La « Réforme » LANG
G.WETTSTEIN-BADOUR, médecin, qui travaille depuis plus de 25 ans auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes pour dépister notamment les difficultés d’apprentissage du langage écrit (lecture, écriture, orthographe) analyse avec acuité les textes officiels de l’une des innombrables « réformes » que concocte l’Education Nationale. Sa conclusion : RIEN NE CHANGE.
Ces documents, publiés au Bulletin Officiel de l’Education nationale et adressés à tous les maîtres, sont aussi édités sous forme de deux manuels intitulés « Les nouveaux programmes » « Qu’apprend-on à l’école maternelle ?» et « Qu’apprend-on à l’école primaire ? » préfacés par le Ministre. Ces ouvrages sont très largement diffusés. On les trouve en librairie et dans les grandes surfaces. Il y a donc de la part du Ministre une volonté très affirmée d’information du grand public.
Nous chercherons à savoir ici si, dans le domaine de l’apprentissage de la langue écrite il s’agit de la révolution dont certains media se sont faits l’écho.
Pour répondre à cette question il ne faut pas se contenter d’une lecture rapide et superficielle de la préface. Il est indispensable d’analyser les textes dans leur intégralité. Que constate-t-on alors ?
Si nous y trouvons une condamnation de la méthode globale dont nous ne pouvons que nous réjouir, nous découvrons au fil des pages une description des moyens préconisés pour apprendre à lire qui plébiscite, sans jamais les nommer, les pédagogies semi-globales actuellement très majoritairement utilisées dont nous constatons les conséquences désastreuses. Cette « réforme » ne changera donc rien à la situation d’échec dans laquelle se trouve la moitié des élèves à la sortie de l’enseignement primaire (rappelons qu’en décembre 1997, la Direction de l’Evaluation et de la Prospective de l’Education nationale avouait que 62% des enfants qui entraient en 6ème ne pouvaient comprendre les consignes contenues dans un texte simple).
Des aspects positifs
1 – Au niveau des principes généraux.
On prend acte de deux objectifs auxquels nous souscrivons pleinement :
11 – Le souci d’assurer l’égalité des chances par l’accès à la maîtrise de la langue orale et écrite.
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12 – L’exigence de la qualité.
« L’autre pari se nomme excellence » écrit le Ministre. « l’égalité des chances se construit vers le haut » (Préface, p.7)
Ces ambitions constituent la mission fondamentale de l’école. Il est bon qu’elles soient rappelées.
2 – Au niveau de l’apprentissage de la langue
21 – La volonté de permettre un accès à la culture littéraire
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22 – L’importance accordée à la maîtrise du langage oral.
L’importance de la maîtrise du langage oral est clairement explicitée ainsi que son lien avec l’écrit, en particulier en maternelle.
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23 – L’importance attribuée à la segmentation de la langue orale en unités sonores.
Il est en effet essentiel que l’enfant puisse comprendre que l’écriture est une traduction graphique de la parole et qu’il existe une correspondance entre les sons entendus et des signes écrits dont le rôle est de les représenter.
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24 – La nécessité d’oraliser la lecture
Depuis de nombreuses années, la lecture a voix haute a été très largement discréditée. Il s’agit là d’une erreur pédagogique majeure. En effet, les circuits cérébraux du langage se terminent dans les aires corticales qui génèrent la parole. Le processus normal aboutit à l’oralisation. Pour obtenir une lecture silencieuse, le cerveau doit faire intervenir des coupe-circuits destinés à bloquer la parole. Les mécanismes d’inhibition étant toujours plus complexes sur le plan neurologique que les processus d’action, l’exigence d’une lecture silencieuse complique considérablement la tâche de l’apprenti lecteur. La nécessité d’oraliser la lecture est une recommandation très positive.
25 – L’importance accordée au graphisme
L’apprentissage de la lecture et de l’écriture ne doivent jamais être séparés.
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26 – La prise en compte de la nécessité de la répétition pour favoriser les apprentissages.
