Loi de refondation de l’école

Cette loi a été définitivement adoptée le 5 juin 2013.
Elle se présente en deux parties :

– La loi proprement dite, qui énumère les modifications, additions, suppressions apportées au Code de l’éducation ( 2426 pages pour l’édition Dalloz de 2013) ; cela en rend la lecture difficile.
Exemple : article 42 de la loi "Le dernier alinéa de l’article L.421-2 du Code de l’éducation est remplacé par cinq alinéas ainsi rédigés : …."
– L’annexe, ou rapport annexé à la loi, qui "présente des orientations et des chantiers engagés au service de ce grand dessein éducatif" ; c’est une note de 40 pages facile à lire, malgré quelques expressions curieuses telles que "amélioration de l’équité territoriale interacadémique"
 Cette annexe peut être téléchargée.

Sommaire
Vraie ou fausse refondation ?
Quelques-unes des dispositions de la Loi

Vraie ou fausse Refondation ?

• Dans nos commentaires sur le rapport de la concertation, nous avons exprimé les raisons pour lesquelles cette loi ne peut prétendre marquer le début d’une véritable refondation.

 – pas d’inventaire impartial de la situation réelle de l’enseignement français
 – pas d’objectifs à long terme – 30 ans – concrétisant ce que la nation attend des savoirs et savoir-faire des élèves à l’issue de la scolarité obligatoire
 – pas d’accord fortement majoritaire, pas de consensus tel que l’énorme tâche de refondation puisse se développer sur 15 ou 20 ans sans souffrir des variations électorales.

Ces considérations de simple bon sens sont dictées par le sentiment d’urgence face à la débâcle de l’école, qui se poursuit implacablement, depuis l’abandon de l’impératif de transmission du savoir et particulièrement des savoirs disciplinaires.

• Mais telle n’est évidemment pas la préoccupation première du ministre et de ses inspirateurs. Pour eux, il convient de refonder l’école en reprenant et en renforçant le mouvement "progressiste" et "pédagogiste" à l’oeuvre depuis 50 ans, qu’il convient d’abord de restaurer en prenant le contre-pied de ce qui a été fait depuis six ou sept ans.

Il est précisé dans l’annexe que "L’apprentissage de la citoyenneté et de la vie commune et le respect des droits et devoirs au sein de la communauté éducative sont des objectifs tout aussi importants que la maîtrise des enseignements disciplinaires".
Il est d’ailleurs significatif que, dans cette annexe, les seules et courtes mentions d’enseignement disciplinaire concernent le français et les mathématiques dans le primaire.
Par comparaison, voici l’énumération des "nouveaux contenus d’enseignement" :
 – un enseignement moral et civique
 – un parcours d’éducation artistique et culturelle
 – une langue vivante dès le CP
 – l’éducation à l’environnement
– la promotion de la culture scientifique et technique (qui n’est certainement pas le rétablissement des exigences dans l’enseignement des mathématiques).

• Si cette loi ne refonde pas l’école du savoir, on comprend néanmoins que ses auteurs la qualifient de refondation.
Il s’agit en effet d’une restauration des principes qui, depuis 30 ans, ont provoqué la débâcle de l’école.

• Tout cela est en parfaite harmonie avec les idées de Vincent Peillon, exprimées dans plusieurs ouvrages dont le plus récent date de février 2013. "Refondons l’école" (Ed Seuil).
Ce n’est donc pas la profession de foi d’un philosophe méditant dans sa tour d’ivoire, mais celle d’un ministre en exercice, à la tête d’une administration de 1.200 000 fonctionnaires, et directement responsable du sort de plus de 10.000.000 d’élèves.
Évelyne Tschirhart, professeur de Français retraitée, auteur entre autres de "L’école à la dérive"  et de "Ces enfants malades de l’école" a fait du récent livre de Vincent Peillon une analyse certes très critique mais très éclairante. Son texte : "Refondons l’école, une profession de foi" peut être téléchargé ici.

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