les collégiens de cinquième sont tombés au niveau des élèves de CM2 de 1987
Les performances des élèves en orthographe sont en baisse sensible, au point que le niveau d’une classe de cinquième de 2005 est celui d’une classe de CM2 de 1987. Cette baisse ne relève ni du sentiment subjectif ni de l’affirmation polémique. Elle est démontrée par un travail universitaire, signé d’une équipe composée de Danièle Manesse, professeur en sciences du langage à l’université de Paris III-Sorbonne nouvelle, de Danièle Cogis, maître de conférences à l’IUFM de Paris, et de deux professeurs des écoles, Michèle Dorgans et Christine Tallet.
Leur enquête est présentée dans un ouvrage qui doit être publié le 22 février sous le titre « Orthographe : à qui la faute ? », aux éditions ESF.
… En 2005, la même dictée (un court passage de Fénelon, de 83 mots) a été administrée à un échantillon représentatif de 2 767 élèves de 123 classes du CM2 à la troisième. Cette fois, la comparaison des résultats entre 1987 et 2005 témoigne d’une chute importante du niveau. Les erreurs ont considérablement augmenté : là où les collégiens en faisaient huit en 1987, ils en font treize en 2005. Là où les élèves de CM2 faisaient douze erreurs, ils en font dix-huit. En 1987, 50 % des élèves faisaient moins de six fautes. Ils ne sont plus que 22 % en 2005.
Dans l’intervalle, le niveau orthographique a pris un retard de deux années scolaires : autrement dit, les cinquièmes de 2005 ont le niveau des CM2 de 1987, les quatrièmes de 2005 celui des sixièmes de 1987, etc. La nature des erreurs a aussi évolué, car ce sont surtout les fautes de morphosyntaxe, d’accords et de conjugaison qui augmentent : 52 % du total en 2005, contre 40 % en 1987. Pour tenter d’analyse les causes de cette baisse, Danièle MANESSE cite en premier « un temps réduit pour l’étude de la langue ».
… Dans leur conclusion collective, les auteurs abordent aussi "la formation des professeurs des écoles et des collèges", selon elles "ridiculement courte pour ce qui est de l’étude de la langue", et la "question ancienne de la vigilance orthographique des professeurs des autres matières". Enfin, cette enquête vaut aussi par son origine : Danièle Manesse est une proche de Philippe Meirieu, considéré dans le débat sur l’éducation comme le chef de file des pédagogues. Elle-même favorable, comme beaucoup de spécialistes, à une réforme de l’orthographe, elle rappelle que "jusqu’à nouvel ordre, l’orthographe qu’on doit enseigner est ce qu’elle est".
Luc Cédelle
Extraits d’un article paru dans le MONDE du 09.02.07
Leur enquête est présentée dans un ouvrage qui doit être publié le 22 février sous le titre « Orthographe : à qui la faute ? », aux éditions ESF.
… En 2005, la même dictée (un court passage de Fénelon, de 83 mots) a été administrée à un échantillon représentatif de 2 767 élèves de 123 classes du CM2 à la troisième. Cette fois, la comparaison des résultats entre 1987 et 2005 témoigne d’une chute importante du niveau. Les erreurs ont considérablement augmenté : là où les collégiens en faisaient huit en 1987, ils en font treize en 2005. Là où les élèves de CM2 faisaient douze erreurs, ils en font dix-huit. En 1987, 50 % des élèves faisaient moins de six fautes. Ils ne sont plus que 22 % en 2005.
Dans l’intervalle, le niveau orthographique a pris un retard de deux années scolaires : autrement dit, les cinquièmes de 2005 ont le niveau des CM2 de 1987, les quatrièmes de 2005 celui des sixièmes de 1987, etc. La nature des erreurs a aussi évolué, car ce sont surtout les fautes de morphosyntaxe, d’accords et de conjugaison qui augmentent : 52 % du total en 2005, contre 40 % en 1987. Pour tenter d’analyse les causes de cette baisse, Danièle MANESSE cite en premier « un temps réduit pour l’étude de la langue ».
… Dans leur conclusion collective, les auteurs abordent aussi "la formation des professeurs des écoles et des collèges", selon elles "ridiculement courte pour ce qui est de l’étude de la langue", et la "question ancienne de la vigilance orthographique des professeurs des autres matières". Enfin, cette enquête vaut aussi par son origine : Danièle Manesse est une proche de Philippe Meirieu, considéré dans le débat sur l’éducation comme le chef de file des pédagogues. Elle-même favorable, comme beaucoup de spécialistes, à une réforme de l’orthographe, elle rappelle que "jusqu’à nouvel ordre, l’orthographe qu’on doit enseigner est ce qu’elle est".
Luc Cédelle
Extraits d’un article paru dans le MONDE du 09.02.07
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