L’école dans les séries TV françaises

Miroir de notre décadence

Evelyne Tschirhart  Ed. Tatamis 2014

Evelyne Tschirhart voit dans 4 grandes séries télévisés produites depuis vingt ans le miroir vivant de ce qu’est notre système d’enseignement dans beaucoup de ses établissements, reflet de la réalité mais aussi reflet de la doctrine de l’Education Nationale quant à la mission des enseignants.

Sommaire

Présentation de l’ouvrage

Quatre séries TV

  • L’instit 1992-2000
  • Madame le Proviseur 1994-2006
  • Le lycée 2000-2001
  • La cour des grands 2008-2010

(une présentation succincte de chaque série se trouve en fin d’ouvrage)
Ces séries montrent, d’après un commentateur "les problèmes réels des enfants, ados, enseignants ; chômage, divorce, inceste, esclavage moderne, contraception chez les jeunes, pédophilie, dépression chez les enseignants, homosexualité, prostitution…"
Le manque d’instruction n’est pas apparemment un problème réel. Les rares enseignants qui tiennent à instruire leurs élèves sont présentés comme des attardés psychorigides. Les autres sont accaparés par les problèmes, réels ou non, soulevés par leurs élèves, et par leurs relations avec les autres enseignants selon leurs convictions politiques.
Ils ne peuvent pas, résoudre ces difficultés, car ils n’ont plus l’autorité nécessaire, qui, leur a été retirée ou qu’ils ont abdiquée. Ils se sont mis au niveau de leurs élèves, leur langage l’atteste, et l’institution scolaire admet qu’ils soient insultés et menacés.

Une analyse

Les nombreux extraits, présentés comme autant d’instantanés, sont classés en catégories :

  • la violence, sous toutes ses formes
  • la pédagogie
  • la sexualité – élèves et professeurs
  • le langage
  • la drogue
  • la fête

La violence occupe plus de la moitié de l’ouvrage : entre élèves, entre élèves et professeurs (par exemple le chantage), entre parents et enseignants, entre enseignants (injures), violence envers les bons élèves, etc…
L’auteur cite le livre de Michel Segal, "Violences scolaires, responsables et coupables" que nous avons présenté en son temps. Les deux ouvrages se complètent dans le tableau désespérant que donnent beaucoup d’établissements en ce début de siècle.
En matière de violences, comme dans les autres domaines, il ne s’agit pas de caricature : les acteurs de ces séries agissement conformément aux instructions qu’ils reçoivent. D’ailleurs on n’a pas souvenir que l’Education Nationale ou les syndicats d’enseignants aient élevé des protestations indignées contre ces séries : non, car tout y est conforme, "normal".

Après le 7 janvier 2015 : grands principes et bons sentiments

Les politiques ont fait semblant de découvrir, dans le comportement de certains élèves, le germe d’une dérive antirépublicaine, alors que ce ne sont que des manifestations d’une situation qu’ils ont créée ou tolérée – ceux qui, depuis 25 ans, ont tant fait pour empêcher la transmission du savoir à tous les élèves, pour détruire l’autorité des enseignants, qui ont ouvert l’école au lieu de la tenir à l’abri des vicissitudes extérieures, ceux qui ont proclamé de grandes idées, qui ne sont que des mots, des "éléments de communication". Les mêmes nous disent maintenant : nous allons rétablir l’autorité des enseignants, imposer la morale républicaine et la laïcité.
Cela ne pourrait se faire sans renoncer aux errements actuels, donc définir une nouvelle politique, et pour l’appliquer, changer les hommes et les femmes au pouvoir, que ce soit au gouvernement ou à l’Education Nationale. Un choc, comme on dit maintenant.
Restaurer l’autorité des enseignants, implique d’abord de restaurer la transmission du savoir et d’abandonner le constructivisme, de rétablir ainsi l’autorité du savoir, base de l’autorité des bons enseignants. Alors la plupart des élèves respecteront des professeurs qui leur apprennent quelque chose.
Comme l’a déclaré récemment à la radio Jean-Pierre Chevènement : "Avant d’éduquer, il faut instruire". Ou, selon la formule de Marc Le Bris "L’instruction éduque, l’éducation n’instruit pas".
Quant aux valeurs civiques et morales, l’instruction vise à faire connaître et comprendre un certain nombre de règles de comportement. Mais 300, 600 ou 900 heures de cours en 12 ans de scolarité seront totalement inopérantes sur des élèves forcés de vivre dans un monde où les mêmes valeurs sont constamment bafouées, comme c’est le cas dans l’univers décrit par les séries TV.

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