22, 23, 24 août 2007 à Roncq (Nord)

Trois journées extrêmement riches par la variété et l’intérêt des exposés et des échanges, et réconfortantes pour ceux qui ont à cœur la refondation de l’école primaire. Nous n’entrerons pas ici dans le détail des exposés, que l’on trouvera sur le site http://www.slecc.fr

D’abord quelques précisions

Qui a organisé ces journées ?

– le GRIP (Groupe de Recherche Interdisciplinaire sur les Programmes) qui patronne le projet SLECC (Savoir Lire Ecrire Compter Calculer)
– le Comité des parents de l’école Jacques Brel à RONCQ, école qui compte plusieurs classes SLECC

Quel était leur but ?

– Présenter l’état actuel des expériences et des réflexions du GRIP et du réseau SLECC, par la voix de certains des principaux auteurs du projet

Quels étaient les intervenants ?

– Onze instituteurs
– Quatre professeurs du secondaire
– R.Bkouche, Professeur émérite à l’Université de Lille
– J.P.Demailly, Professeur de l’enseignement supérieur, membre de l’Académie des Sciences
ainsi que des parents de l’école Jacques Brel
et G.Sibieude, président de notre association

Quel était l’auditoire ?

Principalement des enseignants et des parents

Sur quoi ont porté les exposés et les échanges ?

– Lecture en grande section
– Ecriture lecture au CP
– Vocabulaire et rédaction
– Leçons de grammaire en CE
– Leçons de grammaire en CM
– Leçons de grammaire au collège
– Les programmes proposés par le GRIP en grammaire

– Les outils pour apprendre à calculer
– L’enseignement des 4 opérations au CP
– L’importance du calcul posé
– La géométrie entre mathématiques et sciences physiques
– Les programmes proposé par le GRIP en calcul
– Géographie : de l’échelle au plan et à la carte
– Histoire en primaire
– Leçons de choses

– Le redoublement : quelles solutions pour l’enfant en difficulté
– La formation des maîtres
– La loi Monchamp et l’accueil des enfants handicapés

Les trois journées rendent bien compte des deux axes de recherche et de progrès :

– Le GRIP a pour mission de proposer de nouveaux programmes, et se consacre d’abord au primaire. Il s’agit de programmes par année d’enseignement, indiquant les connaissances qui doivent être transmises aux élèves.
Ce sont donc des textes courts, débarrassés de toutes considérations annexes. La difficulté est de définir dans chaque matière des progressions cohérentes, ménageant les approfondissements successifs des notions enseignées.

– Les instituteurs du SLECC, dans le cadre général tracé par le GRIP, ont à définir pour eux-mêmes et pour leurs collègues des progressions pédagogiques détaillées ; ils doivent se documenter, analyser ce qui existe et ce qui a existé dans le passé, faire des choix et bien entendu les mettre en pratique. Au cours de ces trois journées, leurs exposés, et les échanges qui ont suivi, ont eu un caractère extrêmement concret.

Quelques notes prises au vol

On leur apprend à réfléchir (en grande section)
On leur apprend à travailler : ce n’est pas la maîtresse qui travaille, ce sont les enfants
On exige à l’oral une expression correcte
On exige le silence
On vérifie
(ce qu’a retenu) chaque enfant
On affirme, on explique tout, on ne laisse rien au hasard
Une notion nouvelle à la fois

(histoire) Une date par semaine, puis révision et répétition systématique
(calcul) La division est le meilleur exercice de calcul mental
(leçon de choses) C’est parce que la leçon de chose est directive qu’elle est efficace. Les enfants ont besoin d’émerveillement, pas d’être épatés par des tours de passe passe
(géographie)Apprendre à voir ce qui ne se voit pas.

Sur des pratiques courantes actuellement

« Production de texte » ; « Projet d’écriture ». Alors que les élèves n’ont pas les bases nécessaires, lorsqu’ils travaillent ainsi, tout se passe comme s’ils ne pensaient plus ; cela crée un sentiment d’échec et de culpabilité.

Exposé demandé à l’élève sur un sujet quelconque et souvent trop vaste : c’est l’enseignement de l’ignorance.

Les élèves ne savent plus ce qu’est une démonstration. Les professeurs ne savent plus démontrer.

De l’idée de l’instruction pour tous, on est passé à l’antisavoir, sous prétexte que savoir = pouvoir, et au mépris du savoir académique.

Sur le reproche d’être partisans du retour au passé

On travaille toujours sur des textes classiques, donc du passé.

Il y a un âge pour le passé (l’enfance), un âge pour la modernité (l’adolescence).

Si l’on revient aux programmes anciens, c’est parce que c’est bon. L’enseignement « traditionnel » n’existe pas : on n’enseignait pas en 1900 comme en 1850, et en 1950 comme en 1900.

Les promoteurs de la modernité ont voulu introduire dans l’enseignement les connaissances récentes : ainsi les mathématiques modernes (abandonnées par la suite), la linguistique. Après la loi Jospin (1989), il a été écrit « l’élève doit commencer à comprendre le travail de l’historien ». Or le fondement des connaissances modernes, c’est le savoir classique.

Sur la formation des maîtres

On a eu l’idée d’une science qui dirait comment un enfant fonctionne, et de là comment on doit enseigner. On a bâti des théories et confondu les théories avec la réalité. Alors les difficultés dites des élèves ont occulté les difficultés intrinsèques de la science qu’on veut enseigner. Témoignage de la mère d’un enfant de RONCQ en grande difficulté :
(grâce aux classes SLECC), il a redécouvert qu’il était capable d’apprendre et surtout qu’il avait envie de le faire.

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