Mathématiques Cycles 2 et 3
Les textes consacrés aux maths se distinguent des autres par le fait qu’on y parle des maths et de la façon de les enseigner, presque sans aucun recours au jargon progressiste. Dans les projets et leurs annexes, particulièrement l’annexe 3, le souci de se faire comprendre par des enseignants est manifeste.
De ce fait, nous limiterons nos remarques à deux ordres de considérations : ce que nous considérons comme excessif et déplacé, et ce que nous considérons comme des lacunes.
Excessive et dangereuse, l’initiation au numérique, résultant directement de la Loi Peillon : "calcul instrumenté", recours aux calculettes, logiciels, algorithmes.
D’une part, les élèves, déjà attirés par le numérique, trouveront dans ces moyens la preuve que les efforts pour apprendre, comprendre, raisonner, sont inutiles.
D’autre part, les outils numériques donnent l’impression de gagner du temps, et certains instituteurs, toujours préoccupés par le temps, seront tentés d’y recourir, au détriment des élèves les plus lents.
Travailler régulièrement, lentement, est aujourd’hui plus nécessaire que jadis, pour armer les élèves contre l’instantané et le "zapping".
Cela n’interdit pas l’emploi de quelques moyens numériques, à condition que l’enseignant garde le contrôle du travail méthodique de chaque élève.
Autre excès regrettable : l’emploi du pluriel à propos des modes opératoires des opérations posées.
Exemple "Mettre en oeuvre les techniques opératoires relatives aux divisions"
Les élèves devraient apprendre les modes opératoires classiques des opérations posées, qui permettent des raisonnements fondés sur les propriétés du système décimal.
Nous désapprouvons aussi l’étalement sur plusieurs années de l’enseignement des quatre opérations, et spécialement le décalage dans le temps de l’apprentissage de la division. Les quatre opérations doivent être abordées ensemble dès le départ (en grande section de maternelle) pour bien faire comprendre les relations qu’elles entretiennent.
Certes, la pleine maîtrise de la division posée exige la connaissance instantanée de la table de multiplication. Mais les principes et pratiques des quatre opérations peuvent être enseignés dès le départ sur de petits nombres.
Au titre des insuffisances, relevons le manque d’ambition des programmes qu’on dirait volontairement tronqués, alors qu’ils s’étendent sur 6 ans.
Ceci, soit par égalitarisme, soit par méconnaissance de ce que l’on peut attendre d’élèves avancés, de ce dont ils ont besoin pour nourrir leur esprit. (Leitmotiv : "c’est trop difficile pour les élèves").
Par exemple, sont absents :
– les nombres premiers, PPCM et PGCD
– les quatre opérations sur les nombres décimaux et sur les fractions.
La notion de fractions comme quotient de deux entiers n’est abordée qu’en 6ème (cf annexe du cycle 3) alors que la fraction et la division euclidienne ont en commun la notion de parts égales, comprise même par les petits-enfants.