Laurent Lafforgue, Liliane Lurçat
éditeur : FX de Guibert
septembre 2007
« Le système éducatif français se trouve dans une situation qui n’est pas sans analogie avec celle de l’armée française en 1940. Comme alors, des erreurs conceptuelles fondamentales ont été commises et l’esprit de système a obscurci le sens du réel. Comme alors, la responsabilité appartient d’abord au commandement, en l’occurrence aux instances dirigeantes de l’Education Nationale qui ont transformé la nature et la finalité de l’école et ont imposé, depuis des décennies, des pratiques pédagogiques destructrices des apprentissages
Les conséquences de la débâcle de l’école pour les nouvelles générations et pour notre pays tout entier – si elles ne se manifestent pas avec la même immédiateté et la même brutalité – promettent d’être aussi graves et destructrices, à moins qu’une prise de conscience collective ne conduise rapidement à un sursaut et à l’amorce d’un processus de refondation et de reconstruction. »
Laurent Lafforgue explique ainsi le titre choisi pour le nouvel ouvrage qu’il nous présente. Ce titre n’est pas une provocation, ce livre n’est pas un livre d’humeur. C’est tout simplement le rappel d’une réalité sciemment censurée.
Le public commence certes à savoir que 40 % des enfants entrant en 6ème sont inaptes à suivre des études secondaires, qu’un grand nombre d’élèves de seconde, titulaires du brevet, ne passent pas en première, que la moitié des étudiants de première année ne parviennent pas en seconde année. C’est scandaleux et terrifiant.
Mais qu’en est-il des autres, de ceux même qui vont jusqu’au doctorat ? La vérité, c’est que leur niveau d’instruction baisse, actuellement, d’année en année.
Cet ouvrage est la suite directe du colloque que notre association a organisé le 17 mai 2006 à Paris : « La finalité de l’école « . Les intervenants, dont les exposés avaient captivé l’auditoire, ont accepté ici de préciser et d’élargir leurs propos.
On trouvera dans ce livre des témoignages directs et des explications claires sur ce qui se passe dans le primaire, le secondaire, l’enseignement technique, et surtout dans l’enseignement supérieur, moins bien connu. On y trouvera aussi des textes majeurs sur la vocation de l’enseignement, la finalité de l’école, les racines de la crise actuelle. Enfin, Laurent Lafforgue, médaille Fields de mathématique, s’interroge sur la stupéfiante passivité de la plupart de nos savants devant cette crise de la transmission des connaissances.
L’enseignement est notre plus grande cause nationale. Il faut arrêter la débâcle.