Angleterre, USA et Australie : ces trois pays anglophones ont remis en question les méthodes globales et mixtes et sont revenus à des méthodes phono-synthétiques ou alphabétiques.

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Au Royaume-Uni

La ministre Ruth Kelly, a annoncé, début décembre 2005, que la seule méthode acceptée à partir de septembre 2006 et pour les élèves de cinq ans de (première année du primaire), sera exclusivement la méthode syllabique pure. Cette méthode consiste à découper le mot en lettres et permet à l’enfant de reconstituer le son, puis de découvrir le mot. Il s’agit donc bien de mettre en avant le décodage avant le sens du mot (ex: street = s-t-r-e-e-t).

Sont donc abandonnées toutes les autres méthodes dont la « Phonic analytic » (semi-globale ) qui découpe le mot en syllabes (street= str-eet) et la « Whole word » : qui fait découvrir l’histoire, les phrases, puis les mots dans leur contexte avec l’aide d’images (globale ideo-visuelle).

Suite au rapport de Jim Rose, ancien inspecteur de l’Office for standard in éducation chargé de l’évaluation des compétences des élèves, le gouvernement anglais abandonne la National Literacy Stratégy qui avait été mise en place en 1997, pour remédier à une situation difficile. En effet, 20% des enfants de 11 ans n’étaient pas vraiment capables de lire ou d’écrire. 

Le gouvernement britannique avait instauré son plan, National Literacy Stratégy, dès son arrivée au pouvoir en 1997. Ce plan d’encadrement des enseignants s’est traduit par une augmentation du taux d’élèves capables de lire à l’âge de 11 ans de (67 % en 1997, 83 % en 2004). C’est ainsi que fut définie la méthode « Searchlight » qui permet à l’enfant d’utiliser plusieurs techniques à sa disposition pour décoder et comprendre ce qu’il lit. Selon ces principes, l’enfant peut utiliser le contexte, les images, les lettres ou toute autre information lui permettant de lire un texte. L’amélioration est sans doute liée au fait que la lecture soit devenue une entité à part entière du curriculum et non plus intégrée dans d’autre enseignement comme auparavant.

Le rapport de Jim Rose fait apparaître que malgré tous ces efforts, près de 20 % des enfants sont encore en difficulté.

Des différences de performances entre les garçons et les filles à l’avantage de ces dernières, des problèmes d’illettrisme concentrés dans les milieux sociaux culturels défavorisés et dans les groupes sociaux dont la langue principale n’est pas l’anglais restent très présents. Il préconise donc le retour à la méthode alphabétique (phonic synthétic).

Aux Etats-Unis

En 1997, le Congrès des Etats-Unis a demandé au National lnstitute of Child Health and Human Development (NICHD), en relation avec le ministère de l’Education, de réunir un panel national afin d’examiner l’efficience des différentes méthodes de lecture utilisées à l’école. Pendant deux ans (1998-1999), le National Reading Panel conduisit une recherche sur les connaissances actuelles en matière d’enseignement de la lecture et enquêta sur les différentes pratiques à travers le pays. Au moment de cette étude, les Etats-Unis ont connu, depuis les années 60, une évolution similaire à celle de la France : les méthodes idéovisuelles (« whole word » surnommées « look-say ») avaient largement cédé la place à des méthodes intégratives (« whole language »), qui enseignent le code mais de manière non systématique (semblable donc aux méthodes semi-globales utilisées en France).

Comparaison et examen des méthodes de lecture

Les méthodes de lecture ont été comparées en fonction de la systématicité ou de l’absence de l’approche phonique. L’analyse a notamment montré que les méthodes « systématiques » sont supérieures non seulement aux méthodes idéovisuelles (whole word) mais aussi aux méthodes semi-globales (whole language). Voici quelques extraits de ce rapport : 

« Les résultats de l’étude furent impressionnants. Par-dessus tout, les conclusions furent qu’entraîner les enfants à manipuler les sons au sein des mots était hautement efficace, dans une grande variété de situations d’enseignement et une grande variété d’élèves de niveaux et d’âges différents. Apprendre aux élèves à appréhender les sons et les phonèmes favorise l’apprentissage de la lecture plus efficacement que les méthodes qui ignorent cette pratique.

Principalement, les expérimentations conduisirent à la conclusion que les progrès des élèves en lecture et en orthographe étaient liés à un enseignement phonique systématique.

De plus, les effets de cette approche furent durables, au-delà de la phase de formation spécifique. Les enfants d’aptitudes différentes accrurent leurs compétences en déchiffrage, en lecture et en orthographe comme un effet de leur entraînement par la méthode phonique. Cependant la méthode ne fut pas efficace pour accroître les compétences en orthographe chez les mauvais lecteurs. « 

Aujourd’hui, le programme Aucun enfant laissé au bord du chemin (No Child Left Behind Act), voté en 2002 par le Congrès des Etats-Unis préconise la méthode phono-synthétique pour apprendre à lire.

En Australie

Bien que les derniers indicateurs de I’OCDE sur les acquisitions des élèves placent l’Australie en position favorable parmi les autres nations, le gouvernement se préoccupe de la minorité qui continue à avoir des difficultés face aux acquisitions fondamentales. D’où cette étude conduite au cours de l’année 2005 sur l’enseignement de la lecture (National lnquiry into the Teaching of Literacy, Decembre 2005), à la fois regard sur les acquis de la recherche particulièrement ceux concernant les élèves en difficulté, et enquête nationale sur les pratiques. Voici quelques extraits des résultats de cette enquête :

« En dépit du manque de preuves de son efficacité la domination du constructivisme (en tant que théorie de la connaissance) a eu une influence sur la formation des maîtres et sur les pratiques pédagogiques induites. Cependant, il est évident que les approches constructivistes de l’enseignement, incluant les méthodes globales, ne sont pas en faveur des élèves qui manifestent des difficultés d’apprentissage, en particulier de ceux qui ont des difficultés à apprendre à lire.

Pour les apprentissages premiers de la lecture, les conclusions de nombreuses recherches nationales et internationales indiquent de manière constante, qu’un enseignement fondé sur une approche phonologique apporte une meilleure efficacité pour le démarrage et pour l’approfondissement des apprentissages de la lecture, de l’écriture, de l’orthographe et de la compréhension, que ne le font les méthodes qui ne conduisent pas à un enseignement phonique systématique ou qui ignorent cette pratique.

Tous les témoignages indiquent que les élèves sont assurés de la meilleure réussite quand les enseignants intègrent explicitement dans leurs pratiques les éléments suivants : conscience des phonèmes, travail sur les son, entraînement à la lecture courante, apprentissage du vocabulaire, travail sur la compréhension.« 

 
 
 

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