Modalités – Délégations
L’équipe enseignante.
Il en est beaucoup question dans les textes, mais il en existe peu dans la réalité. Car l’existence d’une équipe suppose la pratique constante d’échanges, la coopération, et la capacité d’adopter des positions communes. Or beaucoup d’enseignants tiennent jalousement à leur indépendance.
Il ne peut pas y avoir de véritable projet d’établissement sans qu’existe une équipe qui le porte. Et, si le projet est ambitieux et demande de surmonter les difficultés véritables, il faut que l’équipe ait un leader, qui en bonne logique ne peut être que le chef de l’établissement.
Une véritable équipe enseignante doit être constituée pièce à pièce, et cela prend du temps. Le plus logique est de le faire sur une base de volontariat, en commençant par les nouveaux arrivants. Le chef d’établissement doit donc avoir une délégation de recrutement, de choix parmi les candidats ayant les titres requis.
Pour les anciens, il faut admettre que ceux qui n’adhèrent pas personnellement au projet collectif doivent logiquement changer d’établissement, avec les facilitations légitimes.
Les principales délégations.
A – Objectif et programmes.
Ils sont nationaux, et de ce fait parfois incompatibles avec les situations réelles de beaucoup d’établissements et de leurs élèves. Le chef d’établissement doit pouvoir définir, au moins pour certains élèves, et pour une période de transition, des objectifs et donc des programmes réalistes, en tenant informée sa hiérarchie.
Pédagogie : méthodes et pratiques.
La liberté pédagogique laisse une marge d’initiative à chaque enseignant, sous réserve que les résultats dans l’instruction des élèves soient satisfaisants.
En revanche, l’intérêt des élèves n’est pas de changer totalement de principes et de pratiques pédagogiques d’un enseignant à l’autre ; les chefs d’établissement doivent avoir un droit de regard pour parvenir à une cohérence tout au long du cursus de chaque élève. Le projet commun peut stipuler certaines dispositions dans ce domaine, qui restreignent la liberté des enseignants, limitations acceptées par l’équipe enseignante.
Activités parascolaires.
L’équipe pédagogique et le chef d’établissement ne peuvent pas se désintéresser de ces activités qui participent largement au développement des enfants et des adolescents. Ils peuvent inscrire un choix préférentiel dans le projet d’école. Le chef d’établissement peut passer des conventions avec des animateurs bénévoles et des associations, et héberger des activités parascolaires en dehors des heures de cours. Il vérifie le caractère éducatif, et non seulement ludique, de ces activités .
Il en va de même pour les activités de soutien scolaire.
B – Enseignants.
Pour faire de l’établissement le centre d’une collectivité vivante, il faut introduire des éléments de souplesse d’emploi du temps des enseignants, d’abord sur une base volontaire : il faut distinguer les heures de cours des heures de présence nécessaires pour permettre aux professeurs de recevoir les élèves et les parents, de participer aux études dirigées ou aux activités parascolaires etc.
Cette souplesse sera mise à profit par le chef d’établissement pour optimiser l’emploi du temps collectif.
En particulier c’est au chef d’établissement et à l’équipe pédagogique de décider de l’optimum face à l’hétérogénéité dans les niveaux d’instruction de leurs élèves, particulièrement en ce qui concerne les moins instruits et les mieux instruits. C’est à eux de décider la création de classes ou de groupes de niveaux, qui implique que les enseignants ne font pas tous exactement le même métier.
C’est d’autant plus du ressort de l’équipe que la situation varie non seulement entre établissements mais avec le temps dans le même établissement. On peut actuellement avoir des élèves de troisième ignorants et quasi illettrés, mais, si l’équipe s’attaque à ce problème dès la sixième ce nombre diminuera vite dans les années suivantes.
C’est un cas où le principe de subsidiarité s’applique de façon caractéristique.
C – Elèves et parents
Les décisions de passage d’une classe à une autre, les sanctions et encouragements, doivent être délégués à l’équipe enseignante, sans procédure obligée de type juridique, avec la seule possibilité de médiation en cas de litige caractérisé.
En dehors des examens et contrôles nationaux, la notation des élèves est une pratique pédagogique laissée à l’initiative des enseignants, sauf mise en cohérence au sein de l’établissement.
L’exclusion des élèves perturbateurs, violents et autres est décidée par le chef d’établissement, étant entendu que ces élèves doivent être inscrits d’office dans des structures spécialisées, et non envoyés perturber d’autres établissements.
Les élèves en difficulté et leurs parents sont pris en charge avec éventuellement l’aide d’organismes ou d’associations ayant passé une convention avec l’établissement.
D- Autres tiers, correspondants et partenaires.
Le chef d’établissement doit avoir délégation pour établir et entretenir des contacts directs et même des conventions avec toutes les personnes et organismes susceptibles d’apporter une aide à l’établissement :
– autres établissements
– collectivités locales
– spécialistes, organismes de santé etc.
– bénévoles et associations.
Ces contacts et conventions peuvent être l’objet de règles générales.
Le chef d’établissement entretient des contacts avec tous ceux qui travaillent pour l’établissement, et qui ne sont pas directement ses subordonnés. Il est responsable de la sécurité des biens et des personnes, et prend les mesures nécessaires.
Principales missions de l’autorité hiérarchique vis-à-vis de l’établissement autonome.
Pour mémoire :
– contrôle a posteriori-audit
– médiation exceptionnelle
– aide et assistance, contrôles détaillés, formation continue des enseignants :
à la demande du chef d’établissement
ou imposés lorsque les résultats de l’établissement sont insuffisants de façon récurrente.