Le constat

Sur une cinquantaine de pages, le constat occupe la quinzaine de pages du chapitre « Pourquoi refonder l’école ? ». On trouve aussi des éléments de constat dans le reste du rapport. 
    
Sachons gré aux rédacteurs d’avoir énuméré un certain nombre de réalités désagréables. Les ont-ils enfin admises, ou bien ont-ils jugé qu’il n’était plus possible d’ignorer les échecs et de plaider les progrès continus de l’Education nationale ?
Quelques citations :
•  Des résultats qui baissent

•  Les inégalités se creusent, elles se dessinent dès la maternelle et sont établies dès le CE2.  
•  L’école française laisse sur le bord du chemin un nombre croissant de jeunes issus des milieux les plus fragiles.
•  Notre école ne parvient pas à mettre en place une pédagogie et des remédiations efficaces face à la difficulté scolaire.
• Le mal-être scolaire est ressenti par les élèves, les parents, les enseignants, dont beaucoup éprouvent souffrance, incommunicabilité et solitude personnelle.
•  Décalage croissant entre l’école et la société. Défiance de tous les acteurs vis-à-vis de l’institution scolaire.
•  Un indicateur de cette situation réside dans la part croissante du secteur marchand.
•  Le Collège unique n’est plus qu’une institution de façade.

    

Au crédit de l’Education nationale, le rapport présente quelques arguments assez surprenants.

– Ainsi du nombre croissant de diplômés, dont tout le monde sait que pour beaucoup, le niveau baisse avec constance, sans oublier le cas des diplômes qui n’ont de valeur que pour entrer dans l’Administration.
– Ainsi, la massification, stricto sensu, est un succès : il y a plus d’élèves dans les collèges, lycées et universités. Cependant le rapport oublie que la première massification date de Jules Ferry, que la qualité de l’enseignement primaire a cru jusque dans les années 1960-70, et que depuis elle régresse.
– Parler de remédiation face à la difficulté scolaire (expression préférée à celle d’échec massif) est un non-sens. La question n’est pas de remédier, mais de prévenir, ce que jusqu’à présent l’Education nationale n’a pas su faire. Comme mentionné dans le rapport Fauroux de 1996, "il est de la responsabilité de l’école de ne pas produire l’échec là où son devoir est de le prévenir".
– Dernière défense que l’on peut qualifier de puérile. La débâcle de l’école à laquelle nous assistons depuis 40 ans serait due à la politique suivie depuis 10 ans, et particulièrement pendant les années horribles 2007-2012. Les rapporteurs n’ont pas vu par exemple que les résultats du Pisa 2009 sont imputables à des élèves qui ont suivi l’essentiel de leur scolarité avant 2007.
    
C’est ainsi que les rapporteurs voient ce qu’ils qualifient eux-mêmes de «constat commun, lucide, juste et apaisé». 

Lire la suite

(Visited 1 times, 1 visits today)

Pour rester informé, je m'abonne à la lettre

Pin It on Pinterest