L’intrusion du coronavirus dans notre quotidien nous a permis de découvrir un conflit sérieux entre deux visions de la médecine.

D’un côté, le professeur Raoult – dont vous avez sûrement entendu parler – qui, avec bon nombre de collègues médecins en activité, nous rappelle que la médecine a pour objet de soigner les patients et non de mener des expérimentations.

De l’autre, des experts médicaux officiels qui manient la prudence au point de ne jamais bien savoir ce qu’il faut faire, de ne rien pouvoir affirmer, n’ayant pas à leur disposition des études caractérisant ce virus inconnu.

Les médecins de terrain agissent avec résolution, animés par le serment d’Hippocrate, qui exige d’eux qu’ils mettent en œuvre toute leur intelligence, intuition et expérience pour guérir le patient. Ce patient qui, comme le dit le professeur Raoult, pourrait être votre mère, votre frère, votre enfant. Ils n’ont pas le temps de faire des études scientifiques randomisées car l’urgence du soin à donner le leur interdit. Ils n’ont pas non plus la sottise d’utiliser des médicaments dont l’efficacité est douteuse, ou de ne rien donner au patient, sous prétexte de constituer des groupes témoins, ou de montrer l’inefficacité ou la dangerosité de certains traitements. Le patient n’est pas un objet de laboratoire.

L’expert, lui, vit en permanence dans la peur de se tromper. Il s’appuie alors sur des scientifiques qui sont censés lui délivrer la vérité. Or, la science médicale ne peut dire quelque chose qu’avec des études longues, approfondies, portant sur un grand nombre de patients, avec des malades soignés – ou plutôt non soignés – au placebo. De telles études ne servent à rien en situation de crise, et servent bien peu en temps normal. Car la science médicale n’est pas une science exacte : elle ne pourra jamais garantir à 100% la guérison ou les effets secondaires chez telle ou telle personne. Cette science ne peut sauver des vies face au COVID 19. Elle devrait avoir l’humilité de reconnaître son impuissance. Ce n’est pas le cas comme le montre sa hargne à dénoncer les médecins qui ne suivent pas ses recommandations.

L’école a aussi ses praticiens, ses experts et ses scientifiques. Et ce que nous révèle la crise du COVID 19 éclaire d’une manière remarquable ce qui s’est passé et se passe encore au sein de l’école.

Les écoliers ont appris de longues années auprès d’enseignants qui ne se disaient ni experts, ni scientifiques, ni savants. Ils se considéraient comme des artistes qui travaillent sur une matière délicate qui demande beaucoup d’humilité et de pratique. L’enseignant passionné se bonifie avec le temps, au contact des élèves ou en échangeant avec des collègues qui sont eux-aussi au contact des élèves.

Puis, la pédagogie, et plus largement l’éducation, est devenue une science. Avec ses experts, ses expérimentations qui ne portaient plus sur l’observation des pratiques des enseignants, mais sur des « cohortes » d’élèves soumis à des pratiques décidées en laboratoire, forcément novatrices.

Le plus bel exemple est la méthode globale, puis mixte, sortie de quelques cerveaux dérangés qui avaient juste envie d’écrire leur nom dans les annales de l’école. Nous voulons bien admettre qu’ils y ont cru, et l’ont appliqué avec le souci de sauver les élèves du prétendu ennui mortel causé par l’enseignement alphabétique. Ils n’ont pas anticipé les effets secondaires et ont bien du mal à reconnaître qu’ils se sont trompés. Un expert n’a pas le droit à l’erreur ! L’affaire du sang contaminé n’aura pas lieu et personne ne sera indemnisé pour ces graves erreurs pédagogiques.

Alors, comme pour la médecine, nous assistons à cette dispute entre des praticiens qui mettent en œuvre toute leur intelligence, intuition et expérience pour bien enseigner leurs élèves, et des experts, assistés de scientifiques, qui font des études qui enfoncent des portes ouvertes ou laissent un flou qui autorise de faire n’importe quoi. L’enseignement n’est pas une science exacte et les élèves nous le rappellent quotidiennement, à condition de rester à leur contact, ce qui n’est pas le cas de la plupart des chercheurs et experts.

A la fin de cette réflexion, nous sommes en droit de nous demander si cela est voulu par quelqu’un. Si les lobbies pharmaceutiques sont à la manœuvre dans l’univers médical, ou si une volonté d’abêtir la population est menée par quelque groupe occulte au sein de l’Éducation nationale. La lecture du « meilleur des mondes » ou de « 1984 » peut nous conduire à ce genre de conclusion, tant la similitude avec ce qui se passe aujourd’hui est frappante.

Mais, il est aussi possible de penser, comme l’exprime le professeur Raoult, que tout cela n’est que la conséquence d’une ignorance et d’une sottise largement répandue. On peut alors se limiter à regretter la folie de notre monde sans chercher des responsables. Cela ne change pas grand chose au résultat mais évite de perdre du temps à dénoncer des complots, temps que nous pouvons consacrer à sauver ce qui peut être sauvé.

En conclusion, nous vous proposons une vidéo où le professeur Raoult pose une question simple : Qui a raison ? Celui qui voit des malades et qui les soigne, ou celui qui ne voit pas les malades et fait des études statistiques dans son bureau ? Celui qui est au contact du réel ou celui qui ne le connaît pas ? Belle question à poser à tous ceux qui font des recommandations en pédagogie sans avoir d’élèves…

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