Les erreurs
« Des années d’expérience ont montré ce qui est efficace et ce qui ne l’est pas en matière de pédagogie. On sait par exemple depuis longtemps que la fameuse méthode globale d’apprentissage de la lecture a eu des conséquences catastrophiques. Même si elle était très rarement utilisée, personne ne l’avait pour autant interdite. Les nouveaux programmes l’écartent résolument. »
Ce paragraphe qui a donné lieu à des interprétations erronées de la part de certains media mérite quelques explications.
L’Education nationale reconnaît là la nocivité de la méthode globale. Si l’on s’en tient à cette déclaration, nous assistons effectivement à une véritable révolution.
Cependant, remarquons que, si l’on suit le raisonnement du Ministre, la méthode globale ne peut pas être rendue responsable des échecs constatés puisque, selon lui, elle a été « très rarement utilisée en France ». Sa disparition ne devrait donc pas modifier la situation actuelle.
Il est pour le moins étonnant de lire sous la plume du Ministre de l’Education nationale une telle déclaration. Comment peut-il ignorer que la méthode globale, d’abord utilisée dans la région parisienne, s’est généralisée dans notre pays vers 1960. On la retrouve encore dans de nombreux établissements scolaires, sous des formes souvent dissimulées dont la dernière en date, la méthode de « lecture par hypothèses », sévit dans beaucoup de classes. Elle est à l’origine de toutes les méthodes semi-globales, tout aussi dangereuses qu’elle sur le plan neurologique. Elle inspire la plupart les livres d’apprentissage de la lecture trouvés actuellement dans les classes de CP : Ratus, Gafi, Frisaplat, Abracadalire, Quatre saisons pour apprendre à lire, Mica, Bigoudi, Lecture en fête, Lire au CP, etc.).
Il faut également noter la discordance entre les affirmations de la préface et le corps du texte. Dans le manuel concernant l’Ecole élémentaire on peut lire p.78 :
« On considère souvent aujourd’hui que ce choix (méthode globale et idéo-visuelles ) comporte plus d’inconvénients que d’avantages … On peut toutefois considérer que la plupart de ces méthodes, par le très large usage qu’elles font des activités d’écriture, parviennent aussi à enseigner, de manière moins explicite, les relations entre graphèmes et phonèmes. Il appartient aux enseignants de choisir la voie qui conduit le plus efficacement tous les élèves à toutes les compétences fixées par les programmes (les compétences de déchiffrage des mots inconnus en font partie). »
Les maîtres qui le souhaitent peuvent donc continuer sans crainte à utiliser les pédagogies globales. Signalons à ce propos que les publications des pédagogues de l’INRP (Institut National de la Recherche Pédagogique) qui fait autorité en matière de pédagogie et conditionne toutes les orientations du ministère, conseillent d’avoir recours, aussi bien en lecture qu’en écriture, aux « hypothèses de sens » qui constituent à leurs yeux le seul moyen adapté à l’apprentissage de l’écrit.
Certains media, prenant acte de la condamnation exprimée de la méthode globale ont cru devoir écrire : « M.LANG abandonne la méthode globale et revient au b.a.ba. » (Figaro du 20 février 2002).
Cette affirmation a de quoi surprendre. Sans doute ont-ils limité leur lecture à la préface. La volonté d’instaurer l’usage de méthodes alphabétiques n’apparaît nulle part dans les textes. A aucun moment le terme « méthodes alphabétiques » n’est employé, pas plus, d’ailleurs, que celui de méthodes semi-globales dont l’usage est pourtant généralisé en France depuis plus de vingt ans. Par contre, la référence au « code alphabétique » est omniprésente dans les deux ouvrages. C’est elle qui entretient la confusion. Elle peut abuser un lecteur pressé ou mal informé et lui faire croire qu’une telle approche de la lecture ne peut être qu’alphabétique. C’est commettre là une erreur grossière.
