Le Brevet national – Pas d’examen d’études primaires
La loi FILLON (suite)
LE BREVET NATIONAL.
Selon l’article 32 de la loi, il "atteste la maîtrise des connaissances" du socle commun. Les corollaires logiques de cette proposition sont :
– que les élèves ayant acquis le minimum indispensable obtiendront le brevet (des mentions sanctionneront les niveaux d’instruction supérieurs au minimum)
– que les autres ne l’obtiendront pas : les épreuves du brevet portant sur le "socle" seront éliminatoires.
Le minimum représenté par le socle est indispensable, et donc l’échec au brevet devait signifier l’arrêt de la scolarité
(si l’Education Nationale avait une obligation de résultat, les échecs seraient très peu nombreux, et limités aux élèves souffrant de certains handicaps).
C’est simple … et les parlementaires ont de nouveau jugé que c’était trop simple. Ils ont ajouté à l’article 9 (qui définit le socle commun) la phrase suivante :
"L’acquisition du socle commun par les élèves fait l’objet d’une évaluation, qui est prise en compte dans la poursuite de la scolarité".
Pour justifier l’insertion de cette phrase dans l’article 9, alors que la question était traitée dans l’article 32, il faut admettre, d’une part qu’il existera une "évaluation" distincte du brevet, d’autre part que cette évaluation permettra à certains élèves de poursuivre leurs études alors qu’ils ne maîtrisent pas le socle commun.
Que devient, dans ces conditions, la notion de socle commun ?
PAS D’EXAMEN DE FIN D’ETUDES PRIMAIRES
A quelques exceptions près, l’enseignement primaire est le grand absent de la loi. Il est noyé dans l’ensemble de la scolarité obligatoire, ou dans l’ensemble du primaire et du secondaire. Pourtant il a des caractéristiques et des besoins spécifiques.
Au sens propre du terme, l’enseignement primaire est primordial. C’est sur lui que reposent, non seulement le secondaire et le supérieur, mais l’avenir de centaines de milliers d’enfants. S’il ne peut par lui-même garantir l’excellence des enseignements en aval, par contre ses défaillances marquent gravement l’enseignement secondaire et, depuis quelques années, l’enseignement supérieur. Quant aux 150.000 adolescents qui terminent chaque année leur scolarité sans diplôme, ils étaient déjà exclus à la fin du primaire.
Les raisons sont connues : des doctrines pédagogiques délirantes, en opposition absolue avec la pratique ancestrale de la transmission des connaissances ; des pédagogies prétendant partir du complexe pour arriver au simple, incitant l’élève à deviner, rejetant la logique et le raisonnement, dans un désordre de fait qui, chez certains enfants, est la cause d’un grave désordre mental.
Comme de telles doctrines et pratiques diminuent fatalement la qualité et l’efficacité de l’enseignement, on a voulu y remédier – ou masquer l’échec – par l’abaissement continu des programmes et des exigences de niveau, abaissement qui accroît le nombre des victimes.
Manifestement, une réflexion d’ensemble et des décisions majeures s’imposent. La situation aurait largement justifié l’élaboration d’une loi consacrée exclusivement à l’enseignement primaire. Cette loi aurait évidemment précisé le "socle" des connaissances minimales acquises par les élèves à l’issue du primaire, qui sont naturellement les connaissances nécessaires à la poursuite de l’enseignement obligatoire, et donc à la réussite dans le secondaire. Le niveau d’instruction de l’élève moyen aurait aussi été défini.
Nous avions proposé la création d’un examen national de fin d’études primaires, nécessaire pour offrir un repère fixe aux enfants, aux parents, aux instituteurs (et au Parlement).
"Il est institué un examen national de fin d’études primaires. L’obtention de ce diplôme atteste que l’intéressé possède les connaissances fondamentales nécessaires pour suivre utilement un enseignement secondaire.
Des dispositions transitoires seront prises pour la période s’achevant au début de l’année scolaire 2010-2011. A partir de cette échéance, une scolarité spéciale sera aménagée pour les élèves ayant échoué à l’examen."
Si l’on créait cet examen, des dispositions transitoires s’imposeraient car il faudrait plusieurs années pour faire évoluer les instituteurs victimes de la dé-formation pratiquée dans les IUFM et par certains inspecteurs, et ainsi offrir à tous les élèves un enseignement primaire rénové.
D’autre part, il faudrait régler le cas des élèves qui auraient échoué à l’examen, ne pouvant donc entrer dans le secondaire mais devant néanmoins terminer leur scolarité obligatoire. Un cadre positif d’activités ordonnées devrait leur être destiné.