Deux témoignages

Une institutrice

Je suis enseignante en CM1 et les élèves de mon école ont appris à lire avec la méthode des Alpha en GS et "un monde à lire" (mixte) en CP. Dès le début de l’année, je me rends compte à quel point les élèves ont des difficultés à lire de manière fluide et à comprendre des informations très simples. 

Je souhaiterais travailler la lecture dans ma classe de CM1 mais je ne sais pas comment les faire progresser ! Auriez-vous des pistes ? 
Je connais la méthode du docteur W. Badour mais cette méthode est destinée aux élèves de CP et non de CM1 !

NDLR. Notre correspondante cite la méthode des Alphas utilisée en GS. A cet âge, cette méthode peut aider à améliorer la connaissance des sons des lettres par les enfants. C’est surtout la méthode mixte « un monde à lire », créée par le célèbre linguiste Alain Bentolila, qui peut expliquer les difficultés des élèves : apprentissage de sons complexes (Petitou, un, c’est) et écriture de phrases dès les premières leçons.

Une mère de famille

. J’ai longtemps hésité avant de me décider à écrire estimant que ma situation n’était pas représentative. C’est une expérience que je vais relater en essayant d’être brève et précise.
C’est par des recherches sur le web que j’ai appris l’existence de vote site (2008-2009 ?). J’y ai puisé des informations précieuses et connu certains des ouvrages que j’ai utilisés.
Je ne suis pas enseignante. J’ai appris à l’être pour faire face aux problèmes posés par la scolarité de nos deux filles.
L’aînée est porteuse d’un handicap mental avec traits autistiques. Après une expérience malheureuse en IME (institut médico-éducatif), en accord avec mon mari, nous l’avons retirée et j’ai organisé son éducation et sa scolarité à domicile.
Les ouvrages signalés par votre site et qui m’ont apporté une aide significative sont :
-Les neurones de la lecture de Stanislas Dehaene ;
-La méthode de lecture Fransya du docteur Ghislaine Wettstein-Badour aujourd’hui décédée et que j’ai eu la chance de rencontrer au Mans pour des conseils. C’est une méthode multi-sensorielle et les textes sont écrits dans un français recherché. Il n’y a pas d’image, ce que lui reprochent les parents, mais c’était parfaitement adapté à ma situation. L’enfant apprend à connaître les objets dans la situation concrète et mémorise leur dimension réelle. Il apprend ensuite que l’on peut représenter cet objet. C’est le passage à l’image mais cette dernière ne doit pas perturber son attention au moment de l’apprentissage des lettres et leurs sons pour qu’il en prenne conscience. L’aire de la lecture étant la même que celle du langage (l’aire de Brocca), le bénéfice était important sur le langage. (Ce travail intervient bien sûr dans le cadre d’une prise en charge globale).
Cette méthode est complète, il n’y a qu’à suivre le manuel destiné aux parents.

J’ai aussi utilisé les livres de CP la Librairie des Ecoles pour développer la communication et l’échange autour de l’image panoramique ou tenter la lecture de phrases que nous n’avons pas travaillées auparavant mais dont les lettres sont sues.
Ce sont des livres d’une grande qualité mais, au moment de leur acquisition, il n’y avait pas de guide destiné aux parents. Je pense que, depuis, cette absence a dû être comblée.