Reconnaître la nécessité de maîtriser le code alphabétique n’est pas un engagement pédagogique. Toutes les méthodes quelles qu’elles soient conduisent à la maîtrise de ce code, condition indispensable à toute lecture. Ce qui différencie les pédagogies, c’est uniquement la manière dont elles opèrent pour parvenir à cette maîtrise du code alphabétique. Les méthodes globales ou semi-globales partent des mots pris dans leur ensemble pour faire découvrir à l’enfant le code alphabétique. Les pédagogies alphabétiques fournissent le code et partent des lettres pour construire des syllabes et des mots. Les deux démarches aboutissent au même résultat mais sont diamétralement opposées.
Pour comprendre ce point d’une importance capitale il est utile de rappeler comment fonctionne un cerveau qui lit et apprend à lire.
Rappel des principes fondamentaux du fonctionnement cérébral en matière de lecture
Les images (ou le dessin) sont traitées par l’hémisphère droit de manière analogique, c’est-à-dire en partant de leur ensemble. Par contre, le graphisme porteur de signification sonore (la langue écrite ou l’écriture musicale) sont majoritairement pris en charge par l’hémisphère gauche. Celui-ci ne peut travailler que par une succession d’opérations d’analyse et de synthèse. Il recherche le lien qui permet d’unir les plus petites parties des éléments graphiques qu’il analyse avec les souvenirs sonores des sons qui les représentent. L’hémisphère droit travaille sur les ensembles. L’hémisphère gauche part des unités élémentaires pour trouver la signification des ensembles. Cette réalité neurologique est prouvée pour les langues alphabétiques mais aussi pour les langues à idéogrammes. L’idéogramme n’est pas une image. C’est un mot (ou un groupe de mots) qui est traité comme tous les mots de manière analytique par l’hémisphère gauche.
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« L’accès direct à la lecture » qui selon les auteurs de ces textes est obtenu par reconnaissance de « la forme orthographique des mots », et est présenté comme le but à atteindre « à la fin du cycle des apprentissages fondamentaux » n’existe pas ! C’est un non sens neurologique qui fait preuve d’une totale ignorance du mode de fonctionnement cérébral en matière de lecture.
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La lecture n’étant possible que lorsque le cerveau réussit à faire coïncider les sons de sa langue avec les signes graphiques qui les représentent afin de trouver une signification à ces assemblages, comment s’adapte t-il aux différentes pédagogies qui lui sont proposées?
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Les pédagogies diffèrent au niveau des moyens mis en œuvre pour parvenir à la maîtrise du code alphabétique. Il existe deux méthodes différentes pour parvenir à établir le lien entre sons et graphisme :
-laisser découvrir le code à l’apprenti lecteur ;
-lui fournir ce code.
Les méthodes globales ou semi-globales conduisent l’apprenti lecteur à découvrir ce code à partir de mots, de phrases ou de textes. La méthode globale ne fournit aucune indication sur le code phonologique. La méthode semi-globale commence par une période d’apprentissage de type global puis, dans un deuxième temps, elle choisit dans chaque leçon un graphème qui doit être reconnu dans les mots où il se trouve. Mais, dans les deux cas, la démarche est identique : on part de l’ensemble du mot pour découvrir le lien qui unit les unités graphiques aux unités sonores.
Beaucoup d’enseignants, et de parents, pensent que dans la mesure où on aboutit à la compréhension du code, peu importe les moyens mis en action pour y parvenir. Certains pensent même, de toute bonne foi, que les méthodes semi-globales et alphabétiques sont pratiquement identiques. Il n’en est rien. C’est dans la nature de la démarche opérée que se situe le risque d’échec.
Pour parvenir à isoler les éléments du code dans des ensembles l’enfant doit être capable de discriminer parfaitement tous les sons de sa langue. Il doit aussi pouvoir reconnaître sans commettre de fautes les formes des différents signes graphiques et les orienter parfaitement dans l’espace. Si quelques défaillances se produisent dans la discrimination des sons ou dans la reconnaissance ou l’orientation des formes, l’enfant commet des multiples confusions sonores (entre des sons proches : par exemple s/ss/z/ch, b/d) et graphiques (par exemple entre des lettres symétriques b/d p/q, u/n, et ou/on, an/au). Sa lecture se transforme en une suite de devinettes qui permettent une compréhension plus ou moins imparfaite du texte lu. Or, il faut savoir qu’un très grand nombre d’enfants de grande section de maternelle ou de CP présentent des difficultés dans un ou plusieurs de ces domaines.
