Recherche empirique
• Les auteurs se prévalent d’une démarche scientifique fondée sur les faits. En matière d’enseignement, les faits se trouvent d’abord dans la salle de classe, dans les rapports entre enseignants et élèves.
• Il s’agit donc pour les auteurs de caractériser l’enseignement explicite par les pratiques observables adoptées par les enseignants qui qualifient d’explicite leur enseignement.
Il se trouve que les faits ainsi observés montrent certes de nombreuses pratiques susceptibles de varier d’un enseignant à l’autre, mais qui cependant forment un ensemble cohérent et logique, ce qui justifie l’existence d’un corpus « enseignement explicite ».
• Le second objectif des auteurs est de trouver dans les recherches effectuées sur des faits observés la preuve que l’enseignement explicite est plus efficace que les autres pédagogies. En d’autres termes, trouver les preuves que les enseignants se réclamant de l’explicite sont plus efficaces, c’est-à-dire que leurs élèves progressent plus dans les savoirs que les élèves soumis à d’autres pédagogies.
• Les auteurs ont réuni des documents provenant de pays dotés de systèmes scolaires différents : Australie, Canada, Hong Kong, Irlande, Pays-Bas, Norvège, Taiwan, Grande-Bretagne, États-Unis.
L’absence de la France ne saurait nous étonner. D’une part la transmission du savoir n’est pour l’Education nationale qu’un objectif mineur. Les évaluations officielles, les examens, ne présentent aucune garantie d’objectivité. L’omniprésence et l’omnipotence de cette administration interdit toute recherche objective d’une certaine ampleur. La simple évocation de l’existence d’enseignants inefficaces serait blasphématoire.
• A l’étranger comme en France, l’enseignement suscite la floraison de théories fondées sur des croyances dogmatiques, ou sur l’imagination des auteurs, et volontiers qualifiées de scientifiques, alors qu’elles ne sont pas fondées sur des faits.
Ainsi, voulant vérifier l’efficacité de la "pédagogie différenciée", maintenant prônée par l’Education nationale, les auteurs ont dépouillé 189 publications, dont 171 ne faisaient référence à aucun fait. Il n’existe donc aucune définition pratique, ni aucune preuve d’efficacité de cette prétendue pédagogie.
La « recherche empirique » ne s’oppose pas à la recherche fondamentale, comme les recherches sur le fonctionnement du cerveau ou sur le processus d’apprentissage. Elle s’oppose simplement à la dérive des fausses théories pédagogiques qui ont fait le malheur de millions d’enfants et d’adolescents, et qui cependant trouvent toujours des défenseurs, même au Canada et aux USA.
(Visited 2 times, 1 visits today)