François FILLON
François Fillon ne consacre qu’un chapitre de 16 pages à l’éducation.
• Il évoque d’abord un face à face avec un élève d’un établissement en Seine-Saint-Denis, qui lui a "laissé un profond sentiment d’absurdité et un souvenir poignant".
Il évoque rapidement, ensuite, l’école de jadis, la meilleure du monde. Il s’agit évidemment de l’école primaire, aucune comparaison n’étantt possible pour le collège, splendidement réinventé par la Vème République, avec les résultats que l’on sait.
Conclusion de cette introduction : "nous ne referons pas l’école d’autrefois". Suit la litanie des raisons qui s’opposent à ce que les enfants d’aujourd’hui soient instruits comme autrefois. Ce en quoi il est mal informé : les écoles, les instituteurs et institutrices qui réussissent – et pas seulement dans les beaux quartiers – instruisent comme avant, avec un haut niveau d’exigence à l’égard des élèves.
• A partir de là, François Fillon emploie le mot "école" pour désigner l’enseignement, comme d’ailleurs on parle d’éducation à propos de l’instruction.
Pour échapper au déclin, sa conviction est que le système d’enseignement a besoin de liberté, de diversité, d’autorité.
• Liberté.
L’auteur évoque l’autonomie des établissements publics, donc la délégation aux chefs d’établissements du maximum de pouvoirs (ce qu’on appelle le principe de subsidiarité NDLR).
Il propose aussi de "desserrer les carcans" imposés à l’enseignement privé ; mais, très curieusement, il n’a "pas encore de doctrine établie" à propos du carcan de la limite de 20 % du nombre d’élèves imposée au privé sous contrat. Pourtant il s’agit bien de liberté, liberté de choix des parents d’abord.
Il ne mentionne pas les écoles hors contrat.
• Diversité.
Pour nous, la diversité est la preuve même de la liberté, et l’autonomie ne se conçoit pas sans un grand degré de liberté.
A ce sujet, François Fillon pose une question pertinente : "Pourquoi diable vouloir toujours tout changer à la fois ?". La réponse est évidente dans le cas de l’Education nationale, monstrueux organisme ingérable, incapable de marcher droit et a fortiori de faire demi-tour en moins d’un quart de siècle.
Il est en effet réaliste de compter sur la liberté, l’autonomie, la diversité, pour provoquer des changements dictés par les nécessités des situations locales.
Nous pensons que les vraies réformes doivent d’abord créer les conditions des évolutions nécessaires, et non imposer un modèle universel. Pour cela, la première condition est de fixer aux responsables d’établissement des objectifs réalistes, la seconde est de disposer d’un système de contrôle des résultats neutre et efficace. Ces conditions ne sont pas déclinées par François Fillon ; c’est un chaînon manquant de son exposé.
Dans un autre chapitre, il se laisse aller à des prescriptions concernant l’enseignement du numérique, sans en avoir défini les objectifs. Pourtant, l’essor de l’informatique en général, et du numérique en particulier, montre un exemple assez extraordinaire de liberté et de diversité.
• Autorité
L’auteur mentionne l’importance de la responsabilisation des Directeurs d’établissement, dont il attend le respect de la discipline par les élèves – discipline réclamée par beaucoup de familles modestes, qui savent que la réussite de leurs enfants passe par un encadrement rigoureux et exigeant.
Alain Juppé, François Fillon, deux prises de position assez différentes. Attendons la suite …
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