La méthode alphabétique, quant à elle, a une démarche strictement opposée. Elle fournit à l’enfant le code qui unit les lettres et les sons. Elle part des éléments les plus simples qu’elle combine en s’appuyant à tout moment sur les acquis antérieurs. Elle facilite le travail du cerveau en lui évitant de devoir découvrir seul le code alphabétique et limite ainsi considérablement les risques de confusions sonores ou graphiques chez les enfants qui présentent des difficultés de discrimination des sons, de reconnaissance et d’orientation des formes.
Armé de ces connaissances il devient possible de savoir à quel groupe appartiennent les pédagogies préconisées dans ces textes ministériels. Si la démarche part du code pour construire les mots et les phrases, l’apprentissage est de type alphabétique. Si le code est découvert à partir de mots, de phrases ou de textes, cette réforme ne change rien aux pratiques actuelles.
Quels sont donc les moyens mis en œuvre pour parvenir à la maîtrise du « code alphabétique » dans la « réforme » proposée par M.LANG ?
Cinq mesures sont particulièrement explicites en ce domaine.
1 – L’approche de la lecture par les hypothèses de sens
« Les imagiers peuvent être d’excellents supports pour de fréquents débats sur ce qui est écrit dans un mot » (Ecole Maternelle p 88)
Il s’agit là d’une approche basée sur l’élaboration d’hypothèses de sens. Le débat sur le sens éventuel de l’écrit remplace la découverte du sens exact du texte.
2 – L’usage des prénoms
« Le prénom est souvent le support privilégié d’une première prise de conscience. Il en est de même pour les mots qui reviennent le plus souvent dans l’activité de la classe, comme les jours de la semaine. L’enfant les reconnaît d’abord de manière approximative, sans être capable de savoir comment les lettres qu’ils contiennent jouent leur rôle. (Ecole Maternelle p.89)
Il s’agit là d’une approche typiquement globale qui part des mots pour découvrir le code.
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3 – L’usage des textes
En CP « Ce sont des textes qui très vite deviennent les supports privilégiés du travail de lecture, et l’élève doit apprendre à identifier les mots qui le compose. » … « L’enseignant peut montrer de la main les mots du texte qu’il lit à haute voix. C’est la première étape du travail de segmentation, phase importante de l’apprentissage de la lecture » (Ecole élémentaire, p.74)
Nos auteurs montrent clairement qu’ils partent des textes pour en trouver les constituants. La découverte du lien son/graphisme peut se faire à partir de textes choisis par le maître ou élaborés par les élèves et dictés au maître. Nous trouvons à la page 80 du manuel concernant l’Ecole maternelle la déclaration suivante : « L’une des activités les plus efficaces dans ce domaine consiste certainement à demander à un enfant ou un groupe d’enfants de dicter au maître le texte que l’on souhaite rédiger dans le contexte précis d’un projet d’écriture. …L’adulte interagit en refusant des formulations qui « ne peuvent pas s’écrire » et conduit les enfants à s’inscrire progressivement dans cette nouvelle exigence et à participer à une révision négociée du texte »
Là encore l’approche globale est évidente.
4 – L’usage des étiquettes et des mots-outils (ou mots- repères )et d’un répertoire orthographique des mots.
Les mots-outils sont sensés être retenus pour être « reconnus » ultérieurement.
Ils doivent inclure les modifications orthographiques d’origine lexicales et grammaticales.
« Chaque mot présenté est analysé par analogie avec les mots repères »…
La démarche analogique doit permettre, à partir de la comparaison de deux mots, de retrouver les unités graphiques dans ces mots-repères et les rapprocher de leur « image acoustique ».
