Alain PLANCHE -Presses universitaires de Bordeaux – 2012
Pour les parents, le mot « compétence » évoque d’abord des livrets aux termes étranges, parlant de tout, sauf des points forts et des faiblesses des élèves dans les disciplines fondamentales. Vincent Peillon propose de simplifier ces livrets, mais il veut aussi interdire la notation, base de l’examen, repère caractéristique de la transmission du savoir.
Alain Planche, mathématicien et économiste, annonce dès l’abord ses convictions : il condamne, non pas la compétence (comment serait-ce possible?) mais l’usage que fait de ce mot l’Education nationale.
Pour lui, la nouvelle acception, qui se réfère à une certaine conception de l’éducation et de l’enseignement, a été adoptée et généralisée dans un but très clair : masquer l’échec scolaire massif. On peut juger que, de la part des pédagogistes, c’est du perfectionnisme, tant l’Education nationale a fait preuve de virtuosité dans l’art de défigurer examens et résultats, même pour les savoirs les plus élémentaires.
Alain Planche montre et démontre qu’aujourd’hui cette notion de compétence est creuse, et qu’il est impossible de lui donner une signification rationnelle. Son ouvrage, riche en informations, met en question le socle commun de compétences et les épreuves PISA. Il reprend à son compte l’expression « démocratisation ségrégative » pour qualifier le résultat de toutes ces initiatives mortifères, promues avec persévérance au nom de l’Egalité.
À lire, pour ceux qui veulent comprendre et ne pas se contenter de dire « comment est-ce possible ? ».