Claude MEUNIER-BERTHELOT

Nos gouvernants ne manquent jamais une occasion de nous enfumer. Lénine disait : «… le mensonge est sacré, la tromperie doit être notre arme principale… » et dans le même registre de probité intellectuelle et morale,  le fameux «… gardez la coquille, videz-la de sa substance… ». 
Nos gouvernants ont bien retenu la leçon ! 

Pour présenter le DNB (Diplôme National du Brevet)comme « véritable examen, qui se déroule anonymement, porte sur les mêmes sujets nationaux, marque l’égalité de traitement entre tous les jeunes » (sic), il ne faut pas manquer d’aplomb, quand les points nécessaires pour obtenir ce « diplôme » sont essentiellement acquis par contrôle continu et que ce fameux contrôle continu, complaisamment noté constitue, par surcroît, une véritable auberge espagnole.

Si, pour l’obtention du DNB 2016, les points nécessaires ont doublé, ce n’est pas le cas des connaissances à acquérir et la part de contrôle continu reste la même, à savoir qu’elle représente la majeure partie des points nécessaires : sur les 350 points à obtenir, 200 sont dévolus au contrôle continu et 150 seulement au contrôle final, ce qui revient à dire qu’un élève peut obtenir le brevet en faisant abstraction du contrôle final, ce qui est évidemment l’objectif recherché puisque le contrôle continu permet de masquer la destruction du système éducatif  et sa métamorphose en « lieu de vie-centre d’activités et de loisirs ».

A cet égard, la façon dont sont comptabilisés les points du contrôle final à partir de 2016 est éloquente.
Jusqu’en 2015, le français, les mathématiques, l’histoire-géographie, l’éducation civique et l’histoire des arts étaient des disciplines à part entière, notées séparément.
A partir du DNB 2016, l’évaluation est globale : ainsi « Français, histoire-géographie et enseignement moral et civique » font partie du même emballage noté sur 100 points,  de même pour le paquetage « mathématiques – SVT – physique chimie et technologie » noté sur 100 points également. 
C’est assez dire la révolution complète du système scolaire où l’élève est censé s’instruire dans différentes disciplines à la fois au cours d’activités masquées sous des appellations pseudo-scientifiques (enseignement pratique transdisciplinaire, interdisciplinarité, projet personnel de réussite éducative…) pour mieux occulter le vide du contenu de même que l’absence d’obligation réelle de résultat et où  l’objectif d’acquisition de savoirs et de formation intellectuelle  est totalement banni.

C’est ainsi également, que le socle commun de compétences acquis en contrôle continu comporte des directives très floues : 
 . Maîtrise de la langue française,
. Pratique d’une langue vivante étrangère où l’élève doit être seulement capable : « de comprendre un bref propos oral ainsi qu’un texte écrit court et simple, de se faire comprendre à l’oral et à l’écrit en utilisant des expressions courantes » !
.  Principaux éléments de mathématiques et de culture scientifique et technologique « … en s’appuyant sur la maîtrise du calcul et des éléments de géométrie, l’élève apprend à mobiliser des raisonnements qui permettent de résoudre des problèmes. » . Maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication
. Culture humaniste qui permet d’acquérir des repères en histoire, en géographie, en littérature et en arts …
. Compétences sociales et civiques, 
 . Autonomie et  initiative

Ajoutez à cela, des critères de notation tout aussi fumeux tels :
« Maîtrise insuffisante » : 10 points,
« Maîtrise fragile » : 20 points,
« Maîtrise satisfaisante » : 35 points,
Très bonne maîtrise : 50 points.
Sur quoi apprécie-t-on la « maîtrise » ? l’histoire ne le dit pas !

Bref ! un DNB qui  sanctionne l’indigence intellectuelle organisée de nos enfants pendant que dans le même temps, la « refondation de l’éducation dite « prioritaire » est marquée par un enseignement de qualité avec des exigences à la clé.

Il serait tout de même grand temps de réagir.

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