Les programmes officiels

Les nouveaux programmes de l’école primaire, applicables à la rentrée 2002, ont fait l’objet d’un livre diffusé dans le grand public, intitulé « Qu’apprend-on à l’école élémentaire ». L’enseignement de la lecture y est largement présenté.

Extrait de la préface (J.LANG)

« Des années d’expérience ont montré ce qui est efficace et ce qui ne l’est pas en matière de pédagogie. On sait par exemple depuis longtemps que la fameuse méthode globale d’apprentissage de la lecture a eu des conséquences catastrophiques. Même si elle était très rarement utilisée, personne ne l’avait pour autant interdite. Les nouveaux programmes l’écartent résolument ».

Sous cette expression bizarre, les auteurs abordent les méthodes et progressions pédagogiques.

« Ces apprentissages sont au cœur de la plupart des méthodes d’enseignement de la lecture. La qualité des programmations proposées doit guider le choix des enseignants. Certains laissent se constituer des connaissances au hasard des rencontres et des réactions des élèves (c’est le cas de la méthode « naturelle » proposée par Célestin Freinet), d’autres (en particulier des livrets proposés par les éditeurs) les organisent selon une progression qui combine complexité croissante des activités mises en jeu tant dans l’analyse que dans la synthèse et complexité croissante des relations entre graphèmes et phonèmes. Dans les deux cas, il importe d’aider les élèves à mémoriser ces informations, donc à leur permettre de les structurer de manière rigoureuse et de les réviser fréquemment.
Certaines méthodes proposent de faire l’économie de l’apprentissage de la reconnaissance indirecte des mots (méthodes globales, méthodes idéo-visuelles…) de manière à éviter que certains élèves ne s’enferment dans cette phase de déchiffrage réputée peu efficace pour le traitement de la signification des textes. On considère souvent aujourd’hui que ce choix comporte plus d’inconvénients que d’avantages : il ne permet pas d’arriver rapidement à une reconnaissance orthographique directe des mots, trop longtemps appréhendés par leur signification dans le contexte qui est le leur plutôt que lus.On peut toutefois considérer que la plupart de ces méthodes, par le très large usage qu’elles font des activités d’écriture, parviennent aussi à enseigner, de manière moins explicite, les relations entre graphèmes et phonèmes. Il appartient aux enseignants de choisir la voie qui conduit le plus efficacement tous les élèves à toutes les compétences fixées par les programmes (les compétences de déchiffrage de mots inconnus en font partie). »

Il est difficile de trouver dans ce texte, d’une extrême circonspection, la ferme résolution annoncée par le Ministre.
Cela étant, ce texte, comme d’autres passages de l’ouvrage, exprime une désapprobation de la méthode globale pure : ainsi les « compétences de déchiffrage des mots inconnus » interdites d’enseignement dans la méthode globale pure, sont ici imposées.

D’autres passages détruisent le fondement même de la méthode globale :

« On sait aujourd’hui que la lecture ne s’appuie pas sur la silhouette du mot pour l’identifier, mais sur la perception très rapide des lettres qui le composent. »

Mais les méthodes mixtes ne sont pas condamnées, puisque les textes de février 2002 laissent explicitement aux enseignants le choix de leur programmation.

Et la méthode syllabique n’est nulle part, ni dans les textes de février 2002, ni dans ceux qui ont été publiés depuis la rentrée scolaire, citée comme une méthode majeure, complète, et suffisante. Voir notamment à cet égard: le document intitulé « Plan de prévention de l’illettrisme – Lire au CP – « Repérer les difficultés pour mieux agir » Livret pour les maîtres du cours préparatoire- 14 octobre 2002

Les programmes officiels en restent donc aux méthodes mixtes.

Voir aussi l’analyse détaillée de la Réforme LANG
par G. WETTSTEIN BADOUR

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