Pour le calcul, j’ai utilisé les livres de la Librairie des Ecoles et téléchargé des fiches du SLEEC, organisme signalé par votre site, dont j’ai tiré beaucoup d’informations.
Aujourd’hui, notre fille, même si elle est restée à un niveau de lecture basique en raison de son handicap, est plus structurée, observatrice, présente à elle-même et aux autres.
Elle a gardé une affinité avec les livres et s’occupe toute seule. Elle a pu participer pendant quatre ans à une chorale du conservatoire de musique. Elle peut verbaliser ce qui a fait disparaître ses crises de colère. Loin de nous le temps où il était impossible de visiter un musée ou un monument historique sans qu’elle ne se roule par terre ou ne s’asseoit dans un coin et refuse de bouger. Elle visite, commente ce qu’elle voit et prend des photos.
Pour notre seconde fille, sa scolarité a été un peu chaotique au début. Nous rentrions d’une longue expatriation pour des raisons professionnelles. Nous n’avions pas pris conscience de l’effondrement du système scolaire français. Néanmoins, le livre de lecture « Ratus » nous a laissés perplexes mon mari et moi. Devant les difficultés de notre fille, et échaudés par le problème de l’aînée, nous avions entrepris une batterie d’examens à la recherche d’un éventuel handicap. Rassurés par les médecins, nous avons repris la lecture avec la méthode syllabique en fin de semaine et pendant les vacances, ce qui limite l’efficacité, mais je ne pouvais pas prendre en charge deux scolarités à domicile.
Le CEl était une catastrophe. La jeune maîtresse était débordée sur le plan de la discipline. Quant à la grammaire, je n’y avais rien compris. Les élèves avaient fait l’année avec deux verbes : aller et manger, conjugués au présent de l’indicatif, le vocabulaire s’enrichit de mots qui n’existent pas dans le dictionnaire. Nous avons perdu notre espoir dans l’école publique Les vacances d’été ont servi à rattraper et notre fille a fini le cycle dans une école privée. Les programmes n’étaient pas meilleurs mais la discipline l’était grandement. Grâce au soutien parental, notre fille a remonté la pente. A la fin du CM2, c’est une bonne élève qui va entrer en sixième.
Elle joue du piano, chante dans la chorale et fait de l’athlétisme.
Pour l’étape de rattrapage, j’ai utilisé les livres de grammaire, de lecture et de maths jusqu’en CM2 de La Librairie des Ecoles plus un livre d’O. Bled.
Nous déménageons alors vers le Sud de la France. N’ayant pas trouvé de place dans le lycée privé de notre nouvelle ville, notre fille intègre un collège public. Un établissement bien équipé et occupant de beaux bâtiments. De bons professeurs à une ou deux exceptions près. Une population diverse mais pas de gros problèmes, sauf le niveau. En quatre ans, nous allons vivre tout ce dont on parle aujourd’hui : une version diluée du latin, la suppression des classes bi-langues de la sixième à la quatrième, la démagogie des notes, le contrôle aléatoire des devoirs faits à la maison, l’adaptation du support au niveau du public (ce qui donne, en cinquième, pour un cours de français la projection du film d’Alice au pays des merveilles et, pour un autre cours, de celui de Schrek II). Jusqu’à la fin de la quatrième, il n’y eut pas plus de trois dictées par an. Pour l’histoire, notre fille n’a pas abordé les empires chrétiens, les Croisades, le Moyen Age, Louis XIV, vaguement la Shoah et la colonisation. Nous avons colmaté comme nous pouvions, mon mari et moi, conscients de l’importance des acquis. Notre fille a eu son brevet avec mention mais nous ne sommes pas dupes de la réalité de son niveau.
De cette période du collège sont demeurées des difficultés d’accès au sens figuré et à la déduction des idées implicites. D’ailleurs, les élèves ne sont guère préparés à un tel travail. C’est comme si on leur demande de commenter l’esthétique d’une voiture et ne pas s’interroger sur son utilité ou ses conséquences sur l’environnement. Un travail de remédiation était nécessaire. Entre-temps nous avons fait le siège du lycée privé elle y a été admise. C’est un autre monde !
Pour cette étape, mon mari et moi avons décidé d’un stage auprès de Mme Elisabeth Nuyts et acquis sa méthode de grammaire et de lecture et de compréhension de textes.
J’avais lu auparavant son livre « Dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, troubles de la mémoire, prévention et remède ». J’ai connu Mme Nuyts et ses ouvrages par votre site.
C’était exactement ce que je cherchais et ma fille a beaucoup de plaisir à travailler avec cet outil complet. C’est la grammaire structurante telle qu’on l’enseignait autrefois.

Nous avons été formés par des méthodes anciennes, nous pouvons donc faire la différence avec ce qui se passe aujourd’hui. Mon mari est docteur d’État es lettres et je suis titulaire d’un DUT de gestion et d’un diplôme bancaire. Il nous est difficile d’accepter cet abrutissement. Nous avons l’impression d’assister à un véritable génocide intellectuel de la jeunesse.
Les écoles des pays où nous avions résidé disposent de peu de moyens et, pourtant, les élèves ayant suivi une scolarité régulière parlent et écrivent le français mieux que certains élèves vivant en France. C’est la preuve qu’il s’agit plus d’une question de méthode d’enseignement que de moyens.

