Note 5 – Rythmes scolaires – Devoirs et leçons

La proposition d’ouvrir l’école primaire le mercredi matin, comme la proposition de supprimer les devoirs et les leçons à la maison, ont été les mesures phares de l’été 2012. Cependant il reste encore à négocier avec les enseignants, et donc là encore il faudra attendre.
Les rythmes scolaires – autrement dit l’emploi du temps scolaire des élèves – , ne pourront pas être traités à fond dans le cadre d’une véritable refondation, sans quelques préalables.
Le premier préalable est l’analyse du temps passé à l’école et de son utilité, c’est-à-dire la répartition du temps entre transmission du savoir et autres activités scolaires, la répartition entre travail individuel et travail en groupe, grand dévoreur de temps. Il ne fait aucun doute qu’actuellement ces répartitions dépendent beaucoup des écoles et des enseignants.
Le second préalable réside dans une analyse réaliste du temps non scolaire.
  – au premier rang, le temps de sommeil, qui est essentiel pour l’équilibre des enfants et adolescents ;
– au second rang, le temps passé en activités ludiques à faible contenu culturel : cinéma, TV, ordinateur, Internet, téléphone.
On ne pourra pas aborder la refondation sans avoir trouvé des solutions aux questions du sommeil et des distractions non culturelles, d’abord dans les familles bénéficiant d’un confort suffisant, ensuite dans les familles n’ayant pas cet avantage.
Certes l’école devra essayer de convaincre les parents d’adopter des modes de vie compatibles avec les études de leurs enfants, mais cela ne suffira pas. Il faudra que les autres acteurs (assistantes sociales, PMI, municipalités, associations locales) apprennent à coordonner leurs efforts.

Devoirs et leçons.

Il faudrait analyser de près la nature de cette activité pour la supprimer si elle est inutile, la transférer à l’école si elle est utile, et en rationaliser les pratiques, qui actuellement sont laissées à l’initiative des familles.
Nous sommes d’accord avec la proposition de supprimer l’obligation des devoirs à la maison, et ainsi supprimer une injustice à l’égard des enfants dont les familles n’ont pas les moyens intellectuels ou matériels d’aider leurs enfants.
Mais les études ou devoirs dirigés ne devraient être imposés qu’aux enfants défaillants à cet égard, parce que leur famille ne veut pas ou ne peut pas s’en charger.
Pourquoi priver les autres familles de leur liberté de choix ? Si c’est dans l’idée d’empêcher les familles de s’intéresser à ce qu’apprennent leurs enfants et de les aider, par égalitarisme, cela aurait immanquablement pour effet d’accentuer les précautions prises par les familles averties et soucieuses d’éducation.
Pour définir des pratiques efficaces d’études surveillées, il est très souhaitable que des maîtres expérimentés dirigent une partie de ses activités, le reste pouvant être confié à des futurs enseignants dans le cadre de leur formation en alternance, ou à des bénévoles qualifiés et formés.
Cette disposition aura pour effet de vider de leur contenu les assistances aux devoirs et leçons fournis à titre payant ou gracieux. Cela libérera des moyens pour les activités périscolaires.

Le soutien scolaire à l’école.

Il a été généralisé dans le primaire par Xavier Darcos, sous deux formes :
– un budget temps de 60 heures par an par instituteur, dont l’instituteur fixe l’utilisation ;
– des sessions de rattrapage pour les élèves en fort retard, durant les congés scolaires, avec des instituteurs rémunérés pour cela.
Nous en avons largement traité sur ce site :
En résumé, la position de Lire-Ecrire était d’affecter les 60 heures au décrochage momentané d’un élève : le soutien, à condition d’être immédiat, peut être court. L’instituteur est évidemment le mieux placé pour cela, à condition que sa formation lui permette de rechercher les causes des difficultés.
Le soutien aux élèves en grande difficulté et fort retard est, actuellement, un énorme souci, et l’un des effets de la refondation de l’école sera d’en diminuer fortement le besoin. Cela exigera toujours une organisation spécifique, qui est encore à inventer, avec les moyens nécessaires. La question du redoublement se place dans cette optique.
Nous ne savons pas ce que deviendront les dispositions prises par Xavier Darcos, qui feront probablement l’objet d’une négociation. Espérons que, pour les 60 heures, les instituteurs qui ont appliqué intelligemment et utilement cette disposition arriveront à se faire entendre.
Il est possible aussi que le projet d’un nombre de professeurs supérieur au nombre de classes fournisse les moyens nécessaires. (Le rapport de la concertation mentionne « plus de maîtres que de classes pour… un accompagnement personnalisé des élèves qui en ont besoin »).

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