Théorème vivant
Connaissez-vous Cédric Villani ?
C’est un mathématicien français qui a reçu la médaille Fields 2010. Quel rapport avec l’école et le collège, pensez-vous peut-être ? La réponse se trouve dans un entretien publié le 16 octobre dernier dans le journal les Échos. Extraits:
« Le niveau exigé en mathématiques d’un lycéen aujourd’hui est objectivement très inférieur à celui exigé il y a 10 ans» «On a en France un déficit de formation de scientifiques et d’ingénieurs alors qu’on en a plus besoin que jamais ».
Cela dit, son livre ne traite pas de l’enseignement. L’auteur a l’ambition de montrer aux profanes, c’est-à-dire à la quasi-totalité d’entre nous, comment un chercheur vit, parfois des années, avec un problème à résoudre. Parfois l’énoncé est très simple, mais on ne sait pas démontrer la conjecture ; parfois – et c’est le cas du travail qui a conduit Cédric Villani à la médaille Fields – cela nous est totalement incompréhensible.
L’auteur tisse son récit en entremêlant des épisodes de sa vie personnelle, de ses relations avec d’autres chercheurs, des hauts et des bas, espoirs et découragements qui ont marqué la gestation du théorème.
Le livre est aussi truffé de termes mathématiques, illustré par des pages de calcul, qui n’ont pas été placé là comme épouvantails. Il faut y voir des termes de métiers, comme on en trouve dans les récits d’explorateurs, les livres de Joseph Kessel ou de Saint Exupéry, comme dans Moby Dick. Ils apportent aux profanes la poésie du dépaysement.
Un récit à lire comme un roman d’aventures, qui suscitera, espérons-le, des vocations.