Les propositions 10 à 18

Rapport parlementaire sur la formation et le recrutement des enseignants – 2011

Proposition n° 10 : Bâtir des masters spécialisés par types de métier d’enseignant et mettre en place un « master de l’École du socle commun » destiné à favoriser l’enseignement de grands champs disciplinaires en fin de primaire et en début de collège.
(La création de ce master de l’Ecole du socle commun semble être un aval donné par la Mission parlementaire – qui n’avait pas à en connaître – à une proposition formulée par le Haut Conseil de l’Education en 2010 : remplacer le collège unique par une Ecole du socle commun. En réalité, il s’agissait de remplacer certains collèges uniques.
Cela reviendrait à institutionnaliser le fait que certaines écoles primaires et certains collèges, dans les quartiers difficiles, ne parviendront jamais à instruire convenablement leurs élèves. Cependant le HCE prétend que cette Ecole pourrait néanmoins instruire ses meilleurs élèves, grâce au miracle de la "pédagogie différenciée".
En fait, la proposition parlementaire est en contradiction avec celle du HCE. Car ce nouveau master formerait des sortes d’instituteurs spécialisés dans les élèves en fort retard scolaire. Ces nouveaux instituteurs ne pourraient évidemment pas acquérir en même temps la maîtrise disciplinaire nécessaire pour instruire les élèves les plus avancés. Exit donc la pédagogie différenciée, et  les projets du HCE. NDLR)

Proposition n° 11 : Renforcer le dispositif d’aides aux étudiants se destinant à l’enseignement et l’appliquer dès la première année de master.

Proposition n° 12 : Créer un dispositif de bourses pour financer les études de bacheliers méritants issus de territoires défavorisés s’engageant à passer le concours et à enseigner dans leur académie d’origine.

Proposition n° 13 : Développer le recrutement des enseignants sur la base de la validation des acquis de l’expérience, en particulier pour les spécialités professionnelles pour lesquelles il n’y pas de diplôme de master.
(La VAE est un impératif pour le recrutement des enseignants des branches professionnelles et techniques. Ce n’est pas seulement faute d’un master idoine, que l’on pouvait concevoir. C’est parce que, pour le bien des élèves, il est nécessaire que dans ces branches, une proportion importante des enseignants ait une véritable expérience professionnelle. NDLR)

Proposition n° 14 : Assurer le tutorat de chaque étudiant stagiaire et enseignant débutant en le confiant à des enseignants formés à cet effet.

Proposition n° 15 : Élaborer un portefeuille de compétences, renseigné par le tuteur, permettant de suivre les progrès des étudiants stagiaires et des enseignants débutants dans l’acquisition des savoirs professionnels.

Proposition n° 16 : Mieux encadrer la pratique professionnelle des enseignants débutants :

– en instituant des maîtres formateurs dans le second degré et en leur accordant une décharge ;
– en confiant une mission d’audit des équipes pédagogiques, sur la base d’objectifs fixés par discipline, aux corps d’inspection ;
– en créant une haute autorité en charge de la définition de « références pédagogiques opposables » et en finançant des recherches pour évaluer les effets des pratiques enseignantes novatrices et de la formation initiale dispensée aux professeurs.

(Nous sommes très favorables à cette idée d’une Haute autorité, totalement indépendante de l’Education nationale, en charge de la définition des références pédagogiques opposables.
Ce serait, selon nous, possible, car cette Autorité devrait aussi avoir le contrôle de la conception et de la réalisation des évaluations et examens nationaux ; cela lui permettrait de constater, par les résultats obtenus, les différences d’efficacité résultant des différentes pratiques.
La Haute autorité serait garante de la fiabilité des informations dans ces domaines, et de la publication de ces informations qui est nécessaire pour les parents, pour les enseignants, et pour le Parlement. NDLR)

Proposition n° 17 : Mieux encadrer l’affectation des enseignants débutants :

– en soustrayant les enseignants stagiaires des mutations annuelles liées au mouvement des personnels ;
– en faisant signer aux enseignants stagiaires et aux nouveaux titulaires affectés en éducation prioritaire un contrat précisant leurs conditions de travail et en leur attribuant une « prime à l’affectation » leur permettant de revenir, au bout de cinq ans, dans l’académie où ils ont passé le concours.

Proposition n° 18 : Engager une réflexion sur l’avenir et le statut des instituts universitaires de formation des maîtres afin qu’ils conservent leur rôle de pôles universitaires de proximité.

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