Tout va très bien, Monsieur le Ministre,
Tout va très bien, tout va très bien.
Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise,
On déplore un tout petit rien :
Un incident, une bêtise…

Les universités sont surchargées
Mais, à part ça, Monsieur le Ministre,
Tout va très bien, tout va très bien. 

98,4% de réussite au bac général ! Vous avez bien lu. C’est l’effet COVID ! La continuité pédagogique a fait des miracles. En prolongeant l’expérience du lycée confiné, nous pourrions atteindre rapidement les 100%, Tout va très bien, Monsieur le Ministre.

Sauf que : la « continuité pédagogique » a perdu quelques élèves pendant 5 mois et bon nombre de ces « décrocheurs » en ont profité pour décrocher le bac et entrer à l’université. Une université qui peut accueillir des élèves masqués à raison d’un élève pour deux places, distanciation physique oblige. Des amphis à moitié vides pour une population plus importante, des étudiants qui n’ont pas fait le programme de terminale et ont eu leur bac par surprise, d’autres sans le sou pour n’avoir pu travailler pendant l’été (récession économique oblige), des cours en ligne que certains ne suivront pas, etc. Le niveau va monter, c’est certain ! Un incident, une bêtise…

Sauf que : Parcoursup, le formidable système informatique qui permet de trouver une place dans le supérieur pour chaque bachelier a réussi sa rentrée. Tant mieux me direz-vous ? Mais à quel prix : Pour préserver sa santé physique et se prémunir du terrifiant COVID qui concentre toute l’actualité et éteint les éventuelles contestations, on renonce plus facilement à ses rêves. On accepte d’aller faire une licence Langue Étrangère Appliquée alors que l’on rêvait d’une carrière d’historien ou d’un DUT de mécanique… Avec les résultats que l’on connaît : 25% des étudiants quittent leur parcours de licence sans diplôme (un, deux ou trois ans de perdus). Un incident, une bêtise…

Sauf que : Notre société est masquée pour un temps indéterminé, et les étudiants avec. Leur jeunesse se consommera sur des bancs d’université avec un masque synonyme de : « surtout, ne m’approche pas, tu es un danger pour moi… ». Un grand moment de communion ! Contre un ennemi bien moins dangereux pour le moral que les media. Allez les jeunes : tuez la vie derrière votre masque et protégez les vies de vos anciens qui, comme chacun le sait, sont l’avenir de notre pays. Ces mêmes anciens qui n’en demandent pas tant, préférant la joie de votre jeunesse à la tristesse de leur solitude. Bien loin le temps où l’on pensait noble de risquer sa vie pour défendre la liberté des autres… Un incident, une bêtise…

Sauf que : La récession économique est là. Avec son cortège de chômeurs. Et une incertitude qui plane sur l’ensemble de l’activité. « Il faudra apprendre à vivre avec le COVID », mantra répété à longueur de journée. Voilà l’espérance que nous offrons aux étudiants. A quoi bon vos études ? Quels rêves vous restent-ils ? Des médecins s’époumonent pour dire leur incompréhension : l’épidémie est aujourd’hui à l’arrêt, elle ne tue plus ou presque plus, l’immunité collective se développe sans conséquences graves. Tant mieux, non ? Et bien, non, masquons nous ici, là, partout… Urgence sanitaire, zones rouges, mesures de quarantaine, … Et surtout, vivez dans la peur !!! La peur du virus, la peur de l’autre, la peur de la salle de cinéma, la peur de la salle de concert, la peur des jeunes insouciants, la peur de l’avenir, etc. Un incident, une bêtise…

Le masque n’est pas que sur nos visages. Le gouvernement aussi « se voile la face » sur la bombe à retardement qu’il construit méthodiquement, en privilégiant le principe de précaution sur le principe de réalité. Qui lui fera retrouver raison ?

Chanson de Ray Ventura, 1935

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