Parler, lire, écrire, est l’objectif évident des premières années. Mais toute la scolarité – et au-delà – est nécessaire pour obtenir une bonne maîtrise de la langue.

Il est donc nécessaire de préciser les limites des objectifs du cycle 2.
Le projet de programme est très insuffisant et imprécis à cet égard.
Exemple : Écriture   Compétences attendues en fin de cycle :
– « Copier, dans une écriture cursive lisible, un texte d’une dizaine de lignes, en respectant la ponctuation, l’orthographe, et en soignant la présentation.
– Rédiger, en exerçant une vigilance orthographique, un texte d’environ une demi-page, cohérent, organisé, et ponctué selon la visée recherchée et le destinataire choisi.
–  Recourir à l’usage du brouillon, tenir compte d’indications de réécriture »
La première proposition néglige un critère essentiel : la vitesse. La seconde est beaucoup plus ambitieuse, au point de rendre inutile la précédente, car un élève capable de rédiger proprement à partir de la page blanche est à coup sûr capable de copier.
On s’étonne de ne pas trouver mention d’une dictée, exercice qu’il est facile de calibrer, qui atteste de divers savoirs (et non de compétences) alors que la rédaction de quelques lignes à partir de la page blanche apporte la preuve d’un savoir-faire. Ce serait plus compréhensible si la copie, et une dictée facile, étaient l’objectif du socle commun, cependant que la rédaction, et une dictée plus difficile étaient l’objectif des élèves moyens.
Pour l’apprentissage initial de la lecture-écriture, le texte associe des éléments alphabétiques et des pratiques constructivistes :
« lecture survol » « dictée à l’adulte » « dictée négociée »
« pratiques d’observation » (de la langue), « formulation d’hypothèse » etc.
« En CP, vers le milieu de l’année, les élèves cherchent à identifier les mots sans l’aide du maître ; si à la fin de l’année, ils connaissent les correspondances régulières entre phonèmes et graphèmes, ils peuvent lire… »
On se demande par quel miracle les élèves passent de l’identification des mots à la combinatoire ; c’est pourtant simple : c’est le « déclic » bien connu des tenants du global.
Tout cela préfigure les méthodes mixtes, plus ou moins cohérentes, alors que le départ alphabétique exige des progressions rigoureuses. Les nouveaux projets ne marquent donc aucun progrès par rapport à la situation actuelle ; les pédagogistes maintiennent leur empire sur l’Education nationale en général et sur le CSP en particulier.
Refuser, sous prétexte de liberté pédagogique, de prescrire fermement des méthodes efficaces, est un crime à l’égard des enfants des milieux défavorisés dont les parents ne peuvent se substituer à l’école. De nombreux enfants sont ainsi voués à l’échec de leur scolarité.
Dans le détail des « composantes des compétences », le texte est souvent la décomposition de diverses connaissances ou capacités « associées » assorties d’exemples de pratiques pédagogiques.
Comme toute la production écrite du ministère, le projet est marqué par une emphase frisant le ridicule
« Se situer et s’exprimer en respectant les codes de la communication orale »
« Construire les compétences nécessaires à une parole plus audible et plus efficace »
« Maîtriser le geste graphomoteur »
« Pratiquer le langage pour élaborer les savoirs »
« L’élève apprend à contrôler sa production en précisant leurs visées et en les organisant ».
Enfin, pour les raisons que nous avons déjà exposées, nous désapprouvons fermement le recours aux moyens numériques.
Au cycle 2 l’élève « apprend à utiliser les fonctions simples d’un traitement de texte, il manipule le clavier. De façon manuscrite ou numérique, il apprend à copier sans erreur des énoncés… Etc. »

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