Dans mon courriel précédent, j’ai parlé de maîtres expérimentés qui ont 100% de réussite. Une personne m’a répondu que ça n’existait pas. Dans notre monde, nous sommes de plus en plus enclins à ne croire que ce que nous voyons. Là où je travaille, en effet, cela n’existe pas. Mais ailleurs, oui. Une institutrice me disait qu’en 40 ans de CP, elle avait eu un échec. Alors oui, ce n’est pas 100%. Mais, c’est bien loin de ces 300 000 enfants qui chaque année échouent dans cet apprentissage. Des professeurs des écoles de ZEP ont cette réussite, d’autres enseignants confirment qu’ils arrivent à apprendre à lire même à des enfants autistes ou ayant un retard mental. Le cerveau du petit homme est prédisposé à cet apprentissage, et cela marche avec tous les enfants, à condition de suivre une procédure très précise (lisez « Les neurones de la lecture » de Stanislas DEHAENE, un ouvrage passionnant).
Les enfants scolarisés ont tous la possibilité d’apprendre à lire. Mais, pour cela, il ne faut pas improviser. Quand cesserons-nous d’apprendre aux enfants de GS à reconnaître globalement la liste des prénoms de la classe (dont certains contiennent des sons complexes) et à les dessiner maladroitement, alors que cette année de préparation à la lecture devrait être consacrée à la connaissance précise des lettres, de leur son et de leur graphisme ? En fin de Grande Section, les enfants ne devraient plus confondre les lettres. Ils devraient savoir les écrire avec habileté.
La critique la plus vive que l’on peut faire des pratiques actuelles, c’est qu’elles passent à côté de l’essentiel. Elles ne construisent rien car tout est survolé et approximatif. La répétition, dénigrée à une époque, est nécessaire pour affiner la reconnaissance des lettres et le geste pour les écrire. Au CP, la méthode mixte aujourd’hui plébiscitée multiplie des activités contradictoires aux dépens du temps qui devrait être consacré au déchiffrage et à l’écriture. N’ayant pas le temps de faire écrire les enfants, les maîtres abusent de photocopies qui privent les enfants de l’entraînement nécessaire.
Pour pallier toutes ces insuffisances, nous nous sommes rapprochés de l’Association « Le Droit de Lire » qui promeut des ateliers d’éveil à la lecture dès la GS. L’objectif de l’atelier est de familiariser l’enfant avec le son des lettres de l’alphabet et lui permettre de comprendre le principe alphabétique. Une fois cela compris, l’enfant sait que la lecture n’est pas un jeu de devinette et il ne se fera pas piéger par la méthode mixte qu’il aura probablement l’année suivante. Des ateliers sont proposés dans plusieurs villes de France.
Actuellement, nous travaillons sur la mise en place d’ateliers similaires pour apprendre à tracer les lettres. Un enfant de CP me confiait récemment qu’il ne pouvait pas écrire son prénom en cursive car il n’avait appris à écrire qu’en lettres-bâtons. Connaissez-vous beaucoup de personnes qui écrivent en lettres-bâtons ? Certes, c’est plus facile à apprendre mais à quoi cela sert-il ? Et la cursive, qui lui permettra de développer une écriture fluide et personnelle, quand l’apprendra-t-il ? Continuera-t-il à dessiner des mots déformés pour singer la cursive, en suivant un modèle, comme cela lui est demandé au CP ? Cela donne le résultat suivant en décembre, sans progrès depuis septembre.
Ces ateliers, nous souhaitons les diffuser rapidement, sans attendre que le travail négligé dans les maternelles soit à nouveau considéré comme prioritaire. En apportant un soutien financier à Lire-Écrire, vous nous permettrez de lancer de nouveaux ateliers (chaque démarrage impose des frais de déplacement et un temps de formation pour le bénévole chargé d’animer l’atelier). Ces ateliers fonctionnent très bien et, grâce à eux, régulièrement, des enfants sont remis en selle.
Sur les 15 000 euros nécessaires, nous en avons reçu 4 000. C’est donc 11 000 euros qu’il nous faut encore trouver pour commencer cette année dans de bonnes conditions et ne pas hésiter à lancer nos diverses actions.
Vous pouvez réaliser un don en ligne ou nous adresser un chèque par voie postale.
Vous pourrez déduire 66% de ce don de votre impôt à payer en 2012. Ainsi, un don de 90 euros ne vous coûtera en réalité que 30 euros.
Avec nos sincères remerciements.
Frédéric PRAT
Président de Lire-Écrire
Membre du bureau de Permis de Lire !www.permisdelire.fr
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