Commentaires – suite 1
Enseignement
Programmes.
– François Bayrou : débat au Parlement sur les programmes
– Philippe Poitou : débat public et démocratique pour définir contenus et programmes
— le mot « programme » couramment employé, est ambigu. Il recouvre d’une part le choix des contenus des enseignements, mais pas les objectifs c’est-à-dire ce que les élèves doivent savoir (les plus instruits, les moins instruits, et par conséquent les autres). Il recouvre aussi les progressions pédagogiques dans chaque matière sur la totalité du cursus scolaire. Il inclut enfin l’allocation de temps à chaque discipline
Il est clair que le Parlement n’est pas compétent quant aux progressions pédagogiques. Nous pensons que son rôle est d’une part de définir les objectifs, d’autre part d’allouer les moyens nécessaires (allocations de temps), ceci après avoir consulté des enseignants qualifiés et des experts français et étrangers.
– François Hollande : deux semaines de cours en plus dans l’année
– François Bayrou : dans le primaire : 30 heures par semaine et plus de jours de classe-50 % du temps alloué au français
– Nicolas Dupont-Aignan : en CP passer de 10 à 16 heures de français – dédoubler au maximum les classes de CP
– Marine Le Pen : plus d’heures de français et de calcul en maternelle et primaire – histoire de France et géographie de la France obligatoires.
– Jacques Cheminade : histoire des sciences et techniques, astrophysique, préhistoire
– Nicolas Sarkozy : il faut savoir lire et écrire en entrant au collège.
– Jean-Luc Mélenchon : prendre comme référence l’enfant qui va à l’école pour apprendre
– Philippe Poitou : les formations doivent être polyvalentes, alliant culture générale et technique
– Eva Joly : regrouper le primaire et le secondaire sans rupture ni sélection
— un tel regroupement risque fort d’étendre, dans certains établissements, le primaire jusqu’à 16 ans, sans véritable progrès dans le savoir
– Nicolas Sarkozy : en sixième et cinquième, priorité au français et au calcul – en quatrième et troisième, tronc commun plus soit un enseignement général soit une initiation aux métiers
— nous sommes favorables à la possibilité de commencer une initiation aux métiers en quatrième, en poursuivant par ailleurs les études dans les disciplines principales. Pour la sixième et la cinquième se pose la question de savoir si ces deux classes seraient un prolongement du primaire, ou le début des études secondaires, la continuité étant assurée avec le tronc commun de troisième et de quatrième. Mais l’application de cette proposition présente un grave danger dans la situation actuelle, pour les élèves qui arrivent en sixième sans maîtriser la lecture l’écriture et le calcul. Ces élèves risqueraient fort d’être a priori exclus de l’enseignement général, alors qu’un certain nombre d’entre eux ont le potentiel pour le faire.
– François Hollande : revoir les rythmes scolaires
— l’expression savante « rythmes scolaires » cache simplement l’emploi du temps des élèves, qui dépend de celui des enseignants et de celui des parents. Il nous semble plus urgent de voir à quoi le temps des élèves est réellement employé, les pédagogies constructivistes et le « savoir être » étant de grands dévoreurs de temps.
Méthodes et pratiques pédagogiques.
— Les opinions se partagent en deux groupes : d’une part ceux qui veulent l’adoption de méthodes éprouvées et l’adoption du critère d’efficacité (résultats obtenus par les élèves dans la progression de leur savoir), d’autre part ceux qui proposent d’adopter des pédagogies nouvelles plus ou moins théoriques
– François Bayrou : favorable à titre personnel à la méthode syllabique de lecture
– Marine Le Pen : propose de rendre obligatoire cette méthode en CP
– Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen sont contre le constructivisme et le pédagogisme
– Nicolas Dupont-Aignan : faire confiance aux enseignants contre la haute administration pédagogiste
– François Bayrou : les méthodes doivent être choisies en fonction des résultats obtenus
– Marine Le Pen : histoire enseignée de façon chronologique et géographie enseignée avec des cartes
– Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon : proposent de favoriser la recherche pédagogique, les innovations pédagogiques, des pratiques « coopératives »
– François Bayrou : réflexion sur l’apport de l’informatique et du e-learning
– Jacques Cheminade : pédagogie du type « la main à la pâte »
– Philippe Poitou : pédagogie active et non répressive
– François Hollande : les méthodes seront transformées avec les enseignants
— ce qui laisse supposer, soit qu’il s’agit de diminuer le poids de l’administration centrale dans ce domaine, soit au contraire d’obtenir l’adhésion des enseignants aux directives de l’administration centrale
Aide et soutien.
