L’hypocrisie scolaire
Ce livre peut être considéré comme un ouvrage type dans la stratégie des promoteurs du plan Langevin-Wallon; leur abondante et monotone littérature part d’une critique souvent exacte pour faire avancer la réalisation de ce plan. Leur point de vue est purement idéologique puisqu’ils affirment "qu’il n’existe pas de pédagogie scientifique". En l’occurrence, la critique porte sur l’inégalité des collèges due à la fois à la carte scolaire et à un programme élitiste.
Remède logique : prendre le niveau ZEP comme référence nationale du collège.
(ZEP: zone d’éducation prioritaire pour les populations populaires-pluriethniques.)
Caractéristique des collèges ZEP qui ont "réussi’: ils fonctionnent grâce à un encadrement adulte plus soucieux d’ "harmonie sociale" que de transmission des connaissances. Les auteurs préconisent d’étendre cette pédagogie à tous les collèges de France et pour désarmer le mécontentement et l’inquiétude des parents, ils ne cessent d’affirmer que le niveau moyen des élèves n’a pas baissé depuis cinquante ans …mais ils comptent plutôt sur le Parlement que sur le consentement des parties prenantes pour imposer leur réforme.
Les professeurs persistant à vouloir faire leur métier, les réformes ministérielles ont généralement été déjouées sur le terrain. Nos auteurs préconisent qu’elles soient donc étroitement contrôlées par des équipes rectorales très composites
d’où l’acception très spéciale des notions d’autonomie et de régionalisation qui relève de 1’anti-phrase.
Concrètement, les réformes inspirées du plan Langevin-Wallon se traduisent toujours par la diminution des heures de cours, la partie la plus efficace de l’enseignement, au profit horaire d’ "activités" toujours sensées être plus motivantes et paradoxalement plus personnalisées et collectivisantes; il y a à une grille de compréhension des réformes passées depuis 1968, présentes (T.P.E. des lycées, "itinéraires de découvertes" actuellement lancés dans les Collèges) et, si vous laissez faire, à venir.
M.F.