Lire n’est en rien facile lorsqu’on ne connaît pas toutes les manières d’orthographier les sons de la langue française. C’est pourquoi le bon lecteur est celui qui a appris très tôt et mémorisé toutes les correspondances entre les signes écrits et les sons du langage. La qualité de ces acquis rend la lecture quasi automatique, libérant ainsi des ressources mentales pour comprendre les textes lus.

De façon similaire, faire des calculs lorsqu’on ne connaît pas ses tables de multiplication n’est en rien facile. En poussant l’analogie, on pourrait comparer lettres et chiffres, mots et nombres, calculs et textes. Les calculs sont une forme de combinatoire élaborée : si chaque combinaison devient complexe par manque de connaissance des opérations élémentaires (tables d’addition et de multiplication), c’est l’ensemble des mathématiques qui devient indigeste et source de frustration.

Terminons cette comparaison en affirmant que si certains enfants s’écartent de la lecture en raison d’une maîtrise insuffisante de la combinatoire, rendant compliquée la lecture, de même, la méconnaissance des calculs élémentaires écarte les enfants des mathématiques. Les tables d’addition ne posent pas de problème. Ce sont les tables de multiplication que les enfants semblent ne plus arriver à apprendre comme de nombreux parents l’attestent.

Dire que cet apprentissage a été négligé dans les écoles ces derniers temps serait un euphémisme. L’action qui consiste à mémoriser les tables de multiplication est une activité jugée trop stupide par les pédagogues modernes qui déconseillent vivement de s’y attarder dans les « séquences didactiques ». Les handicapés du calcul pourront toujours recourir aux calculatrices, comme les illettrés ont pris l’habitude des correcteurs orthographiques. Mais les béquilles ne suppriment pas le handicap qui empêchera au premier d’apprécier les mathématiques et au second de devenir lecteur.

Apprendre les tables en jouant avec Folix

Apprendre les tables de multiplication, un jeu d’enfant

En réalité, apprendre les tables de multiplication est un jeu d’enfant. Avant de s’y coller, il est important que l’enfant comprenne ce qu’est une multiplication avec des exemples qui lui permettent de manipuler, de comprendre la différence entre 2×5 et 5×2 tout en découvrant pourquoi le résultat est le même, de faire le lien entre l’addition et la multiplication. Une fois cela compris et assimilé, les tables de multiplication peuvent être apprises à tout âge car il s’agit simplement de mémoriser des associations de chiffres.

Il est bon de savoir que 7×8 font 56 sans avoir à recompter par des stratégies plus ou moins rapides, non exempte d’erreur possible. Apprendre que 7×8 font 56 est comme apprendre un nouveau mot de la langue française : il faut apprendre son orthographe, ce qui n’empêche pas de s’appuyer sur des moyens mnémotechniques ou des raisons d’étymologie pour le retenir. Il en est de même avec les multiplications.

Connaître ses tables, c’est bien. Connaître toutes les multiplications dans le désordre, c’est beaucoup mieux. L’objectif final de cet apprentissage est de pouvoir réaliser des multiplications simples dans tous les contextes possibles : en calcul mental, dans une succession de calculs écrits, dans des simplifications de fraction (ce qui demande de les connaître à l’envers : 24, c’est 3×8 mais aussi 6×4).

Connaître toutes les multiplications des tables de 1 à 10 le plus tôt possible, c’est éviter de faire des erreurs dans des calculs basiques à n’importe quel niveau d’étude : un professeur de classe préparatoire faisait remarquer que ses élèves réussiraient les concours d’ingénieur s’ils ne se trompaient pas dans des multiplications aussi simples que 6×7 ou 4×8.

A vous de jouer

Espérant vous avoir convaincu, voilà maintenant quelques pistes pour faciliter cet apprentissage. La période d’été peut être un bon moment pour graver dans la tête de vos enfants les multiplications en n’y consacrant que quelques minutes par jour.

Au préalable, nous vous invitons à vérifier que vos enfants ont bien compris la numération, et la signification de la multiplication. Les explications d’Élisabeth Nuyts à ce sujet sont lumineuses. Son dossier sur les mathématiques vous permettra de reprendre pas à pas les notions de chiffre, de nombre, de dizaine, la signification profonde des opérations élémentaires, etc. Cet ouvrage est remarquable car il suffit de suivre les indications, les activités proposées et les exercices pour que l’enfant comprenne la logique profonde des mathématiques. Après un tel traitement, les mathématiques ne seront plus regardées de la même façon par votre enfant, et peut-être aussi par vous.

Vient ensuite la mémorisation des tables. Curieusement, la plupart des ouvrages présentent les tables à l’envers. Pour préserver la logique des mathématiques, et faciliter cet apprentissage, il faut apprendre la table de 4 à l’endroit, ce qui donne : 1 fois 4 = 4 ; 2 fois 4 = 8 ; 3 fois 4 = 12 ; etc. et non ce que l’on voit habituellement : 4 fois 1 = 4 ; 4 fois 2 = 8 ; 4 fois 3 = 12 ; etc. Élisabeth Nuyts en donne l’explication dans son ouvrage « Dyslexie, dyscalculie, etc. » mais si vous en doutez, testez le : curieusement, les enfants aiment bien ce qui est logique !

Enfin, il faut s’y mettre. Commencer par les tables, c’est organiser les informations dans l’esprit de l’enfant. Pour arriver à une bonne maîtrise des tables, nous vous recommandons la démarche développée par Happy Parents. Si vous avez du temps à consacrer à votre enfant, achetez la méthode « Le secret des Tables de Multiplication » qui vous permettra de les enseigner en 9 semaines, le temps des vacances… Imaginez que votre enfant maîtrise les tables sur le bout des doigts à la prochaine rentrée scolaire ! Si vous voulez le laisser apprendre en autonomie, vous retrouverez la même méthode sous forme de jeu vidéo : « Qui veut être champion des multiplications ? ». Une visite sur le site d’Happy Parents s’impose (au passage, vous découvrirez les secrets de la conjugaison française…).

Une particularité universelle des tables, c’est qu’elles s’oublient. Rien ne sert de les apprendre si on n’utilise pas ses connaissances et si on ne les teste pas régulièrement. Pour cela, les jeux fourmillent sur Internet. Une des clés de la mémorisation est la répétition dans divers contextes. En variant les approches, vous permettez à l’enfant de rencontrer plusieurs fois les mêmes calculs et de les mémoriser.

Interrogez de temps en temps votre enfant (sans que cela devienne une obsession ou une routine), jouez à des jeux de cartes (d’un côté la multiplication, de l’autre le résultat, et vous jouez à la bataille avec les multiplications : pour l’emporter, il faut connaître le résultat), utilisez un logiciel qui posera à votre enfant des multiplications de manière aléatoire, ou regardez du côté des jeux de société : le jeux Folix semble avoir fait pas mal d’adeptes. Trouvez aussi le moyen de faire écrire les multiplications car pour certains enfants, la mémorisation passe aussi par là.

Il y a moyen d’apprendre les tables sans que cela rappelle trop l’école. Les grandes vacances sont un bon moment pour cela. Et même si cela demande quelques efforts, n’est-ce pas mieux que de devoir réapprendre les tables tous les ans, sans succès, à chaque fois que commence une nouvelle année scolaire ?

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