– François Bayrou : les devoirs doivent être faits dans les établissements
– Nicolas Sarkozy : études dirigées pour tous ceux qui en ont besoin du CP à la terminale
– Jean-Luc Mélenchon : le soutien doit être assuré par le service public de l’Education nationale
— si devoirs et leçons sont vus comme des nécessités pédagogiques, il nous semble normal que les élèves puissent les faire dans l’établissement pour ceux qui ont besoin d’une aide qu’ils ne trouvent pas dans leur famille
Élèves en difficulté
– Nicolas Sarkozy : les enseignants sont les mieux placés pour remédier aux difficultés
– Jacques Cheminade : les repérer dès la maternelle ou le primaire, et les faire bénéficier de classes réduites, de travail en petits groupes, de tutorat ou de suivi personnalisé.
— l’expression « élève en difficulté » est l’objet de confusions très répandues, entre d’une part les élèves qui souffrent personnellement d’affections psycho affectives ou de pathologies diverses, d’autre part les élèves innombrables qui sont en difficulté parce que notre système d’enseignement ne les a pas instruits correctement.
Les premiers devraient évidemment être détectés le plus précocement possible, ce qui suppose d’une part une formation de tous les enseignants, et d’autre part l’intervention d’experts, peu nombreux car ces élèves eux-mêmes sont peu nombreux.
– François Bayrou : aucun élève ne doit entrer en sixième sans savoir lire et écrire.
– Nicolas Sarkozy : il faudra savoir lire et écrire en entrant au collège
— Ces élèves en difficulté, qui le sont en réalité du fait de l’enseignement reçu, sont souvent victimes de préjugés qui attribuent leur échec à des problèmes personnels ou familiaux (fausse dyslexie par exemple). Mais la plupart ne nécessitent pas d’autre traitement que la possibilité de fréquenter des écoles qui les instruisent par des moyens, méthodes et pratiques éprouvées.
Il est évident que si, à l’entrée en sixième, on créait un examen et un sas où les élèves en retard apprenaient à lire, écrire et compter, le taux d’élèves en difficulté au collège actuellement effrayant diminuerait de façon spectaculaire. On ne verrait plus au collège cohabiter dans les classes des élèves quasi illettrés et d’autres normalement instruits.
Mais comment oublier que ces élèves qui ne maîtrisent pas la lecture et l’écriture à l’entrée en sixième ont déjà perdu au moins cinq ans dans le primaire, sans parler de tout ce qu’ils auraient dû apprendre auparavant en maternelle. Il est donc clair que le filtre du savoir lire, écrire, compter doit être placé non pas en sixième mais à la fin du CP, pour que tous tirent un bénéfice des CE et CM.
Cependant la proposition de François Bayrou demeure valable pendant la période de transition comprise entre le moment où, selon ses vœux, les méthodes et pratiques d’enseignement de la lecture en CP permettront que pratiquement tous les enfants sachent lire avant la fin du CP et quatre années plus tard, moment où tous les élèves entrant en sixième auront pu bénéficier d’un cursus primaire pleinement efficace.
– François Hollande : en cinq ans, diviser par deux le nombre de jeunes qui sortent sans qualification. Offrir à tous les déscolarisés de 16 à 18 ans une formation, un apprentissage ou un service civique.
— Il s’agit de mesures et d’objectifs transitoires, qui justifient des efforts énormes et un véritable "état de guerre", mais qui perdront leur sens lorsque l’école en CP préviendra vraiment l’illettrisme. Alors le but sera non pas de réduire de moitié les élèves décrocheurs mais de réduire de 80 ou 90 %.
— Une seconde confusion faite sur l’expression "élève en difficulté" est la suivante :
même dans un système d’enseignement entièrement refondé, il y aura toujours des élèves qui, à un moment donné, décrocheront pour une raison ou pour une autre, comme des élèves qui auront besoin d’aide pour devoirs et leçons ; ceux-là ont besoin de ce que nous appelons « aide et soutien » de façon rapide, réactive, légère.
– Philippe Poitou : il est possible pour l’école de s’adapter à la diversité des progrès des élèves sans que cela soit le masque démagogique d’un abaissement du niveau de formation.
— Aujourd’hui, et pour encore des années, des centaines de milliers d’élèves sont en retard voire quasiment illettrés, dans le primaire et au collège. C’est dû aux méthodes et pratiques pédagogiques constructivistes depuis 40 ans.
Dans cette situation on constate deux attitudes : les uns veulent bannir le constructivisme, et adopter des pratiques efficaces bien connues de transmission du savoir méthodique, progressive, structurée, et répétitive ; les autres rêvent soit d’accentuer encore le constructivisme soit de mettre en application de nouvelles théories, et notamment la « pédagogie différenciée » qui devrait permettre aux professeurs d’enseigner dans la même classe à des quasi illettrés et à des élèves instruits.
– Jean-Luc Mélenchon : plan de lutte contre les inégalités sociales à l’école – observatoire des inégalités.
