II – Points de vue des enseignants qui se sont exprimés dans cette enquête :
certains sont en activité, d’autres à la retraite.

"je déplore la méthode de ma collègue qui démarre avec des reconnaissances globales de mots, de phrases et de mots-étiquettes."
une institutrice prend sa fille dans sa classe en CE1, "furieuse contre la méthode globale" : "à la fin du CP ma fille ne savait pas lire".
"pas d’acquis en février pour l’ensemble de la classe, enseignement complètement nul".
certains arrivent en cours d’année en remplacement d’un collègue ayant utilisé le global. Ils "rattrapent le retard (Ribambelle) par une autre méthode type Gafi" (NDLR : Ribambelle = fort départ global, GAFI = mixte).
(Un parent cite également le processus semblable avec changement d’institutrice en cours d’année. "avec le premier enseignant, l’enfant a du mal à lire seule, très peu d’écrit et de sons ; fin janvier, elle ne lit pas, ne déchiffre pas, invente, apprend par des albums. Avec la nouvelle institutrice fin mars l’enfant savait lire et déchiffrer des textes nouveaux".)
"tous savent lire en déchiffrant, ceux qui viennent d’une autre formation ne déchiffrent pas, ne comprennent pas ce qui est lu, inventent, ne sont pas autonomes" citation d’une enseignante qui a dans sa classe une élève revenue de CE1 en CP.
"je suis convaincue du bien-fondé du syllabique"
"je travaille tout d’abord sur les lettres de l’alphabet et ajoute la méthode phonético-gestuelle de Borel-Maisonny"
"pour apprendre à lire et écrire cela doit se faire à plusieurs niveaux, lettres, leur association, précision, au niveau du sens , de l’expression"
"je suis à 100% pour le syllabique, mon enfant a appris à lire à 5 ans avec Delile, lit beaucoup en CP et aime cela"
" à l’origine j’utilisais Abracadalire, d’où angoisse pour les enfants comme pour les parents et moi-même, les enfants arrivaient en classe avec un noeud au ventre. Depuis que j’enseigne avec la méthode syllabique Sam et Julie et la gestuelle Borel-Maisonny, les élèves comprennent des textes courts avec un immense plaisir, les parents sont sereins et confiants"
et enfin
"enseignante débutante j’ai vite abandonné la méthode Un monde à lire (textes inintéressants, élèves qui s’ennuient) et opéré un gros départ alphabétique suivant les recommandations de Wettstein-Badour et y ajoutant la gestuelle de Borel-Maisonny. Nous avons joué avec les gestes et les sons et avancé très vite. C’est une source de plaisir avec les élèves. J’ai une classe unique avec de bons élèves en CP. Ils lisent Borel-Maisonny avec la GS dès le début d’année. Les bases pour aborder le CP sont établies dans de bonnes conditions. Actuellement les GS savent décomposer un mot en phonèmes et faire correspondre les gestes adéquats. Les MS s’imprègnent de la méthode gestuelle."
 
Pas de témoignages d’enseignants en faveur du global ou du mixte.

       Catherine CHASTENET
 

 Relevé des manuels cités.

Manuels cités positivement :

(alphabétiques)  BOSCHER – LEO et LEA (une fois préféré à BULLE, car "plus fluide")
  BIEN LIRE ET AIMER LIRE (Borel-Maisonny) – DELILE
  Méthode SLECC – PLANETE DES ALPHAS – JEAN QUI RIT
  Manuel de la Librairie des Ecoles – SAMI ET JULIE
  FRANSYA (Wettstein-Badour)
(mixtes)  GAFI – REMI ET COLETTE
(divers)  Coucou c’est moi – Livre de lecture de l’école du soir
Manuels jugés négativement
(mixtes)  GAFI – JUSTINE – RATUS – UN MONDE A LIRE (Kimamila)
  RIBAMBELLE – MIKA
(fort global)  ABRACADALIRE – FRISAPLA LA SORCIERE
  MAX, JULES ET LEURS COPAINS

OBSERVATIONS

1 – Lire-Ecrire ne parle d"alphabétique" que pour la méthode progressive partant des lettres et enseignant la combinatoire entre les sons de la langue parlée (phonèmes) et leur représentation par des lettres ou groupes de lettres (graphèmes). Les progressions diffèrent selon les auteurs de manuels.
Les termes "syllabique" et "alphabétique" étaient pratiquement synonymes il y a dix ans, et de nombreux parents et enseignants emploient "syllabique" pour "alphabétique". Mais, depuis 2007, "syllabique" désigne aussi la seconde composante du mixte, qui est au mieux un alphabétique en désordre, et, dans certains cas, aberrant.

2 – Le global pur durant toute l’année de CP n’existant pratiquement pas, tous les instituteurs qui n’ont pas adopté l’alphabétique font du mixte. Mais ce mixte  comporte une part variable de départ global. Dans les citations présentées ci-dessus, il faut probablement comprendre par "global" le "mixte à fort taux de départ global".

3 – Enfin, un manuel ne suffit pas à définir la pratique de beaucoup d’instituteurs qui font leur propre mixage de manuels différents et de pratiques personnelles.

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