Des élèves malades de l’Ecole
Connaissez-vous les THADA et les TDAH ? Il s’agit de troubles mentaux affectant maintenant les enfants de six ans, ou même moins.
N’est-ce pas lassant ? Encore un livre sur une maladie que nous connaissons bien : l’illettrisme scolaire, ne pas savoir lire avant la fin du CP. Nous en savons les conséquences : souffrance des enfants et de leurs parents, et, pour beaucoup, exclusion hors du savoir assortie de l’obligation de poursuivre un semblant d’études jusqu’à 16 ans.
Nous en connaissons aussi les causes. Évelyne Tschirhart a publié en 2004 « L’école à la dérive », et nous avons présenté ici « La débâcle de l’école« . Cette débâcle se poursuit mécaniquement et inexorablement, avec le départ des anciens enseignants instruits et formés, et leur remplacement par des nouveaux peu instruits et dé-formés. Cela, malgré quelques réformes et le courage d’instituteurs décidés à transmettre le savoir.
Évelyne Tschirhart nous découvre maintenant l’horreur : la médicalisation du « traitement » de ces malheureux enfants, victimes de maltraitance pédagogique.
Nous connaissons depuis longtemps l’épidémie de fausses dyslexies, dont l’Education nationale s’est emparée pour masquer l’échec scolaire, lorsqu’elle n’invoque pas de prétendues défaillances familiales. Mais on ne s’en est pas tenu là : dysorthographie, dyscalculie, dyssyntaxie, dyschronologie, sont autant d’explications péremptoires : le mal est nommé, donc il existe.
Les remèdes n’ont pas tardé : explosion de l’orthophonie, création des RASED, recours aux psychologues. Mais tout cela est encore bien anodin. Place aux choses sérieuses, aux psychiatres et aux psychotropes !
D’abord on définit de nouveaux troubles mentaux : troubles d’un déficit d’attention avec hyper activité (TDAH) ; troubles de l’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA).
Puis on les traite par toutes sortes de mesures appropriées (sauf bien entendu un enseignement progressif et ordonné) pour en arriver à la pharmacopée utilisée en neuropsychiatrie, notamment avec la RITALINE, médicament dangereux et théoriquement sous surveillance, administrée maintenant à des enfants de six ans.
Le titre de l’ouvrage est certes trop exclusif en attribuant à l’école seule la responsabilité des troubles constatés chez certains élèves. L’abus de télévision, de jeux sur internet, le manque chronique de sommeil sont aussi en cause. Cela ne justifie pas pour autant d’administrer des tranquillisants à de jeunes enfants. Et ceci à l’incitation de l’école.
Ce petit livre nous conte une histoire de fous. Mais qui sont les fous?