Donc il faut d’abord le définir les acquis en fin de cycle 4, puis en tirer les conséquences logiques pour la fin des cycles 2 et 3 (auxquels il faudrait ajouter la fin du CP, étape cruciale).
On peut imaginer que, dans une société dynamique, un certain nombre d’élèves ayant réussi dans leurs études veuillent par goût entrer dans la vie active à 16 ans (et même avant par le préapprentissage et l’apprentissage). Ceux-ci ne sont pas concernés par le socle commun.
Le socle commun doit répondre aux besoins des débutants de 16 ans aux niveaux les plus bas de la vie professionnelle ; ces premiers niveaux impliquent un certain nombre d’exigences, bien plus fortes que ce qu’elles pouvaient être en 1880 ou 1950. Si la France maintient son rang dans le monde, ces exigences augmenteront constamment à l’avenir.
Les acquis minima du socle commun doivent satisfaire aux besoins de la vie personnelle, de la vie professionnelle, de la citoyenneté.
• Pour la vie professionnelle, il s’agit des besoins au niveau le plus modeste d’une profession, par exemple manutentionnaire, ouvrier jardinier, vendeur sur un marché, etc. La plupart évolueront dans leur profession, certains jusqu’à fonder une entreprise, à condition de fournir les efforts nécessaires de formation ; le niveau du socle commun ne doit pas interdire ces évolutions.
La vie professionnelle implique, même au niveau le plus simple, des savoirs et des savoir-faire. Elle exige aussi des capacités intellectuelles d’attention soutenue, de mémoire, de compréhension, de pensée rationnelle, et des qualités morales d’autodiscipline, de fiabilité.
• Pour la vie personnelle et citoyenne, sont nécessaires des savoirs et des qualités morales.
Tout cela doit être acquis au cours de la scolarité obligatoire en association avec la famille, et doit être vérifiable et vérifié à la fin du cycle 4.
À la fin des cycles 2 et 3, les acquis doivent au moins permettre de poursuivre les études ; mais cette poursuite doit se faire dans un cadre plus large que celui de « classe du socle commun ». Il faut laisser aux élèves la latitude de progresser, et surtout de découvrir et de cultiver des points forts, que ce soit dans les disciplines académiques ou dans d’autres activités.
L’objectif
L’objectif ne peut pas être que tous les élèves atteignent le niveau du socle commun ; c’est impossible car il y a toujours des exceptions. Mais il semble clair que l’objectif devrait être, par exemple que plus de 90 % des élèves atteignent ce niveau. Nous en sommes très loin aujourd’hui, comme l’on sait.
Cet objectif est vital pour la France, dans le domaine social comme dans le domaine économique. Ce devrait être une obligation absolue pour l’Education nationale – et pour cela, les acquis du socle devraient être vérifiés par des examens hors du contrôle de l’Education nationale.
À partir de la situation actuelle, dans le meilleur des cas, cet objectif ne pourrait être atteint en moins de 15 à 20 ans, puisqu’il faut refonder l’enseignement à partir du CP. Mais, pendant ces 15 à 20 ans, les progrès devraient être continus, à rebours de la tendance actuelle.