La rentrée de la désinformation – 2006(1)
Or cette rentrée risque d’être marquée du signe de la confusion et de l’à-peu-près. D’abord, parce que les instructions du ministère sont en deçà des déclarations initiales, et qu’elles comportent des ambiguïtés.
Ensuite et surtout, parce que les tenants du statut quo se sont organisés pour amplifier et généraliser l’opération de DESINFORMATION lancée au printemps. Nous avons alors informés nos visiteurs de la dernière trouvaille du pédagogiste Roland GOIGOUX, qui avait baptisé d’INTÉGRATIVES les méthodes mixtes, pour nous convaincre que ces dernières incluaient l’alphabétique mais le dépassaient de beaucoup
Le même Roland GOIGOUX est co-auteur d’un ouvrage à paraître début septembre, intitulé "APPRENDRE A LIRE A L’ECOLE" (curieuse réminiscence de notre livre "Apprendre à lire à la maison" ?). Il s’agit d’expliquer aux parents ce qui se passe en CP, et d’aider les enseignants à dialoguer avec les familles.
Cela étonnera peut-être les parents qui, sollicitant de l’école quelques explications sur l’enseignement de la lecture, se sont, selon leur expression, heurtés à un mur : "Vous n’avez pas à vous mêler de pédagogie, nous n’avons pas à vous répondre" … "la supériorité des méthodes mixtes sur l’alphabétique est scientifiquement prouvée "… Mais les temps ont changé : place au dialogue !
Dans le même esprit, un communiqué de l’AFP (24 août) nous apprend que douze organisations "éducatives" (syndicats ou assimilés, FCPE, et…) vont distribuer à la rentrée 500.000 exemplaires d’une brochure intitulée "APPRENDRE A LIRE, PAS SI SIMPLE" pour soigner "le trouble qu’ont pu jeter dans l’opinion les récentes déclarations ministérielles" et montrer que "les méthodes globales, syllabiques ou mixtes ont laissé la place à de nouvelles pratiques forgées au cours des trente dernières années" (pratiques intégratives, assurément !).
Manifestement, cette brochure est faite pour contrer la brochure qui sera diffusée à la rentrée par le ministère.
"Apprendre à lire à l’école" et "Apprendre à lire, pas si simple" ont le même objectif : désinformer, pour créer la confusion dans l’esprit des parents qui hésitent encore, et les amener à penser que, les éléments du choix étant complexes, le plus simple est de s’en tenir à ce que leur propose l’école. L’accent est mis sur le professionnalisme des instituteurs et institutrices, qui, au-delà des méthodes connues, ont élaboré des pratiques personnelles caractérisées par leur complexité et leur richesse. Habilement, les penseurs et organisateurs du naufrage de l’enseignement primaire cèdent aux maîtres la place en première ligne.
COMMENT REAGIR ?
Des faits, des informations, des arguments se trouvent sur nos sites ou dans de nombreux ouvrages souvent écrits par des enseignants.
De façon plus ciblée :
• Pour les parents préoccupés surtout par le sort de leur enfant, et qui ne souhaitent pas entrer dans des considérations générales , la lettre ouverte aux parents des élèves de grande section de maternelle et de CP, du Docteur Ghislaine Wettstein-Badour, fournit en quelques paragraphes l’information de base et les conseils éventuels.
Diffusez-la
UN ESPOIR
A LA FIN DU CP, L’ELEVE DOIT POSSEDER AU MINIMUM LA MAITRISE
– du déchiffrage alphabétique et de la lecture courante, d’abord à voix haute
– de l’écriture anglaise en minuscules sur les lignes (réglure de 3 mm)
– de la numération des nombres à deux chiffres (apprentissage fondé notamment sur l’utilisation des unités de longueur et des unités monétaires)
– de l’addition, de la soustraction des nombres de la première centaine
– de la multiplication, de la division au moins par 2, 4 et 5 (ces deux points sous-entendant qu’il connaît par cœur ses tables d’addition et celles de multiplication par 2 et 5)
– de la résolution de problèmes extrêmement simples à une opération portant sur les opérations étudiées