Xavier Darcos maintient le cap sur les programmes du primaire

Xavier Darcos a présenté à la presse le mardi 29 avril le projet de programmes de l’école primaire qui sera soumis pour avis au Conseil supérieur de l’éducation courant mai. Ce texte, a indiqué le ministre de l’éducation nationale, « plus court, plus lisible, plus efficace » a été enrichi grâce à la consultation organisée depuis deux mois autour des projets provisoires. Les nouveaux programmes seront appliqués à la rentrée 2008.

Le ton du discours prononcé par le Ministre est offensif. Faisant part des nombreuses critiques qui lui ont été faites par les tenants du statu quo, dénonçant les querelles inutiles, il a demandé que « nous cessions de considérer qu’il y aurait d’un côté des gens qui sont bornés, réactionnaires, butés, obsédés de blouses grises et de sabots, enfermés dans une espèce de nostalgie d’une école brutale (…) et de l’autre côté, les bons, les gentils, ceux qui aiment les enfants et qui s’occupent d’eux ».
Xavier Darcos insiste sur l’urgence de tourner le dos au pédagogisme. On me dit que les programmes rédigés entre 1998 et 2002 n’avaient pas encore fait leur preuve. Comme s’il fallait encore sacrifier quelques générations scolaires de plus pour avoir l’assurance définitive de l’échec d’une certaine pensée scolaire ! Cette pensée, celle du pédagogisme, nous la connaissons bien et nous en connaissons surtout les effets.
Car l’école primaire ne parvient plus à faire diminuer l’échec scolaire qui touche les 15% des élèves qui entrent chaque année au collège avec de graves lacunes en lecture, en écriture ou en calcul. Elle assiste, impuissante, à la reproduction des inégalités sociales puisqu’ à la fin du CM2, on observe que 3% seulement des enfants d’enseignants et 7% des enfants de cadres ont redoublé au moins une fois alors que 21% des enfants d’employés ou d’ouvriers et 41% des enfants d’inactifs sont dans ce même cas.
Ces difficultés se traduisent directement dans le recul de notre système éducatif dans les classements internationaux, notamment dans l’enquête PIRLS qui évalue les compétences en lecture des élèves âgés de 10 ans et dans laquelle la France ne se situe, parmi les pays de l’Union européenne, qu’en fin de classement, devant la Slovénie, la Pologne, l’Espagne, la Belgique francophone et la Roumanie.
Et le Ministre de conclure en révélant que les inspecteurs ne s’interesseront plus aux méthodes, mais aux résultats des enseignants, ce qui est là aussi un changement important et encourageant. J’ai dit que ces nouveaux programmes devraient être évalués aux résultats. Dès l’année prochaine, une double évaluation sera mise en place au C.E.1 et au C.M.2. Elle servira de point de repère pour mesurer les progrès des élèves.
J’ai demandé en outre aux inspecteurs de l’éducation nationale d’inspecter le degré de maîtrise des connaissances par les élèves plutôt que les méthodes employées par les enseignants pour y parvenir.
Je connais trop la qualité des enseignants pour maintenir un système d’inspection fondé sur la défiance. Je crois à la faculté de tout enfant à progresser, à son rythme, dans la maîtrise des connaissances essentielles. Je voudrais qu’en affirmant cette confiance dans le maître et dans l’élève, et en réhabilitant ce lien particulier qui est au fondement de tout apprentissage, l’institution scolaire retrouve elle aussi ce qui fait la grandeur de sa mission.
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