Chers amis,

J’ai encore le vif souvenir d’une rencontre au Ministère avec Gilbert Sibieude, fondateur de Lire-Ecrire. Nous avions en face de nous un inspecteur général, grand expert de la lecture, à qui était confiée la lourde responsabilité de proposer les grandes orientations sur cet apprentissage au niveau de la DGESCO (direction générale de l’enseignement scolaire).
A un moment, il fit noter qu’il n’était pas possible de lire à voix haute et en même temps de comprendre ce qu’on lisait. J’en fus très surpris et lui fis remarquer que je n’avais pas cette difficulté. Il me répondit que je devais avoir un esprit supérieur !
Je me suis longtemps demandé comment un inspecteur aussi haut placé pouvait tenir un propos aussi absurde. Je suis certain que vous êtes très nombreux à me lire et à pouvoir vous aussi comprendre ce que vous lisez à voix haute. C’est en faisant lire des enfants soumis aux méthodes d’inspiration globale que j’ai compris.
Si vous avez appris à lire avec une méthode alphabétique, si vous avez appris dès le départ qu’un mot se déchiffre et ne se lit pas globalement, alors vous comprenez certainement vos lectures à voix haute. Si vous naviguez entre des stratégies de déchiffrage et de lecture globale, cela vous est impossible.
Si un enfant ne comprend pas qu’il doit s’interdire de deviner les mots et s’obliger à tous les déchiffrer, il ne saura jamais bien lire, et encore moins comprendre ce qu’il lit. Or, les méthodes à départ global ne l’incitent absolument pas à cela. Sur les 7 enfants que j’ai testés ce matin, un seul ne cherchait pas à deviner les mots et, de fait, il ne pouvait lire que quelques mots du texte donné par l’école comme lecture du soir, ceux dont il connaissait le code. Tous les autres essayaient de deviner les mots, faisant de multiples erreurs sans s’en inquiéter d’ailleurs, ni pouvoir à aucun moment constater qu’ils se trompaient. L’un d’eux inventait le texte au fil de sa lecture.

Il faut comparer cette situation à ce que vivent les élèves des enseignants que nous avons filmés. Les enfants hésitent mais ne cherchent jamais à deviner. Ils lisent bien les mots écrits, tels qu’ils sont écrits, et comprennent ce qu’ils lisent. En février, ils auront les clés pour lire tous les textes, même ceux qui à Noël ont encore un peu de mal. Ces enfants sont nés au bon endroit. Ceux que j’ai testés sont nés dans un endroit où aucune des 5 écoles ne propose un apprentissage alphabétique. Nous sommes pourtant en 2012. Dans la dernière enquête PIRLS 2011, la France s’enfonce un peu plus. Qu’attendons-nous pour réagir ?

En soutenant la création de vidéos, vous nous aidez à préparer des supports qui permettront de faire réagir les enseignants. Ils verront qu’en travaillant autrement, ils pourront faire réussir leurs élèves. Ils verront quel niveau peut atteindre un enfant de CP, à tel moment de l’année ; aujourd’hui ils l’ignorent. Ils verront des enfants épanouis, heureux d’apprendre, conscients de leurs progrès, comprenant ce qu’ils lisent à la première lecture.

Regardez ce bref extrait qui vous permettra de voir la qualité de ce que nous préparons. Nous avons besoin de vous maintenant pour prolonger la réalisation de ces films tout au long d’une année scolaire, en suivant le travail de quelques enseignants, et les progrès de leurs élèves. Ces vidéos constitueront la preuve indiscutable qu’apprendre à bien lire à tous est possible pendant l’année de CP.
Voir l’extrait
Rendez possible la réalisation des 60 vidéos que nous avons programmées.
Pour soutenir ce projet, vous pouvez réaliser un don en ligne ou nous adresser un chèque par voie postale.

Vous pourrez déduire 66% de ce don de votre impôt à payer en 2013. Ainsi, un don de 90 euros ne vous coûtera en réalité que 30 euros.

Avec nos sincères remerciements.
Frédéric PRAT
Président de Lire-Écrire
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