Méthodes d’apprentissage de la lecture (suite 2)

22 – La méthode alphabétique (et ses variantes).

Elle résulte d’une évolution séculaire, marquée notamment par Blaise Pascal, qui a proposé d’enseigner le son des lettres au lieu de s’arrêter aux syllabes apprises en global.
L’alphabétique poursuit ses progrès, en fonction des connaissances nouvelles et de l’échange d’expériences.
La méthode colle étroitement aux principes alphabétiques de notre écriture.
L’élève apprend les combinaisons entre lettres ou groupe de lettres (graphèmes) et sons élémentaires (phonèmes). Il va du simple au complexe, des lettres et de leur son aux combinaisons de lettres en commençant par les plus simples et les plus courantes. La répétition, sous des formes différentes, est systématique.
Très rapidement, l’élève apprend à prononcer à haute voix des syllabes fusionnant plusieurs sons (b a – ba) et il est ainsi capable de lire et de prononcer des mots simples puis des phrases simples, alors qu’il ne connaît que quelques associations phonèmes/graphèmes.

 
Deux règles pratiques :

 – ne jamais mettre l’élève en présence d’un mot qu’il ne peut pas déchiffrer avec les acquis du moment
 – dès que l’élève a les habiletés nécessaires pour l’écriture, associer systématiquement lecture, écriture (et éventuellement d’autres gestes).

Les mots présentés lors de l’apprentissage sont des mots supposés connus des enfants ; mais le maître en vérifie la compréhension et, si nécessaire, il en indique le sens exact. Par la suite, il habitue systématiquement ses élèves à demander la signification des mots qu’ils ne comprennent pas ; en effet l’alphabétique conduit à proposer la lecture de mots non connus oralement par l’élève, mais qu’il sait déchiffrer avec les combinaisons graphèmes/phonèmes connues de lui.
L’alphabétique est une vraie méthode, dont les principes sont clairs et compréhensibles, tant par les enseignants que par les parents.
Elle force l’élève à analyser complètement les mots, à épeler, à syllaber. Cette attention méthodique est favorable, tant à la prononciation correcte, qu’à la connaissance de l’orthographe. Elle ne cherche pas à doter l’élève d’un « stock » de mots, elle lui donne le moyen de déchiffrer tous les mots.
Elle structure le mental.

Exemple de pratiques alphabétiques :
Ayant appris en une dizaine de leçons les graphèmes/phonèmes suivants :
                          a  e  i  o  u  y(=i), a et e accentués, v et l
l’élève sait déchiffrer "olivia va à la ville"
Ayant appris en plus :
                           ch,  s,  s(=z),  ss,  r
soit au total une quinzaine de leçons, l’élève sait déchiffrer "olivia rêve, assise sur la rive, sa chevelure vole"
                           Extrait de Bien lire, bien écrire  de Ghislaine Wettsein Badour.
(les auteurs de manuels de lecture adoptent des progressions variées, selon leur expérience et les phrases qu’ils souhaitent faire déchiffrer le plus tôt possible.)

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