Je parle de votre organisme à chaque fois que l’occasion se présente. Il y a plus d’écoute du côté des parents ayant leurs enfants dans le privé qu’auprès de ceux du public (lorsque ma fille était au primaire, de nombreux parents ont déjà visité votre site). Les jeunes enseignants, formés eux-mêmes par les nouvelles méthodes, sont les plus difficiles à convaincre. C’est dommage !
Je suis consciente de l’importance de votre démarche et je la soutiendrai selon mes possibilités.
N.B.
8.7.2015

Une mère de famille

. J’ai longtemps hésité avant de me décider à écrire estimant que ma situation n’était pas représentative. C’est une expérience que je vais relater en essayant d’être brève et précise.
C’est par des recherches sur le web que j’ai appris l’existence de vote site (2008-2009 ?). J’y ai puisé des informations précieuses et connu certains des ouvrages que j’ai utilisés.
Je ne suis pas enseignante. J’ai appris à l’être pour faire face aux problèmes posés par la scolarité de nos deux filles.
L’aînée est porteuse d’un handicap mental avec traits autistiques. Après une expérience malheureuse en IME (institut médico-éducatif), en accord avec mon mari, nous l’avons retirée et j’ai organisé son éducation et sa scolarité à domicile.
Les ouvrages signalés par votre site et qui m’ont apporté une aide significative sont :
-Les neurones de la lecture de Stanislas Dehaene ;
-La méthode de lecture Fransya du docteur Ghislaine Wettstein-Badour aujourd’hui décédée et que j’ai eu la chance de rencontrer au Mans pour des conseils. C’est une méthode multi-sensorielle et les textes sont écrits dans un français recherché. Il n’y a pas d’image, ce que lui reprochent les parents, mais c’était parfaitement adapté à ma situation. L’enfant apprend à connaître les objets dans la situation concrète et mémorise leur dimension réelle. Il apprend ensuite que l’on peut représenter cet objet. C’est le passage à l’image mais cette dernière ne doit pas perturber son attention au moment de l’apprentissage des lettres et leurs sons pour qu’il en prenne conscience. L’aire de la lecture étant la même que celle du langage (l’aire de Brocca), le bénéfice était important sur le langage. (Ce travail intervient bien sûr dans le cadre d’une prise en charge globale).
Cette méthode est complète, il n’y a qu’à suivre le manuel destiné aux parents.
J’ai aussi utilisé les livres de CP la Librairie des Ecoles pour développer la communication et l’échange autour de l’image panoramique ou tenter la lecture de phrases que nous n’avons pas travaillées auparavant mais dont les lettres sont sues.
Ce sont des livres d’une grande qualité mais, au moment de leur acquisition, il n’y avait pas de guide destiné aux parents. Je pense que, depuis, cette absence a dû être comblée.
Pour le calcul, j’ai utilisé les livres de la Librairie des Ecoles et téléchargé des fiches du SLEEC, organisme signalé par votre site, dont j’ai tiré beaucoup d’informations.
Aujourd’hui, notre fille, même si elle est restée à un niveau de lecture basique en raison de son handicap, est plus structurée, observatrice, présente à elle-même et aux autres.
Elle a gardé une affinité avec les livres et s’occupe toute seule. Elle a pu participer pendant quatre ans à une chorale du conservatoire de musique. Elle peut verbaliser ce qui a fait disparaître ses crises de colère. Loin de nous le temps où il était impossible de visiter un musée ou un monument historique sans qu’elle ne se roule par terre ou ne s’asseoit dans un coin et refuse de bouger. Elle visite, commente ce qu’elle voit et prend des photos.
Pour notre seconde fille, sa scolarité a été un peu chaotique au début. Nous rentrions d’une longue expatriation pour des raisons professionnelles. Nous n’avions pas pris conscience de l’effondrement du système scolaire français. Néanmoins, le livre de lecture « Ratus » nous a laissés perplexes mon mari et moi. Devant les difficultés de notre fille, et échaudés par le problème de l’aînée, nous avions entrepris une batterie d’examens à la recherche d’un éventuel handicap. Rassurés par les médecins, nous avons repris la lecture avec la méthode syllabique en fin de semaine et pendant les vacances, ce qui limite l’efficacité, mais je ne pouvais pas prendre en charge deux scolarités à domicile.
