Ne polémiquez pas !
Ne polémiquez pas, ne tirez pas sur les enseignants
En effet, lorsqu’un Directeur de l’Education Nationale nous affirme que la querelle des méthodes de lecture est close depuis longtemps, il le fait avec la sérénité de ceux qui n’ont pas l’habitude d’être contredits. De même lorsqu’on nous explique que notre campagne est inutile parce que la méthode globale a été abandonnée depuis longtemps. De même lorsque nos correspondants, enseignants ou parents, s’entendent dire que les méthodes à départ global ont un fondement scientifique, alors que la défense des méthodes syllabiques serait une simple affaire d’opinion.
Et lorsque nous essayons de réfuter ces arguments péremptoires, certains nous voient polémistes, c’est-à-dire inutilement agressifs et pas vraiment sérieux.
C’est vrai, nous ne sommes pas sereins, car nous pensons aux centaines de milliers d’enfants victimes de ce système.
Tirons-nous sur les enseignants ? Ce n’est certes pas notre intention. Nous pensons qu’on peut critiquer des pratiques sans critiquer les personnes.
Nous comprenons que les enseignants convaincus de la valeur des méthodes majoritaires se sentent personnellement visés, mais en cela ils ont tort.
Par leurs témoignages, nous savons aussi que beaucoup d’enseignants se sentent prisonniers d’un système qu’ils désapprouvent. Plus éclairants encore sont-ils lorsqu’ils témoignent en tant que parents ou grands-parents !
D’ailleurs nous n’irons jamais aussi loin que ne le font les enseignants eux-mêmes qui depuis des années publient ouvrages et manifestes. Eux non plus ne sont pas sereins : ils sont désespérés. L’institution se garde bien de répliquer et de dialoguer avec eux. Car la puissance de la désinformation, conduite avec les moyens de l’Etat, rend la vérité inaudible. Invariablement, après quelques petits tours dans les médias, leurs témoignages tombent dans l’oubli. Et les choses continuent.
S’il s’agissait de ne faire de peine à personne, et de ménager la chèvre et le chou, nous serions la vingt-cinquième roue du carrosse. Innombrables en effet sont les politiciens, les "leaders d’opinion", les médias, qui s’y entendent à merveille. Nous nous bornons à défendre nos convictions, et ne cherchons pas à plaire à tout le monde.