De plus en plus nombreux sont les enfants qui refusent de grandir.
Ils tendent leur volonté CONTRE tout ce qui risquerait de les responsabiliser, de les cérébraliser et de les conduire à l’ouverture du cœur, de l’intelligence et de la conscience, de la relation à autrui.
ILS ONT PEUR.
La société et les adultes ne peuvent occulter leurs responsabilités face à cette peur des enfants. Leur devoir impératif est de comprendre ce qui suscite et anime en leurs enfants, une force si profonde qu’elle peut les mener, et les mène de plus en plus, à la folie. Cette force, initialement source de vie, semble s’inverser pour créer en eux : la peur de la vie.

….Actuellement le phénomène prend des proportions inquiétantes et la souffrance qu’il engendre tant chez les enfants eux-mêmes que chez leurs parents, atteint une cote d’alerte au-delà de laquelle une véritable concurrence risque de s’établir entre établissements dits « normaux » et établissements spécialisés. On envoie en nombre les enfants en hôpitaux psychiatriques et établissements spécialisés, des services spéciaux sont créés dans ceux-ci pour l’accueil des enfants et des adolescents. Naîtraient-ils plus de potentiels de folie qu’auparavant ?

On ne naît pas fou, on le devient.
Un enfant peut naître avec quelque lésion cérébrale qui en fera un débile (= faible, affaibli) à un plus ou moindre degré, mais cela n’est pas folie. La folie est le résultat d’un grave défaut d’être, entendez bien manque d’être. Non repérés, non éduqués, non compensés, voire aggravés, ces manques d’être peuvent devenir des abîmes dans lesquels la raison se perd. L’expérience de ma vie – trente ans au milieu des enfants, trop souvent blessés – confirme ce que mon maître en psychologie m’enseignait autrefois : « les psychopathies sont d’origine morale ».

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Réfléchissons à ce qu’un esprit neuf peut concevoir du monde en en recevant ce qu’en transmettent les médias et souvent l’école.

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Aujourd’hui, le monde dont on lui donne l’image est d’une hostilité effroyable.
Ce sont les disputes et les guerres qui commencent en famille où le divorce – drame dont pour se justifier de l’échec, les adultes veulent faire une norme – n’est même pas toujours armistice.
Ce sont, sur les écrans, (choc des photos) les enfants décharnés qui meurent de faim sous d’autres latitudes ou… à notre porte.
Ce sont les pédophiles et les criminels souteneurs qui s’attaquent à leur innocence.
Ce sont les films et les jeux vidéo où se cultivent de véritables surenchères de violences paranoïdes.
Ce sont les attentats et la haine distillée à longueur de journée : n’oublions pas que le temps moyen consacré à la télévision en France oscille entre trente et quarante heures hebdomadaires. Dans trop de familles, la « contemplation collective des misères du monde » à l’heure des repas fait des parents les complices de cette misère.
L’adolescence commence à dix ans… c’est bien jeune pour assumer  »le péché du monde » : laq haine. A-t-on conscience des dégâts opérész sur les esprits des petits et moins petits ? …

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L’école a pour charge, en les cultivant, de leur faire découvrir ce qu’ils sont, de quoi ils sont capables, à quoi ils sont bons, de quels talents ils disposent au service de la société dans laquelle ils réaliseront l’œuvre de leur vie.
L’école assure-t-elle réellement sa mission ?
Trop souvent, les enseignants, fiers de l’être, ne se veulent pas éducateurs… Or, s’ils ne le sont positivement, ils le sont, obligatoirement négativement. On ne peut former des esprits sans éduquer ou… contre-éduquer.  On remplit les enfants, on technicise l’éducation, alors qu’elle consiste simplement à offrir à l’enfant une multitude de terrains de conquêtes qui permettent qu’il se révèle. En se révélant dans l’exercice de ses talents validés par le succès, quoi qu’il en coûte, grâce aux encouragements du maître, il apprend à découvrir qui il est, à quoi il est bon ! Ces talents s’exercent à partir de la transmission d’un SAVOIR, d’une CULTURE qui le rattache à la vie de l’humanité, et par là même l’y intègre, l’y enracine, donne un sens à sa propre vie.
Or, trop d’enseignants ne mesurent pas les dégâts qu’ils commettent en donnant systématiquement en pâture aux jeunes – de la 6^ème à la terminale – des textes littéraires et philosophiques sinistres, des réflexions sur des problèmes de société absolument déprimants : il n’y est question que d’échec sentimental, d’enfants maltraités, de suicide, de violences, de risques en tous genres ou d’états d’âme dépressifs… Avec de tels modèles « éducatifs » on comprend que nos chères têtes blondes ou brunes doutent que la vie vaille d’être vécue ! C’est une responsabilité considérable que de déverser la poubelle de l’humanité sur ces jeunes vies. Ne nous étonnons pas des retombées.

Totalement ignorant de ce qu’il est, … accablé par le triste spectacle que les médias et l’école donnent du monde, l’enfant est terrorisé à l’idée d’y entrer.

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Plus une situation est difficile, plus il y faut la conscience de ses responsabilités : comment être responsables quand on ignore tout de ses capacités ? On ne peut qu’avoir peur. La peur ne nourrit que la lâcheté, l’abandon, tout ce qui bafoue l’amour, la maîtrise de soi, l’esprit de conquête, le bonheur.

Nos enfants, ou leurs camarades de classes, sont généralement infantiles et vieux parce qu’ils ne sont pas heureux.
Posez la question à de grands élèves, ils ignorent ce qu’est le bonheur et le disent ! Cette fragilité leur assure… la hantise de l’épreuve, de l’effort, de la privation, la désespérance ou l’exaspération face à l’existence qui n’a aucun sens.

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Les enfants suivent les adultes enthousiastes et passionnés, exigeants mais pleins d’humour.
C’est ce que nous sommes qui les nourrit d’abord de l’appétit de vivre.
Si nous sommes grands, ils deviendront grands, si nous sommes heureux, ils seront heureux. Apprenons le bonheur afin de leur en transmettre la recette !
Marie Gourville
(Extraits)

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