La dictée s’invite jusque dans les entreprises

Même très diplômés, les cadres sont de plus en plus nombreux à être fâchés avec l’orthographe. Au point de se voir offrir des stages de formation par leur employeur.


Bernard Fripiat, qui rapporte l’anecdote, voit ainsi défiler tous les jours ces nouveaux profils dans ses stages de formation à l’orthographe : des cadres incapables d’écrire trois lignes sans commettre des fautes grossières. Le phénomène aurait explosé ces trois ou quatre dernières années. Alors que son cabinet avait jusque-là pour habitude d’accompagner un public de techniciens de terrain ou de secrétaires, cadres et managers sont désormais les plus nombreux à venir frapper à sa porte.

« II y a bien sûr un phénomène générationnel. L’apprentissage de l’orthographe a été sacrifié chez ceux qui ont 30 ans aujourd’hui. Mais ce sont surtout les nouvelles technologies qui ont changé la donne. Avant, il était facile pour un patron de ne pas faire de fautes puisqu’il dictait tout à sa secrétaire », explique Bernard Fripiat. Mais le mail constitue un impitoyable révélateur. L’écrit s’impose désormais à toutes les fonctions.

Pour Jeanne Bordeau, fondatrice de l’Institut de la qualité de l’ex-pression, qui compte parmi ses clients La Poste ou la Société générale, plus encore que
l ‘orthographe, c’est le maniement de la syntaxe qui provoque le plus de dégâts.
« Cela explique un manque d’aisance et de nuances dans la pratique de l’écrit qui peut engendrer de graves malentendus ».

Un certain nombre d’entreprises ont compris qu’il s’agissait d’un sujet majeur mettant en jeu leur crédibilité.

DRH et directeurs de la qualité prescrivent donc de plus en plus souvent des formations spécifiques. En toute discrétion.

Lucie Delaporte

Extrait d’un article de la Revue ENJEUX de fev 2007

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