Je laisse chacun prendre connaissance des faits, largement expliqués dans les journaux, montrés sur les vidéos de l’émission de Canal+ consultables sur internet (émission « Le supplément » du 24 janvier 2016) ou lors des retransmissions du débat à l’assemblée nationale, suite à cet événement mettant en cause l’attitude de la ministre de l’Education nationale. Commentons.
Après les propos de l’intégriste, justifiant son refus de serrer la main aux femmes, répondant de façon ambigüe pour ne pas avoir à condamner DAECH, et malgré la proposition de l’animateur de Canal +, adressée à madame la ministre de répondre, Najat Vallaud-Belkacem resta silencieuse, avec une moue de désapprobation ; puis, dans un second temps, elle expliqua sans conviction qu’elle ne partageait pas les opinions de l’islamiste. Comment comprendre une telle attitude de la part d’une responsable politique, chargée en principe de réaffirmer les idéaux et les principes de la République ?
Les téléspectateurs devaient s’attendre à ce que la ministre, manifeste de façon forte sa réprobation et dise combien les propos tenus, préfiguraient une société de haine, à l’opposé du vivre en France. En ne répondant pas, Madame la Ministre laissait un intégriste faire son travail de sape contre nos institutions et les valeurs morales de notre société. Bref, sur un plateau de télévision, la responsable du ministère chargée de l’enseignement des enfants, montrait à tous son incapacité à se positionner correctement, face à des enjeux de société, évidents pour tous les téléspectateurs !
Quand on est élu de la République, il est de saintes colères qui devraient éclater publiquement et qui font trouver les mots pour défendre les valeurs de cette République. En tout cas, quel que soit le style d’intervention propre à chacun d’entre nous, il est des mots et des attitudes de haine qu’on ne doit pas laisser passer, il est des hypocrisies et des doubles discours qu’il faut dénoncer, surtout lorsque l’on est ministre de l’Education nationale.
Notre ministre a toujours à la bouche le mot de laïcité ; elle exige des enseignants un enseignement moral et civique qui, par son enflure, ses illusions sur ce qu’est un enfant, prend toujours plus de temps aux apprentissages des fondamentaux : son incapacité à réagir comme il convient, est-il si paradoxal que cela ? Je ne le crois pas. A force de refuser aux enfants de France une instruction de qualité, à force de faire la promotion d’un égalitarisme absurde, la responsable du bateau Education nationale navigue à vue, avec comme seule boussole son idéologie (par exemple, le gaspillage de temps et d’argent public avec les ABCD de l’égalité) et les avis de ses conseillers en communication.
Au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le 14 janvier 2015, nous avions vu notre ministre clamer haut et fort que, face à l’intégrisme, « l’école est en première ligne et sera ferme ». J’aurais aimé que la ministre affiche la même fermeté, sur le plateau de télévision, face à l’intégriste ; j’aimerais surtout que l’instruction dispensée à tous nos jeunes élèves soit suffisamment structurante et de qualité pour qu’un jour, forts de leur réussite et d’idées claires, ils soient à même de refuser toutes les dérives extrémistes.
Jean Roger – IEN retraité
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