Le CEl était une catastrophe. La jeune maîtresse était débordée sur le plan de la discipline. Quant à la grammaire, je n’y avais rien compris. Les élèves avaient fait l’année avec deux verbes : aller et manger, conjugués au présent de l’indicatif, le vocabulaire s’enrichit de mots qui n’existent pas dans le dictionnaire. Nous avons perdu notre espoir dans l’école publique Les vacances d’été ont servi à rattraper et notre fille a fini le cycle dans une école privée. Les programmes n’étaient pas meilleurs mais la discipline l’était grandement. Grâce au soutien parental, notre fille a remonté la pente. A la fin du CM2, c’est une bonne élève qui va entrer en sixième.
Elle joue du piano, chante dans la chorale et fait de l’athlétisme.
Pour l’étape de rattrapage, j’ai utilisé les livres de grammaire, de lecture et de maths jusqu’en CM2 de La Librairie des Ecoles plus un livre d’O. Bled.
Nous déménageons alors vers le Sud de la France. N’ayant pas trouvé de place dans le lycée privé de notre nouvelle ville, notre fille intègre un collège public. Un établissement bien équipé et occupant de beaux bâtiments. De bons professeurs à une ou deux exceptions près. Une population diverse mais pas de gros problèmes, sauf le niveau. En quatre ans, nous allons vivre tout ce dont on parle aujourd’hui : une version diluée du latin, la suppression des classes bi-langues de la sixième à la quatrième, la démagogie des notes, le contrôle aléatoire des devoirs faits à la maison, l’adaptation du support au niveau du public (ce qui donne, en cinquième, pour un cours de français la projection du film d’Alice au pays des merveilles et, pour un autre cours, de celui de Schrek II). Jusqu’à la fin de la quatrième, il n’y eut pas plus de trois dictées par an. Pour l’histoire, notre fille n’a pas abordé les empires chrétiens, les Croisades, le Moyen Age, Louis XIV, vaguement la Shoah et la colonisation. Nous avons colmaté comme nous pouvions, mon mari et moi, conscients de l’importance des acquis. Notre fille a eu son brevet avec mention mais nous ne sommes pas dupes de la réalité de son niveau.
De cette période du collège sont demeurées des difficultés d’accès au sens figuré et à la déduction des idées implicites. D’ailleurs, les élèves ne sont guère préparés à un tel travail. C’est comme si on leur demande de commenter l’esthétique d’une voiture et ne pas s’interroger sur son utilité ou ses conséquences sur l’environnement. Un travail de remédiation était nécessaire. Entre-temps nous avons fait le siège du lycée privé elle y a été admise. C’est un autre monde !
Pour cette étape, mon mari et moi avons décidé d’un stage auprès de Mme Elisabeth Nuyts et acquis sa méthode de grammaire et de lecture et de compréhension de textes.
J’avais lu auparavant son livre « Dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, troubles de la mémoire, prévention et remède ». J’ai connu Mme Nuyts et ses ouvrages par votre site.
C’était exactement ce que je cherchais et ma fille a beaucoup de plaisir à travailler avec cet outil complet. C’est la grammaire structurante telle qu’on l’enseignait autrefois.
Nous avons été formés par des méthodes anciennes, nous pouvons donc faire la différence avec ce qui se passe aujourd’hui. Mon mari est docteur d’État es lettres et je suis titulaire d’un DUT de gestion et d’un diplôme bancaire. Il nous est difficile d’accepter cet abrutissement. Nous avons l’impression d’assister à un véritable génocide intellectuel de la jeunesse.
Les écoles des pays où nous avions résidé disposent de peu de moyens et, pourtant, les élèves ayant suivi une scolarité régulière parlent et écrivent le français mieux que certains élèves vivant en France. C’est la preuve qu’il s’agit plus d’une question de méthode d’enseignement que de moyens.
Je parle de votre organisme à chaque fois que l’occasion se présente. Il y a plus d’écoute du côté des parents ayant leurs enfants dans le privé qu’auprès de ceux du public (lorsque ma fille était au primaire, de nombreux parents ont déjà visité votre site). Les jeunes enseignants, formés eux-mêmes par les nouvelles méthodes, sont les plus difficiles à convaincre. C’est dommage !
Je suis consciente de l’importance de votre démarche et je la soutiendrai selon mes possibilités.
N.B.
8.7.2015

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