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5 – L’usage de l’écriture pour découvrir le code alphabétique
Si nous approuvons l’association de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture qui ne doivent pas être séparés, nous ne pouvons adhérer aux principes énoncés dans ces textes à ce propos. Les auteurs écrivent :
« La reconnaissance globale de mots écrits sur des étiquettes est un exercice insuffisant. Les activités graphiques d’écriture, dans la mesure où elles individualisent des lettres, fournissent un matériel important pour la construction du principe alphabétique ». (Ecole Maternelle. p.89)
« En utilisant le nom des lettres pour distinguer ce qui différencie deux mots, les enfants se dotent de connaissances importantes qu’ils peuvent réinvestir dans les moments où ils tentent de trouver la manière d’écrire un mot qui n’est plus présent devant eux. » (Ecole Maternelle p.89)
Pour des auteurs qui disent privilégier la découverte du sens dans leur démarche pédagogique, comment concevoir que l’écriture, exécutée sans connaissance du code de correspondance entre sons et graphismes, puisse être autre chose qu’un exercice de calligraphie déconnecté de toute signification ?
Comme pour la lecture, nos auteurs préconisent pour l’écriture une démarche qui fait appel à des hypothèses.
……
Pourtant les auteurs admettent que :
« Certains enfants, sans présenter de troubles spécifiques, ont plus de chemin à parcourir que la moyenne des élèves dans la phase préparatoire des apprentissages (en particulier dans la construction du principe alphabétique). Ce sont eux qui peuvent être confrontés à l’échec parce qu’on ne leur aura pas laissé le temps de se doter des instruments nécessaires ». (Ecole élémentaire. p.61)
Faut-il rappeler au Ministre que, selon les déclarations en 1997 du Directeur de la Recherche et de la Prospective, 62% des élèves qui entrent en 6ème ne maîtrisaient pas suffisamment bien l’écrit pour comprendre les consignes d’un texte simple ?
La situation ne s’est pas améliorée depuis cette date. Faut-il en conclure que les enfants, entre le CP et leur entrée au collège, n’ont pas eu « le temps de se doter des instruments nécessaires » ?
Conscients des certaines réalités qu’il leur faut bien admettre, nos « réformateurs » reconnaissent que tous les élèves ne peuvent pas découvrir ce code qu’on ne veut pas leur fournir. Une phrase de la page 76 du manuel concernant l’Ecole élémentaire est révélatrice : « La principale difficulté réside dans l’assemblage de la syllabe à partir des phonèmes qui la constituent : le passage …est difficile à découvrir sans guidage et nécessite le plus souvent que l’équivalence soit apprise. D’où la nécessité d’exercer les élèves à la démarche de synthèse par la mémorisation des principaux assemblages syllabiques entre voyelles et consonnes dans les différentes combinaisons possibles ».
Pourquoi, dans ces conditions, ne pas opter d’emblée pour une méthode syllabique capable de fournir à tous ce code si difficile à maîtriser ? Cette pédagogie, nommée « voie indirecte » d’accès à la lecture, est condamnée en quelques lignes : « On peut aussi retrouver un mot dont on n’a pas mémorisé l’image orthographique en recourant à la voie indirecte, c’est-à-dire à son déchiffrage… Les écarts importants qui existent en français entre syllabe écrite et syllabe orale rendent souvent cette identification délicate. » (Ecole élémentaire, p.75). C’est pourtant par cette seule voie que le cerveau peut comprendre l’écrit.
Rien ne change
Docteur Ghislaine WETTSTEIN-BADOUR – Mars 2002 (Extraits)
L’auteur
Cet ouvrage est destiné à faire comprendre aux enseignants et aux parents comment un cerveau lit et apprend à lire et pourquoi les méthodes de type global et semi-global conduisent à l’échec un très grand nombre d’enfants. Ce livre tire ses conclusions à la fois des connaissances de l’époque issues des neuro-sciences . et d’une recherche personnelle basée sur plus de 500 cas d’élèves en difficulté. Il définit en outre implicitement le « cahier des charges » auquel doit obéir toute méthode d’apprentissage de la lecture, de l’écriture et de l’orthographe pour être efficace..
– En 1996 , création de méthodes destinées à redresser les erreurs dues à un mauvais départ en lecture et écriture
– En 2001, « LETTRE AUX PARENTS DES FUTURS ILLETTRES » Editions de PARIS
Donne des conférences et anime des journées d’information et de formation.