Nous avons exposé à de nombreuses reprises que les seuls programmes ne décrivent ni la façon dont les choses sont enseignées, ni les acquis des élèves à la fin d’une année scolaire. Actuellement dans le primaire, les programmes applicables à 800 000 enfants sont largement une fiction.
Les programmes ne sont pas une obligation de résultat : chaque enseignant doit « faire » le programme, peu importe comment. C’est d’ailleurs devenu une religion pour beaucoup de parents.
Dans la comparaison internationale, c’est la réussite en termes d’acquis qui est importante, donc la réussite aux examens.
Un programme n’est que l’un des chemins qui conduit à l’objectif.
Cela dit, rien n’empêcherait l’Education nationale de définir des programmes pour le secteur public.

Nota. C’est volontairement que nous excluons le terme d’évaluation, subjectif et imprécis. Nous le réservons à ce que fait tout bon enseignant, tout au long de l’année : il évalue les acquis de ses élèves, par les moyens qui lui semblent bons.   

Fixation des objectifs de l’enseignement obligatoire.

Objectifs généraux = ce que doivent savoir et savoir-faire les adultes de 18 ans. Il s’en déduira des objectifs intermédiaires en cours de scolarité obligatoire.
On peut imaginer de très nombreuses combinaisons de savoirs différents et qui, à 18 ans, seraient le point d’arrivée d’autant de parcours scolaires différenciés. Comme on l’a toujours fait dans un enseignement de masse, on réduira cette diversité à un nombre limité de profils de savoirs et savoir-faire.
L’objectif idéal est que tout élève ait dans son profil au moins un point fort. Les points forts doivent équilibrer les points faibles, mais non sous la forme d’une moyenne sans signification pratique.

Comment définir les objectifs généraux ?

Ces objectifs doivent résulter d’une adéquation entre d’une part les besoins du monde dans lequel entrent les adultes de 18 ans, d’autre part le niveau, dans chaque discipline ou activité, auquel l’enseignement obligatoire peut amener les élèves à 18 ans, aux termes de parcours diversifiés.

▪ Les besoins après 18 ans peuvent être définis par les chercheurs et enseignants du supérieur, les employeurs, les experts français et étrangers.

Un inventaire de toutes les voies est quasiment impossible, mais il peut être simplifié.

– un certain nombre d’élèves poursuivent leurs études à des niveaux variables dans des institutions connues
– un certain nombre poursuivent un apprentissage
– les autres entrent directement dans la vie active.

▪ Le potentiel du secondaire doit être établi par les enseignants et experts français et étrangers.

▪ Cela conduira à la première formulation des objectifs généraux, sous une forme littérale, c’est-à-dire d’une suite de spécifications.   

Définition des examens généraux (18 ans)

Ils doivent concerner les disciplines académiques et les autres activités. Des experts traduiront les exigences exprimées littéralement en épreuves, et en notations, conçues de façon à assurer la constance dans le temps malgré les variantes apportées aux épreuves.
Les examens devront couvrir une plage assez large, entre un minimum au-dessous duquel il serait anormal de se présenter à l’examen, jusqu’à un niveau d’excellence.

Exemple : dans la situation actuelle, des examens en fin de primaire ou du collège doivent décrire pertinemment les savoirs d’élèves de très bon niveau et d’élèves très faibles.

Examens intermédiaires.
Ils couvriront progressivement des stades importants, par exemple fin du primaire, fin du collège ou 15 ans, puis progressivement toutes les fins d’année.
A ce stade, les plages de savoir ou de savoir-faire dans une activité ou discipline couvriront la totalité du cursus scolaire.

Exemple : apprentissage en alternance de 14 à 18 ans : des examens seront établis, non seulement comme repère du savoir du savoir-faire des élèves, mais aussi comme repère de la qualité de l’instruction fournie par l’entreprise hébergeante.

Nota 1 – les résultats détaillés des examens fourniront en retour des informations sur leur faisabilité et leur significativité.
Nota 2 – les analyses des résultats opérés par l’autorité indépendante intégreront des informations signalétiques sur les élèves et l’environnement social des établissements.
Nota 3 – Les objectifs généraux devront être approuvés par le Parlement.

Formulation des objectifs en termes statistiques

Seuls, des examens étalonnés permettront de définir des objectifs réalistes, prenant en compte la dispersion naturelle de tous processus d’instruction.
Par exemple, objectif tel que
     – 20 % des élèves dépassent tel niveau X
     – 50 % se placent au-dessous entre les niveaux X et Y
     – 20 %       »                           »                           Y et Z
     – 10 % au-dessous de Z

Socle commun

Nous rejetons cette expression qui n’a jamais reçu de définition claire, comme nous l’avons expliqué à plusieurs reprises. Nous excluons aussi le terme « compétences » , sujet à de multiples interprétations. Nous parlons de « savoir-faire » au sens de savoir appliquer des connaissances à des questions pratiques.
Si ce qu’on a  appelé « socle commun » était simplement le minimum acceptable dans certains domaines dits « fondamentaux », il s’agirait d’un objectif, en dessous duquel

– l’élève serait momentanément en échec
– le système d’enseignement n’aurait pas satisfait à l’obligation de résultat.

Mise en perspective.

La définition des objectifs et des examens représentera un gros travail lors du prochain quinquennat, mais il se poursuivra de façon continue car des adaptations seront périodiquement nécessaires.
La coordination de ce travail devrait incomber à l’autorité indépendante.

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