— L’égalitarisme forcené qui a présidé au dévoiement de l’Education nationale depuis 40 ans a conduit à une injustice sociale massive, au détriment des enfants des familles pauvres et peu instruites, enfants que l’on a renoncé à instruire. Ainsi s’est établi par une conséquence fatale un parallélisme entre le niveau social à l’origine dans la vie et le niveau d’instruction.
Confondant la cause et l’effet, certains proposent de s’attaquer aux inégalités sociales et par exemple de réinventer la sectorisation.
La véritable lutte contre les inégalités sociales à l’école commence par un impératif : faire en sorte que tous les enfants sachent lire à la fin du CP. Ce n’est certes pas suffisant mais c’est absolument nécessaire.
Evaluations – examens.
– Nicolas Dupont-Aignan : affirmer l’autorité du conseil de classe pour les passages et l’orientation, en limitant les possibilités d’appel
– Nicolas Sarkozy : publier des informations fiables sur les résultats de chaque établissement primaire ou secondaire.
– Marine Le Pen – maintien obligatoire des notes.
– François Bayrou : baccalauréat d’excellence générale, littéraire et scientifique
– Nicolas Sarkozy : baccalauréat de haute qualité répondant aux exigences de l’enseignement supérieur
– Eva Joly : nouveau système d’évaluation (évaluation collective, unités de valeur,) – les enseignants construiront les outils d’évaluation adaptés à leurs pédagogies, à partir d’un cahier des charges national.
– Philippe Poitou : maintien des évaluations dans l’espace enseignant, élève, famille – Refus des notes et des classements – pas d’orientation avant 18 ans.
— Cela se passe de longs commentaires. Nous sommes évidemment, dans l’intérêt réel des élèves, pour des notations, examens, rigoureusement fiables, étant entendu que :
. dans le courant de son enseignement, le professeur a le devoir d’évaluer en permanence chacun de ses élèves, et il est libre des modalités qui lui semblent les meilleures ; lui imposer des grilles d’évaluation est une perte de temps et ne garantit pas l’objectivité
. au moins une fois par an, des examens contrôlés par une Autorité indépendante de l’Education nationale (mais réalisés localement) selon des critères nationaux, sont nécessaires pour les enseignants, pour les élèves et leurs familles qui doivent savoir où ils en sont réellement et non pas découvrir la réalité douloureusement quelques années plus tard.
. Ces examens nationaux permettant une information fiable sur les établissements, c’est la contrepartie obligée de l’autonomie.
Handicap
– François Bayrou : une conférence nationale sur le handicap
Activités autres que disciplines académiques.
– François Bayrou : programmes au choix
– Jacques Cheminade : généraliser la pratique du chant choral dès la maternelle. Chaque école ou lycée devrait avoir sa chorale, sa troupe de théâtre, son journal, sa petite imprimerie, son blog de classe.
– François Hollande : pour les jeunes, valides ou non, garantir la possibilité de pratiquer le sport dans un club ou une association.
– Eva Joly : favoriser les activités artistiques et culturelles.
– Jean-Luc Mélenchon : éducation physique et sport obligatoires de la maternelle à l’université, 3 à 5 heures par semaine.
— Dans le primaire comme au collège, les activités artistiques, culturelles, sportives, manuelles, techniques concrètes, sont nécessaires au développement harmonieux de la personnalité, à condition de n’être pas simplement ludiques, mais éducatives. Elles pourraient être assumées par des bénévoles et des associations, en relation étroite avec les enseignants. Certaines pourraient se dérouler dans l’établissement, en dehors des heures de cours.
Les élèves devraient avoir une quasi obligation d’y participer, selon leurs propres options. Leur assiduité, leur progrès, la réussite dans ces domaines devaient être connus et enregistrés par les enseignants.
La proposition de rendre l’éducation physique et sportive obligatoire est encore une confusion entre l’éducation physique (gymnastique) grandement profitable au développement physique des élèves, qui pourrait être obligatoire et contrôlée par le médecin scolaire – et d’autre part le sport, qui doit rester une option. Autant l’éducation physique exige des professionnels compétents, autant les sports peuvent être animés et dirigés par des bénévoles.
Education, comportement.
– François Bayrou : enseigner les codes de comportement – respect à l’égard des enseignants et dans les cours de récréation.
– Nicolas Dupont-Aignan : tout professeur pourra convoquer un conseil de discipline. Les perturbateurs seront exclus et confiés à des établissements spécialisés.
– Marine Le Pen : respect des professeurs – interdiction du tutoiement par les élèves.
— Jadis, la civilité puérile et honnête, comme la morale, faisaient l’objet de quelques règles admises par tous, qui avaient cours à l’école et pouvaient être enseignées.
Les choses ont beaucoup changé. C’est pourquoi il serait utile de faire de courtes listes de règles de comportement et de règles de morale, pour l’information des parents et des enseignants.