Les bases de l’enseignement explicite

• « Explicite » signifie que le professeur déclare et explique tout ce qu’il fait, et tout ce qu’il fait faire à ses élèves. Au début de chaque leçon, il énonce ses propres objectifs, ce qu’il se propose d’apprendre à ses élèves.
A contrario, un enseignement implicite laisse les élèves découvrir chaque objet de connaissances au travers des exercices qui leur sont proposés, en vertu du dogme constructiviste : « l’élève construit lui-même son savoir ».
• L’enseignement explicite est progressif, structuré et répétitif
Progressif : l’enseignement, et les exercices pratiques, sont gradués, et chaque étape est adaptée à la capacité qu’a l’élève moyen d’assimiler un supplément de savoir ; l’enseignement va du simple au complexe.
À ce sujet, les auteurs signalent que le fait de ne pas maîtriser les bases élémentaires du savoir interdit d’aborder ensuite les opérations complexes, quelle que soit la créativité de l’enseignement et des activités de « découverte ».
Structuré : les liens entre les notions enseignées sont explicités pour inciter à la réflexion et à la mémorisation de schémas (certains élèves le font spontanément, d’autres non ; ces derniers auraient tendance à empiler les connaissances successives, ce qui est peu efficace).
Répétitif : soit répétition sous la même forme, pour établir des automatismes qui simplifient par la suite la réflexion, soit répétition sous des formes différentes ; révisions périodiques.
L’enseignement explicite est directif : le professeur prend en charge et contrôle ce que fait chaque élève. L’apprentissage est dirigé par le professeur. 
L’enseignement explicite est systématique : le professeur s’impose à lui-même une stricte discipline, précision et rigueur dans son travail ; il n’improvise pas, et ne demande pas à ses élèves d’improviser, à l’opposé du « spontanéisme » à la mode.
•  Il est évident que les élèves ont d’autant plus besoin d’un enseignement explicite que leur savoir est moindre. Ainsi, la pratique de l’enseignement explicite n’est pas la même dans le primaire et dans le secondaire.

Enseignement explicite et enseignement « traditionnel ».

Pour les tenants du constructivisme, paré de toutes les vertus progressistes, l’enseignement explicite est ringard, à l’écart des avancées modernes des sciences de l’éducation.
Si, un peu abusivement, on assimile l’enseignement traditionnel à l’enseignement magistral, c’est-à-dire à des exposés ex cathedra, complétés par des devoirs et leçons soigneusement corrigés, il est clair que l’enseignement explicite va plus loin, aussi bien par la clarté et l’ambition des objectifs, que par les pratiques pédagogiques (voir ci-dessous).

Enseignement explicite et méthode alphabétique.

• L’enseignement explicite trouve à s’appliquer dans la plupart des disciplines. Mais, en France, la querelle des méthodes d’enseignement de la lecture a en partie occulté la régression pédagogique dans les autres disciplines.
En lecture et écriture, la méthode alphabétique est explicite, structurée, progressive – du simple au complexe – et répétitive.
Mais elle n’entre pas dans le détail des pratiques pédagogiques. Certes certains manuels proposent des pratiques, comme la gestuelle de Borel-Maisonny. Cependant aucun manuel alphabétique ne couvre l’ensemble des pratiques de l’enseignement explicite.

Lire la suite

(Visited 1 times, 1 visits today)

Pour rester informé, je m'abonne à la lettre

Pin It on Pinterest