Pour les collégiens en échec scolaire, l’alternance est un moyen qui leur est offert d’échapper à leur triste sort. Rares sont ceux qui l’on expérimenté et qui s’en plaignent. Et le nombre de témoignage d’enfants qui ont redonné du sens à leurs apprentissages grâce à cette voie parallèle ne manquent pas.
Ceux qui en témoignent aujourd’hui sont parmi les rares chanceux qui ont profité du dispositif mis en place par Luc Ferry. On se souvient qu’il avait du batailler pour faire admettre cette idée. On se souvient aussi que deux ans plus tard, le Ministère faisait marche arrière en laissant des enfants sur le carreau, ceux-là même qui espéraient profiter de ce dispositif et se sont finalement retrouvés en prison dans leurs classes, obligés de subir des cours qui les dépassent jusqu’à 16 ans, l’âge à partir duquel ils auraient enfin le droit de claquer la porte.
La proposition de Luc Chatel fait évidemment bondir les adeptes d’un collège uniforme, quoi qu’il en coûte de souffrances pour ceux qui n’en tirent aucun profit. Ainsi de François Dubet qui ne voit dans ce dispositif qu’une nouvelle tentation de sélectionner les élèves.
Je me souviens d’une rencontre avec l’ONISEP, cette organisme missionné pour orienter les élèves. La réunion favorisant les confidences, j’ai appris ce jour là que des conseillers de l’ONISEP évitaient de présenter les métiers dit manuels aux jeunes avant qu’ils aient 16 ans car le faire aurait été, selon eux, une incitation à abandonner la filière générale à laquelle ils avaient droit. Ainsi, ces élèves étaient-ils interdits de rêver à autre chose qu’au collège unique. Il était écrit que leur bien serait fait malgré eux, comme l’illustre l’acharnement du système à combattre l’absentéisme sans envisager que celui-ci puisse correspondre à un désir intense de quitter le collège qui les met en échec, pour s’engager dans un nouveau parcours qui leurs permettrait d’exprimer leur potentiel.
L’alternance est une brèche dans le collège unique mais probablement insuffisante car c’est toute la scolarité des jeunes de 11 à 16 ans qui est à repenser, en tenant compte de la diversité de leurs talents et de leurs aspirations. Ce chantier reste à ouvrir. Reportage de France 2 en vidéo
Frédéric Prat

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