Présidentielle : Primaire – Nicolas SARKOZY

 Il ne semble pas que Nicolas Sarkozy ait élaboré un programme détaillé pour l’enseignement primaire et secondaire, puisque que son ouvrage TOUT POUR LA FRANCE, paru en septembre 2016, est pour lui un "point de départ".
 Comme les livres d’Alain Juppé et de François Fillon, que nous avons analysés récemment, l’ouvrage de Nicolas Sarkozy ne consacre que quelques pages – une dizaine sur 230 – à l’enseignement

Nicolas Sarkozy énonce des principes directeurs, puis des priorités, et pour chacune, il décrit les décisions qui seraient prises rapidement par le nouveau gouvernement. Il s’agit souvent de mesures pratiques clairement exposées.

Principes

• L’école a pour mission de transmettre le savoir, la connaissance et l’amour de la France.

Deux impératifs : excellence et exigence, synonymes de justice sociale.
Le fondement de l’école est l’autorité du maître sur ses élèves.
Tolérance zéro en matière de laïcité.
"Ce chantier est plus large que celui du seul ministre de l’éducation, c’est pourquoi il devra être porté par le Président de la République".

Priorités

I – Pour les élèves en difficulté d’apprentissage de la lecture, création d’une classe de CP 1 à encadrement renforcé et soutien personnalisé.
Un élève ne sera pas admis en CE1 tant qu’il n’aura pas acquis les savoirs fondamentaux.
"Ainsi … nous aurons commencé à résoudre à la racine la question angoissante de tous ces décrocheurs qui finissent par lâcher pris à force d’avoir accumulé les échecs".

II – Pour les décrocheurs de 18 à 25 ans, obligation d’un an de service militaire. "Je crois sincèrement que seul un encadrement militaire est capable de réinsérer ces jeunes.
Ainsi, durant une année, ces jeunes retrouveront l’habitude de se lever tôt, d’accepter une discipline indispensable, de pratiquer des activités physiques, d’améliorer leur pratique du français, de recevoir une formation technique, ou encore pourraient passer leur permis de conduire."
En cas de refus : suppression de toute aide sociale.
Financement par l’Education Nationale, évalué à 400 millions d’euros (budget annuel).
  
III – Pour les mineurs décrocheurs, inadaptés, perturbateurs : création dans chaque académie d’un internat à encadrement renforcé.
En cas de refus des parents : suppression des allocations familiales.

IV – Pour les enseignants "piliers de l’école de la République" :
– Retour de l’autorité ferme et bienveillante, exigence de respect mutuel entre enseignants, enfants, parents.
– Mise en place d’une prime au mérite, d’une évaluation qui tienne bien davantage compte des initiatives prises, et une meilleure considération pour l’expérience de chacun.
– Dans le secondaire : augmentation des temps de présence et de la rémunération de 25 %.
Nous aurons ainsi des personnels mieux rémunérés, travaillant davantage, mieux considérés, et moins nombreux".
"Mon objectif est que pas un seul collégien ou lycéen ne se retrouve seul après la classe sans possibilité de se faire aider et soutenir par un professionnel".

V – Autonomie des établissements.
– Dans le primaire, que … que soit reconnue aux directeurs d’établissement l’autorité sur l’ensemble de l’équipe pédagogique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Observations : peut-on supposer que ce serait aussi le cas dans le secondaire ?

– Dans le secondaire, que chaque établissement puisse adapter l’organisation du temps scolaire en fonction de ses projets ou des difficultés de ses élèves ; de même, qu’il puisse constituer des classes ou groupes de niveaux, ou organiser le repérage précoce des difficultés et les moyens d’y remédier.

VI – Education Nationale.
Fin de la cogestion avec les syndicats
"Ce ne sera pas une partie de plaisir pour l’État de reprendre le pouvoir qu’il a déserté depuis tant d’années".

L’approche par les priorités est défendable. Mais Nicolas Sarkozy a oublié une priorité absolue : lancer les bases d’un processus très long – 30 ans peut-être – pour replacer notre système d’enseignement au premier niveau mondial.
Pour cela, prendre deux initiatives :
– Créer un ensemble d’examens nationaux, fiables et constants, obligatoires dans le secteur public comme dans le secteur privé, et contrôlés par une Autorité indépendante de l’Education Nationale.
– Puis libérer le secteur privé de la tutelle de l’Education Nationale.

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