Les enseignants

Le rapport de l’Institut Montaigne

6 – Créer un dispositif incitatif pour les candidats
7 – Mettre en place des formations en alternance selon la formule d’apprentissage

La formation en alternance, l’apprentissage, y compris chez les futurs cadres, sont devenues, en quelques années, des pratiques banales … sauf pour former des enseignants ! C’est confondant !
  

8 – Améliorer les salaires en début de carrière

L’objectif, que nous approuvons, est de recruter les futurs instituteurs parmi les meilleurs de chaque génération. On peut le formuler autrement : donner aux candidats éventuels d’autres motifs que la sécurité de l’emploi (et de la retraite), un emploi du temps convenant aux mères de famille ou une assez grande indépendance pour ceux qui acceptent de s’insérer dans le moule collectif.
Le rapport omet un élément majeur de la revalorisation d’un métier : le soutien de la hiérarchie face aux parents abusifs.
Enfin, nous n’apprécions pas l’idée d’un contrat de pré-recrutement et d’un engagement décennal. Aucun procédé de recrutement ne permet de savoir si un candidat convient à un poste de travail, seule une période d’essai permet d’en avoir une idée. On pourrait peut-être justifier l’engagement décennal au service de l’Etat, et non de l’Education Nationale, de candidats dont on aurait vérifié le potentiel global.

9 – Mettre en place des dispositifs contraignants de formation continue

 o  Pourquoi créer des dispositifs contraignants de formation continue ? La contrainte est un aveu d’échec et une cause d’inefficacité.
Ce qu’il faut, c’est tout simplement gérer les carrières (les "manager"). Cela consiste à offrir aux enseignants qui le souhaitent, et qui en ont la capacité, des expériences successives de quelques années, permettant un enrichissement continu sur le plan professionnel, chaque expérience donnant lieu à une période de formation.
Il ne faut évidemment pas que la première expérience se fasse avec des élèves difficiles, dans les ZEP ou ailleurs : c’est une pratique scandaleuse. Enseigner des élèves en grande difficulté est une expérience à offrir à des enseignants déjà expérimentés, et cette expérience révélera des vocations et des talents qui méritent d’être rétribués.
De même, l’enseignement des petits enfants (GS et CP) pourrait être une spécialisation. Bien d’autres possibilités existent sûrement.
Comme le disent les auteurs du rapport, il est temps de cesser d’affecter et rémunérer les enseignants selon leur ancienneté pour le faire en fonction des besoins des élèves.

 o  Elever le niveau des instituteurs, à la fois dans les savoirs académiques et dans les pratiques professionnelles, serait une excellente chose.
Mais le corollaire, que le rapport passe sous silence, est qu’il faut se mettre en mesure de sortir de l’école les enseignants les plus faibles et les moins motivés, sans attendre leur départ dans vingt ou trente ans. La sortie peut être facilitée par un reclassement ailleurs dans la fonction publique.
On connaît l’objection de principe : il n’est pas possible de juger objectivement de la qualité d’un enseignant. On peut avec autant de pertinence soutenir qu’il est très difficile de juger objectivement de la qualité d’un médecin – ou même qu’il est impossible de juger de la qualité de n’importe quel être humain.
Pourtant c’est une nécessité absolue, dans l’intérêt même des élèves. Et puisque c’est nécessaire, il faut prendre des mesures fondamentalement différentes de ce qui se fait aujourd’hui à l’Education Nationale.

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