Extraits de deux messages reçus récemment :

 « Nous sommes quelques-uns, enseignants ou orthophonistes, à chercher un moyen d’agir auprès du nouveau ministre afin qu’il prenne conscience non pas de la valeur des méthodes que nous soutenons car il en est bien convaincu, mais que , malgré ses demandes et ce qui est proclamé dans les médias, l’écrasante majorité des pédagogies de la lecture sont au moins mixtes et n’ont rien de syllabique »

SP – orthophoniste – janvier 2018

 » Je suis en colère car je ne cesse de découvrir qu’en CM2, comme en 3ème, beaucoup d’élèves ne savent pas leurs tables de multiplication, donc sont incapables de faire une multiplication ou une division correctement (ou pas du tout). C’est du massacre, pratiquement irrattrapable car on ne les a pas fait inlassablement répéter ces tables dès le CE2 puis CM1 et 2.
Je me rappelle ma maîtresse de CE2 qui nous mettait tous debout pour réciter, en chorale, les tables jusqu’à ce qu’on les possède parfaitement.
Voilà pourquoi nos élèves dévissent tant. Je plains ceux qui seront confrontés à un bug informatique car ils ne possèderont pas les bases élémentaires. Qui ne connaît ses tables n’aura pas l’esprit mathématique ou n’avancera guère dans cette matière, quel dommage. Quel gâchis a-t-on commis sous couvert d’égalité et de facilitation ou allègement des choses à apprendre par coeur. 
On a voulu supprimer les automatismes pour que l’enfant découvre de lui-même les connaissances à acquérir, résultat il reste dans l’ignorance. On pourrait me trouver ringarde mais je vois tous ces élèves qui souffrent avec abaissement de leurs moyennes en fin de trimestre et petit à petit lente relégation en classes « pro ».
Autrefois les instituteurs de primaire se faisaient respecter et étaient exigeants ce qui produisit des réussites d’enfants de paysans, en nombre. C’était le bon ascenseur social, le bon temps de la connaissance partagée à un bon niveau.
Avez-vous des possibilités de faire connaître cela au Ministre ? « 

CC – Bénévole en soutien scolaire CM2 et 3ème – Janvier 2018

Ces personnes sont impatientes, et on les comprend. En 2017–2018, comme les années précédentes, des erreurs pédagogiques, appliquées en toute bonne foi, subsistent (à l’exception sans doute des classes de CP dédoublées en REP+) . Il est à remarquer que nos correspondantes partagent la conviction que le ministre n’est pas au courant, et qu’il faudrait l’informer, comme aux beaux jours de la monarchie, quand les gens dans le malheur disaient « Ah ! si le Roi savait ».
Nous ne savons pas ce que sait et ce qu’ignore JM Blanquer. Ce qui est certain, c’est qu’il ne parle jamais du drame qui se poursuit aujourd’hui. Nous savons aussi qu’il a déclaré, avec le retour à l’alphabétique, que le constructivisme était « derrière nous ». Il ne voit pas que, après 20 à 30 ans de bourrage de crâne et de mensonges, le constructivisme et le progressisme pédagogique sont solidement établis dans la tête d’innombrables enseignants.
Les médias nous amusent avec les annonces nouvelles, et avec des classes extra-ordinaires montées en épingle.

Nous avons depuis longtemps dénoncé la désinformation menée avec les énormes moyens de l’État (désinformation qui, d’après Vladimir Volkoff, rend la vérité inaudible).
Il serait temps que le ministre nous parle des vérités saignantes de notre enseignement, et qu’il nous annonce des décisions effectives pour arrêter le mal. Certes, ces décisions n’auront pas d’effet général et immédiat mais, mais qu’au moins nous percevions le bout du tunnel, autrement qu’en rêve.

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