Le cerveau à la naissance et ses évolutions ultérieures
• A la naissance, le cerveau n’est pas, comme on l’a cru, une feuille blanche sur laquelle s’imprimeraient progressivement savoirs et capacités fonctionnelles. Le nouveau-né a des capacités réelles d’élaborer des prédictions, de comparer ce qu’il apprend à ce qu’il sait déjà, de percevoir l’existence des quantités, d’évaluer des probabilités, etc. En d’autres termes, il a la capacité d’organiser et de réorganiser son savoir selon les informations que lui apportera son environnement.
Enfin son cerveau présente des zones prédestinées à l’audition, la vision, etc.
• La plasticité cérébrale est la capacité de modifier l’emploi de certaines zones ou de spécialiser de nouvelles zones dans des domaines précis. Cette plasticité est maximale à la naissance : le bébé est une machine à apprendre (ce qui, transposé dans le monde animal, semble répondre à un impératif vital).
La plasticité diminue fortement avec l’âge. On a cependant observé des cas extrêmes où la perte d’un d’hémisphère cérébral a été suivie de récupération par l’hémisphère restant. Les premières années, cette plasticité offre des capacités d’apprentissage très importants, mais aussi de grands risques de dévoiement par des pratiques pédagogiques inadaptées.
• L’apprentissage organise et réorganise le cerveau, en spécialisant certaines zones et en multipliant les connexions entre zones. On peut donc considérer l’éducation comme un "recyclage cérébral".
Observation.
a) Lorsqu’un instituteur expérimenté dit avoir observé que les élèves de CM se répartissent en 2 groupes : d’une part, ceux qui "entassent" les connaissances, d’autre part ceux qui comparent en permanence leur nouveau savoir et leurs acquis précédents, et émettent des hypothèses pour retrouver une cohérence.
Le second groupe réagit donc comme les bébés. Faut-il conclure que les élèves du premier groupe ont perdu cette capacité, ou ne l’ont jamais eue ?
On peut semble-t-il écarter l’hypothèse d’un désintérêt total du premier groupe pour les études car, afin d’entasser les savoirs, il faut fournir un effort notable pour les mémoriser, effort d’ailleurs supérieur à celui des élèves qui entretiennent des liens entre les notions.
À cet égard, Stanislas Dehaene avance que pour obtenir une réorganisation continue du savoir, un environnement stimulant est indispensable.
b) Dans l’enseignement maternel et élémentaire, nous adhérons à la nécessité du développement précoce de la pensée consciente. Cet exercice, qui doit être appris, enrichit le savoir formel d’images mentales par évocation, associations d’idées, etc. On peut penser que l’exercice systématique de la pensée consciente développe de nombreuses relations entre les différentes zones cérébrales.
• La recherche s’oriente vers la construction de précurseurs cérébraux permettant de prévoir d’éventuelles difficultés d’apprentissage pour les traiter pendant que la plasticité cérébrale est encore forte.
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