La nécessaire association de l’écriture et de la lecture

Par le biais du scientisme, l’école élémentaire s’est transformée en école des sciences de l’éducation. Ces sciences sont "constituées par l’ensemble des références et des démarches censées éclairer l’éducation ». La sociologie semble dominer ces sciences, elle a fait naître la  »sociologie du lectorat ». …/.. .d’une part on porte atteinte à la fonction primordiale de l’école, qui est d’alphabétiser la population ; d’autre part, on dissimule ce travail de destruction derrière le rideau de fumée de la  »sociologie du lectorat ». On observe au lieu d’agir, on dresse des cartes de l’ignorance au lieu de la combattre. La destruction de l’enseignement élémentaire et son remplacement par l’école des sciences de l’éducation s’organisent autour de la destruction de l’ écriture-lecture, méthode de l’école de jules Ferry.

La destruction de l’écriture-lecture montre, par la négative, que toute méthode qui prétend enseigner ma lecture sans enseigner simultanément l’écriture, rend plus difficile l’acquisitions du langage écrit et plus précaire sa conservation.

La conservation des compétences dans ce domaine est liée à leur automatisation. L’automatisation de la lecture passe par son association avec l’écriture, car la mémoire n’est pas seulement visuelle, elle devient effective dans l’association visuo-kinesthésique, c’est-à-dire dans l’association de la vue avec le mouvement. Sans automatisation, les acquisitions demeurent fragiles et l’on voit se multiplier les cas de perte progressive de la lecture au cours de la scolarité, car on a voulu réduire la lecture à une activité purement visuelle, en la séparant du langage oral et de l’écriture.

Extrait de  »La destruction de l’enseignement élémentaire et ses penseurs »

L.LURÇAT – F.X. De Guibert 1998

On peut citer Ghislaine Wettstein-Badour, médecin qui a consacré ses activités à l’étude du fonctionnement du cerveau et aux méthodes appliquées par l’éducation nationale. Elle préconise le retour aux méthodes traditionnelles d’apprentissage de la lecture-écriture. Dans un récent article, elle fait état des faits suivants :

 « En matière de lecture, les chiffres officiels font état de 10 à 15% d’élèves en échec mais la réalité est tout autre. En septembre 1997, les résultats des évaluations proposées à l’entrée en 6ème ont montré, selon les déclarations du directeur de l’Evaluation et de la Prospective en personne, que 12% des collégiens ne savaient pas lire et que 50% d’entre eux déchiffraient plus ou moins bien ce qu’ils lisaient et ne pouvaient pas utiliser les consignes contenues dans un texte simple et court ; 62% des enfants de cette tranche d’âge sont donc dès le début de l’adolescence condamnés à l’exclusion »

 G.WETTSTEIN-BADOUR  »Apprentissage de la lecture : le non-sens des pédagogies actuelles »

On peut compléter ce tableau par les propos tenus par C. Allègre sur le plateau de l’émission de « Bouillon de Culture » en octobre 2000. Selon des tests faits à sa demande, 30% des élèves de classe de 3ème n’étaient pas capables de résoudre un problème de mathématiques faute d’être en mesure de lire et de comprendre l’énoncé.

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