Fausse dyslexie : Témoignage d’une institutrice
Comment la dyslexie peut-elle se définir ?
En fait, la dyslexie ne se définit pas, mais elle est souvent comprise comme une inversion des contraires. Il y a les vrais et les faux dyslexiques.
Comment se manifeste-t-elle ?
Elle se manifeste par l’inversion des contraires. droite-gauche, dans, les signes: en haut -en bas, les gestes. devant-derrière, les lettres: p-q, b-d. .Ou encore, l’enfant dit le synonyme du mot qui doit être lu. ‘beau’ devient ‘joli’. Il peut même se produire une inversion dans la récitation des propos tenus par un personnage en interchangeant les répliques, rapportées cependant avec exactitude. Cela prouve bien qu’il ne s’agit pas d’un problème de mémoire défaillante. Amis il y a beaucoup de faux dyslexiques.
Pourquoi distinguez-vous vrais et faux dyslexiques ?
Les vrais dyslexiques manifestent un handicap authentique, congénital et héréditaire. Ils le sont à plusieurs niveaux et le manifestent de plusieurs manières. Les faux dyslexiques présentent les mêmes symptômes d’inversion, de façon moins générale, et cela se montre plus particulièrement à l’écrit.
A quels remèdes peut-on, faut-il avoir recours ?
Pour les vrais dyslexiques : leur dyslexie relève exclusivement des orthophonistes spécialisés, mais très compétents. Pour les faux dyslexiques : l’expérience montre qu’en faisant vingt minutes de’ chants et gestes’ tous les Jours en classe, en six mois les symptômes disparaissent.
Les chants et gestes sont une matière essentielle de la méthode Jean Qui Rit qui consiste à chanter un chant en faisant les gestes rythmiques et aussi des gestes appropriés à ce chant. Cette matière est donc un jeu de coordination physique mais qui respecte parfaitement la mélodie et le rythme donnés. Cela donne une coordination et une assurance physiques qui rejaillissent sur le mental, coordinations nécessaires pour lire, écrire, prendre sous la dictée.
Cela est-il facilement corrigible, et à quelles conditions ?
Il n’y a pas si longtemps, lorsque tous, des petits enfants jusqu’aux vieillards, dansaient régulièrement à chaque fête les danses bien rythmées de leur village, il n’y avait pas ces troubles. Madame de Maintenon (1635-1719) exigeait de ses élèves qu’elles pratiquent la danse (coordination physique) et le théâtre (coordination sociale). Tout cela conduit aussi à la coordination mentale.
Tout ce qui est coordination gestuelle est favorable. C’est pourquoi la danse rythmique, classique, folklorique, voire les arts martiaux. ..sont bons. ( La liste n’est pas exhaustive) . En ce qui me concerne, je fais avec ma classe 20 minutes de chant, accompagné de gestes, chaque jour avec la méthode Jean Qui Rit. Dès le dépistage, les séances d’orthophonie se révèlent nécessaires : plus on s’occupe tôt de l’enfant pour procéder aux examens et corrections nécessaires, meilleur est le résultat. Il y a nécessité de toujours veiller à coordonner l’enfant tout au long de sa scolarité. S’il y a de nouveau un manque de coordination, les symptômes reparaissent.
Quelles en sont les causes ?
Il me semble donc que la fausse dyslexie découle d’un manque de structure physique ou/et mentale. L’enfant n’a pas d’assurance quand il doit agir : difficulté à énoncer clairement ce qu’il pense, difficulté à s’affirmer ( timidité, agitation, violence ), difficulté de vocabulaire dans le choix des mots. Il n’est pas sûr de lui. Mais un oeil non habitué ne le voit pas toujours.
La méthode globale, ou semi-globale a-t-elle une incidence sur ce type de handicap ? Qu’en pensez-vous ?
Cela dépend des enfants. Pour les visuels, – qui ne sont pas plus de 30% de la population -, toute méthode donne des résultats convenables. C’est pour cela que certains, peuvent nier la difficulté bien réelle de l’apprentissage de la lecture avec la méthode globale ou semi-globale, et pensent que toutes les méthodes se valent. Pour les autres, c’est-à-dire la majorité, les résultats ne sont pas bons en général avec cette méthode globale ou semi-globale. Cependant, nous avons quasi 100% de réussite en un an avec une méthode syllabique et l’emploi des trois mémoires gestuelle, visuelle et auditive. (cf. la méthode Jean Qui Rit élaborée pour les enfants de six ans, et la méthode Borel Maisonny élaborée en vue d’une rééducation). Si tous les enfants étaient identiques, la question serait traitée plus facilement. Le nombre élevé d’illettrés entrant au collège semble directement lié à cette méthode globale ou semi-globale. D’où la nécessité de toujours veiller à coordonner l’enfant tout au long de sa scolarité. S’il y a de nouveau un manque de coordination, les symptômes reparaissent.
Quelles sont les conséquences de la dyslexie ?
Les non-visuels ne peuvent pas automatiquement imprimer dans leur cerveau chaque lettre dans le bon sens, puisque leur mémoire visuelle est défectueuse. Il faut qu’ils apprennent grâce à leur mémoire auditive, s’ils sont auditifs, ou gestuelle s’ils sont gestuels. Remarquons que, à six ans, ils ne sont, en général, pas définis sur le plan de la mémoire, c’est pourquoi on ne peut les répartir en fonction de leur mémoire principale. Cela explique que quelques semaines de méthode globale ou semi-globale sont suffisantes pour ancrer des symptômes de dyslexie puisque beaucoup d’enfants ne sont pas visuels. La lettre prise dans un mauvais sens s’est mise en place dans le cerveau et elle y reste. D’où la nécessité d’une rééducation par la suite.
Comment les choses évoluent-elles ?
Depuis cinq ans, la proportion des enfants manifestant ce trouble avoisine les 100%, je parle ici d’enfants qui font au moins une erreur à rattacher à ce phénomène. Cela devrait faire réfléchir.
Madeleine B
Voir aussi l’ouvrage "Dyslexie, une vraie-fausse épidémie"
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