Note 3 – Objectifs, programmes, socle commun

•  Comme le disait le rapport Fauroux « Pour l’école » publié en 1996 : « il n’existe aucune relation réfléchie entre ce que le professeur doit enseigner et ce que l’élève doit apprendre ».
Traditionnellement, le programme définissait ce que le maître avait l’obligation d’enseigner (« faire le programme »). Mais, de cette activité collective axée sur le programme, certains élèves retiraient beaucoup, d’autres pas, ce qui semble conforme à la raison : partant d’un groupe homogène en savoirs dans un domaine, le même enseignement pour tous crée une hétérogénéité, car certains en tirent plus de profit que d’autres.

•  Cependant, on considère généralement le programme comme un objectif d’acquisition par les élèves. En un sens, le programme définit indirectement le maximum qu’un élève peut acquérir à l’école ou au collège. Mais ce ne peut être un objectif pour tous.

• Depuis peu, le socle commun est censé définir un objectif pour tous (puisqu’il est commun) et on espère qu’il a été conçu comme le maximum de ce qu’on peut transmettre à tous les élèves. Ce devrait en quelque sorte le maximum d’un minimum.
Seuls des praticiens efficaces et expérimentés pourraient situer ce maximum.

•  Deux hypothèses permettraient d’apporter une réponse au rapport Fauroux :
– si le programme était un repère de l’objectif d’acquisition des 10% d’élèves les plus instruits,
– si le socle commun est un repère de l’objectif d’acquisition des 10% les moins instruits,
alors, on pourrait considérer qu’on dispose d’objectifs de savoir au niveau national.

• Mais récemment les choses se sont compliquées. Certaines personnes réclament que le socle commun remplace le programme, soit pour tous, soit dans des « écoles de socle commun ».
Et le rapport de la concertation nous dit que « le socle commun doit être le principe de l’enseignement obligatoire, à condition de ne pas être conçu comme un savoir minimum ». Confusion mentale ?
Nous ne sommes pas à la veille de savoir ce que signifie exactement l’expression "socle commun".

Objectifs et programme. 

La nécessité de définir des objectifs, ignorée jusqu’à présent, est évidente. L’objectif indique le but, le résultat attendu (et obligé) alors que les programmes annuels devraient indiquer les progressions jugées les meilleures pour atteindre les objectifs.
Dans l’esprit de la loi LOLF, le Parlement fixe les objectifs, puisque c’est lui qui, chaque année renouvelle l’obligation scolaire, et les budgets correspondants. Le Parlement doit ensuite suivre les résultats comparés aux objectifs.
Pour fixer les objectifs, le Parlement devrait disposer des moyens nécessaires : intervention d’experts indépendants de l’Education nationale. Il s’agit donc d’aller beaucoup plus loin que la fixation par le Parlement des « grandes orientations » comme suggéré dans le rapport.
Les objectifs fixés, les programmes sont du domaine de l’Education nationale. 

 Programmes.

• Les rédacteurs du rapport de ne craignent pas de faire le grand écart. D’un côté ils affirment que l’école élémentaire doit "repenser ses programmes, jugés trop lourds". De l’autre, ils proposent de charger l’enseignement obligatoire de nouvelles missions, telles que :
  –  réaffirmer la nécessité d’un programme obligatoire de culture et de compétences communes
– donner à tous les élèves au collège (obligatoirement) une culture économique, sociale et professionnelle..
 Comprenne qui pourra !

Ce qui semble clair, c’est qu’il est proposé de diminuer encore la place des disciplines académiques, dont il est très peu question dans ce rapport, de même qu’il n’est jamais question du niveau d’exigence nécessaire vis-à-vis des élèves. 
 En fait, l’allègement des programmes, c’est d’abord la diminution de la place de l’abstraction, de la théorie, du raisonnement logique.

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