralement simples, et l’on y retrouve assez bien, dans un détail assez poussé ce que les maîtres doivent enseigner. Les progressions d’année en année y sont perceptibles.

Les tableaux synoptiques ont tous été rédigés dans le même esprit, alors que l’exposé général (p.12 à 28) qui couvre toutes les matières, juxtapose des rédactions procédant de points de vue différents : certains font état d’objectifs, d’autres énumèrent des connaissances à enseigner, d’autres sont plus généraux. Les références explicites aux enseignants sont rares, et la plupart des exposés s’attachent à décrire l’évolution des élèves au cours de leur scolarité. Ce manque d’unité est déroutant pour le lecteur, mais ce n’est pas le plus grave.

En effet, trop d’exposés sont d’inspiration constructiviste : c’est tout seul en apparence que l’élève « découvre » « repère » « comprend » « acquiert » compétences ou connaissances, « s’approprie » etc … Jadis, de telles formulations auraient été considérées comme purement stylistiques, afin de varier le propos tout en manifestant l’intérêt porté à l’élève.

De nos jours, après les expériences malheureuses des dernières décennies, il est difficile de ne pas y voir la résurgence de la doctrine qui place l’élève au centre et le maître nulle part. On a l’impression que les rédacteurs choisissent des périphrases alambiquées pour ne pas parler simplement d’enseigner et d’apprendre. Nous en verrons quelques exemples, pris parmi beaucoup d’autres, dans l’analyse qui suivra.

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