L’enseignement primaire, objet de toute mon attention

Extraits d’un article de Gilles de ROBIEN paru dans LE FIGARO du 2 mars 2007

Dans LE FIGARO d’hier, Lucien Israël signe une tribune intitulée « A quand une vraie réhabilitation de l’enseignement primaire ? » Lui et moi sommes en parfait accord : lire, écrire, compter, assimiler les règles essentielles du vivre ensemble, tous ces savoirs doivent être ac­quis le plus tôt possible à ­l’école primaire. 

Les maîtres sont attachés à la transmission de ces sa­voirs, encore faut-il qu’ils reçoi­vent des consignes et des instructions claires.Encore faut-il que leur formation soit efficace.

C’est à ces conditions que l’école de la République continuera à faire la fierté de notre pays.

J’en viens à ce que Lucien Israël passe sous silence, l’effort sans précédent qui a été accompli depuis deux ans pour refonder l’enseignement primaire.

La lecture d’abord : je rappelle que depuis mars 2006 les ap­proches globales et assimilées de la lecture sont proscrites des programmes. Le professeur Israël cite les recherches récentes en neurophysiologie, et il a raison de le ­faire.

C’est précisément en m’ap­puyant sur ces résultats que j’ai pris les décisions qui s’imposaient depuis longtemps : travail systématique au début du cours préparatoire sur les sons et sur les lettres qui les transcrivent, travail sur la syllabe, décomposition des mots.

Lucien Israël souligne l’im­portance de la grammaire : il a encore raison ! C’est pourquoi j’ai décidé des leçons progressives et systématiques de grammaire qui donnent toute leur ­place aux exercices.

L’objectif est d’ac­quérir progressivement du vocabulaire, avec quelques principes simples et efficaces : dès la grande section de maternelle, l’ap­pren­tissage d’un nouveau mot par jour, la définition de listes de mots que tous les élèves devront connaître, classe après classe, des plus simples aux plus complexes. Lucien Israël aurait pu encore évoquer le calcul dont je vais également renforcer la maîtrise à l’école par une pratique quotidienne du calcul mental, et par un apprentissage plus pré­coce et plus systématique des quatre opérations.

Oui, les savoirs fondamentaux, la lecture, la grammaire, le vocabulaire, le calcul sont, comme l’écrit le professeur Israël, « les principaux moyens d’acquérir un sentiment d’appartenance à un groupe culturel ».

J’ai dit en effet que ces savoirs fondamentaux constituent le « ciment de la nation », cette culture commune qui peut nous faire échapper aux dérives communautaristes, sectaires, à l’égoïs­me et aussi, j’en suis convaincu, à la violence en rendant possible le dialogue et l’échange.

Donner à un enfant les moyens de dire ce qu’il éprouve, ce qu’il pense, c’est d’une cer­taine façon l’aider à s’élever spirituellement et à éviter la violence. En venir aux mots pour ne pas en venir aux mains : c’est pour l’Éducation nationale, plus que jamais, un impératif.

Non, d’évidence, l’enseignement primaire n’est pas oublié ! Au contraire, il est l’objet de tous les soins du ministère de l’Éducation nationale.

Gilles DE ROBIEN

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